Le RCD accuse Boukrouh de vouloir «parrainer une alternance clanique»
Par Hani Abdi – Le RCD refuse de s’inscrire dans toute démarche visant à assurer une alternance clanique au pouvoir. Dans une déclaration sanctionnant la réunion de son secrétariat national, le parti de Mohcine Belabbas considère que limiter la sortie de crise à l’application de la procédure d’empêchement (article 102 de la Constitution) est tout simplement «parrainer une alternance clanique».
Le RCD estime en effet que «circonscrire une sortie de crise à la demande de la mise en œuvre de l’empêchement par voie légale de Bouteflika (article 102) équivaut à parrainer une alternance clanique, a fortiori dans le moment présent». Il fait allusion à la polémique entre l’ancien ministre du Commerce sous Bouteflika, Nourreddine Boukrouh, et l’armée sur le rôle de cette dernière dans l’application de l’article 102 au chef de l’Etat. Cette formation rappelle qu’il était le premier (conseil national de décembre 2012) à proposer une sortie de crise par la mise en œuvre de l’article 88 de l’ancien constitution couplé avec la dissolution de la police politique et l’installation d’une instance nationale indépendante de gestion des élections pour donner mandat à une instance de transition.
«Notre conviction est que l’heure est à l’action de mobilisation solidaire et non à des positionnements dans des luttes claniques conjoncturels», souligne le RCD, qui attaque indirectement le positionnement de Nourreddine Boukrouh qui s’est distingué par son appel à l’armée d’intervenir pour faire appliquer sur le président Bouteflika la procédure d’empêchement.
Toujours sur le plan politique, Le RCD relève «la confusion sur la gouvernance générée par l’incapacité du pouvoir à circonscrire encore les luttes de chapelles dans le sérail indique que le pays est rentré dans une phase où le pire peut advenir». Pour ce parti, «cette situation que d’aucuns imputent au rétrécissement de la rente intervient au moment où les larges couches de la population sont confrontées à l’accélération de l’érosion du pouvoir d’achat, la dégradation sans précédent des soins du fait du manque de médicaments au niveau des hôpitaux et la généralisation des pénuries d’eau à l’ensemble du territoire national». Au plan économique, le RCD critique l’alarmisme du gouvernement. Pour ce parti, «le sombre tableau dépeint dans le projet du plan d’action du gouvernement ne sert qu’à illusionner et leurrer l’opinion publique pour faire passer des mesures antisociales après avoir testé d’autres artifices de replâtrage qui ont échoué comme l’emprunt obligataire ou les tentatives d’intégrer l’argent de l’informel dans la sphère légale».
Le RCD estime que l’objectif du gouvernement Ouyahia à court terme est d’alimenter les circuits de la rente pour rassurer les clientèles, payer une partie de la dette intérieure et différer les difficultés. «L’économie algérienne a besoin de réformes structurelles que le pouvoir s’est entêté à ne pas engager durant quinze ans de disponibilité sans précèdent des ressources financières», dénonce ce parti pour lequel «la construction d’une économie performante a besoin d’institutions crédibles, d’une stratégie issue d’un consensus avec des objectifs annoncés et d’une allocation transparente des ressources».
H. A.
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