APC en ligne de mire

politique
Lors de la campagne électorale, la dimension politique l’emportera sur les préoccupations économiques. New Press

Par Kamel Moulfi – Prélude à la campagne du scrutin présidentiel de 2019, la bataille pour les Assemblées populaires communales (APC) a bel et bien commencé. Le week-end a été consacré par les partis politiques à préparer cette échéance qui est ainsi désormais placée au centre de leurs activités.

Fait notable : à ce jour, les formations de l’opposition qui se sont prononcées sur les élections locales prévues le 23 novembre ont confirmé, pour la plupart, leur participation. Et si elles en ont décidé ainsi, cela signifie tout simplement qu’elles y croient. Le plus remarquable est le choix fait par Talaie El Houriat d’Ali Benflis de se lancer dans cette course, alors qu’il avait boycotté les législatives. Cette décision va-t-elle pour autant insuffler aux élections locales un intérêt qui ne semblait, a priori, pas évident auprès des Algériens ? Rien, pour le moment, n’indique que la tendance à l’abstention qui s’est dessinée le 4 mai sera inversée.

Le facteur de proximité par rapport aux candidats qui se présentent et aux préoccupations qui relèvent des compétences des APC peut jouer en faveur d’une mobilisation plus grande de l’électorat. C’est ce qu’ont compris les dirigeants des formations islamistes, qui pensent que le renouvellement des APC est une affaire qui convient à leur démarche démagogique et populiste teintée de références religieuses.

Quant au RND, dont le secrétaire général, Ahmed Ouyahia, a réuni ce vendredi le bureau politique – pour la première fois depuis qu’il porte la casquette de Premier ministre –, l’objectif est de faire mieux que son concurrent et néanmoins allié dans le pouvoir, le FLN. Rafler le maximum d’APC c’est, en résumé, l’objectif du parti d’Ouyahia. Evidemment, le FLN ne l’entend pas de cette oreille, et c’est ce que confirment les déclarations de son secrétaire général, Djamel Ould Abbès.

La question principale qui se pose concerne l’impact d’une participation plus large des partis politiques aux élections locales, sur le taux d’abstention qui reste un indicateur de premier plan dans l’évaluation des opérations électorales en Algérie, notamment au plan de leur crédibilité.

K. M.

Comment (3)

    lhadi
    10 septembre 2017 - 8 h 50 min

    Les communes ont pour vocation de servir leurs habitants, de défendre les intérêts de l’ensemble de la population notamment en matière de logement, enseignement, sport, santé, cadre de vie et culture. Ils doivent prendre toute leur place dans la société ; participer collectivement aux opérations d’urbanisme; contribuer à l’équilibre entre l’emploi et le logement social, concourir plus efficacement à la satisfaction des besoins.

    Pour plus d’efficacité, les pouvoirs doivent être décentralisés et les activités économiques, sociales et politique au niveau de la région, du département et de la commune coordonnées.

    Décentralisation et coordination permettront, avec le concours d’un personnel qualifié et grâce aux techniques actuelles d’adapter les services communaux aux tâches et au rythme de la vie d’une nation moderne.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Algérie martyrisée!
    9 septembre 2017 - 23 h 46 min

    la foire d’empoigne va commencer en effet; qui va remporter tous ces juteux marchés de « réfection de trottoirs » sur lesquels règnent en maitres les barbus qui ont pris en otage la quasi totalité du secteur de travaux publics, « etudes » et réa., avec les résultats que tout le monde connait ….

    MELLO
    9 septembre 2017 - 19 h 25 min

    Effectivement , les APC en ligne de mire pour tous ceux qui ont compris que du résultat des communales dépendront tous les résultats des futurs élections. La « carte électorale » sera dessinée à partir de la gestion des communes. Celui qui aura la « majorité » des APC aura la main sur toutes les élections à venir. Rappelons nous l’aventure de juin 90, les élections municipales, premières élections « libres » depuis 1962, donnent une large majorité au FIS: 54,2% au FIS soit plus de la moitié des communes et 28,13% au FLN, 34% , seulement d’abstention (le FFS et le parti de Ben Bella avaient appelé à l’abstention).
    Le FIS contrôle toutes les grosses concentrations urbaines; il a réussi à s’implanter dans les villes et bénéficie d’une assise sociale solide. Le FIS remporte 32 wilayate sur 48: toutes les grandes villes du pays (Alger: 64,7%, Oran 70,57%, Constantine 72%, surtout dans les quartiers populaires), à l’exception de Tizi Ouzou en Kabylie, dirigée par le RCD. Le FLN a perdu tous ses fiefs et ne dirige plus que 14 wilayate . Il s’agit clairement d’un vote sanction contre le FLN. Mais cette force politique constituée par l’islamisme militant n’est pas uniquement née de la misère des masses, même si cette dernière explique son succès grandissant. La participation massive , avec 66 % , des Algériens, a mis ce pouvoir dans l’embarras et la suite, aux élections législatives, avait donné la majorité au FIS. S’il y’ avait des élections présidentielles, en ce moment là, on aurait eu un Président du parti islamiste. Voilà le sens qu’il faudrait donner à ces élections communales, car l’abstention ne fera qu’endurer la crise avec le maintien de ce même pouvoir.

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