Un rôle pour Sidi Saïd

sidi saîd
Abdelmadjid Sidi-Saïd. New Press

Par Kamel Moulfi – Un rôle particulier semble avoir été affecté au secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui réunit aujourd’hui, au siège de la centrale syndicale, les présidents des organisations patronales, y compris Ali Haddad pour le FCE. Intervenant immédiatement au lendemain de la réunion organisée par Ahmed Ouyahia au Palais du gouvernement, avec les dirigeants du FLN, du MPA et du TAJ, en plus de ceux du RND, le conclave autour de Sidi Saïd prend une signification nettement politique.

Le secrétaire général de l’UGTA est sans doute appelé à être un élément moteur de la bataille qui se prépare déjà pour la présidentielle de 2019. Ses qualités de chef syndical avec ses aptitudes à mobiliser, jouent en sa faveur pour couvrir le champ social du monde du travail, patronat inclus.

Dans son aspect purement politique, la démarche des partisans du président Bouteflika n’est pas encore franchement engagée. L’information officielle qui a sanctionné la réunion des partis de la majorité présidentielle insiste sur l’aspect formel: le Premier ministre a réuni la majorité parlementaire présidentielle pour discuter du plan d’action du gouvernement, qui sera exposé devant les députés de l’APN dimanche prochain, ainsi que du projet de loi relatif à la monnaie et au crédit. Apparemment, les batailles politiques en cours n’ont pas été évoquées.

Ouyahia n’a pas présidé cette réunion sous la casquette de secrétaire général du RND, mais au titre de Premier ministre. Mais il est évident pour tous, qu’il est le vrai chef de cette majorité et, au-delà, celui de l’Alliance présidentielle qui revoit le jour après quelques mois de perdition. Elle n’a pas la même consistance, elle ne comprend pas les islamistes alors que le FLN pourrait être diminué, confronté aux tensions internes qui ont repris en son sein, attisées par les luttes habituelles autour de la préparation des listes de candidatures pour le renouvellement des APC et APW.

L’opposition, tétanisée par l’initiative d’Ouyahia, va être assommée par l’ouverture de l’autre front, «syndical» celui-là – travailleurs et patronat – placé sous la direction de Sidi Saïd. Déjà éparpillée au départ à cause de la concurrence entre les dirigeants des formations politiques qui la composent, du fait de leurs ambitions, l’opposition aura du mal à construire un «front» en mesure de faire pièce au dispositif construit par Ouyahia et Sidi Saïd.

K. M.

Comment (15)

    sami
    16 septembre 2017 - 13 h 24 min

    Grand Dieu,c’est une véritable tête a claques qui fait vomir. Ce qui se cache derriere cette gueule est encore pire (un ennemi du pays et des travailleurs). Comment reste-il encore a la tête de l’ugta, comment la masse laborieuse l’accepte comme représentant, comme complice, ami et partenaire d’affaire avec Haddad, le patron des patrons.
    Waoo,ça ne se passe qu’en Algérie.

    Tangoweb 54
    14 septembre 2017 - 13 h 06 min

    Cet homme est un cauchemar, quand on vois sa tête on envie de vomir

    elhadj
    13 septembre 2017 - 16 h 06 min

    il sera plus crédible lorsque la lumière sera faite sur la réelle destination et utilisation des fonds des oeuvres sociales. considérant les travailleurs dont il usurpe la représentation comme de simples éléments sans maturité politique il s arroge le monopole de représentant de l unique force sociale alors qu en réalité la majorité des travailleurs est plutôt intéressée par les syndicats autonomes qui sont dans les faits beaucoup plus représentatifs et crédibles. le fait d être un allie du système ignorant les réels besoins des travailleurs et les difficultés dans lesquelles ils se débattent pour leur survie. évidemment sans une organisation syndicale solide regroupant sans distinction toutes les entités actuelles le champ est libre aux démarches contre nature et les travailleurs dindons de la farce ignores

    MELLO
    13 septembre 2017 - 15 h 19 min

    La « majorité » présidentielle est en droit de se réunir à n’importe quel moment de la vie politique du pays. Vous ( Mr MOULFI) avez raison d’écrire que Ouyahia n’a pas présidé cette réunion sous la casquette de secrétaire général du RND, mais au titre de Premier ministre. Cet aspect laisse supposer que l’implication du FLN et des micro-partis satellites est de nature à s’impliquer dans les événements à venir. Alimenter le sujet par une discussion du programme n’est qu’une excuse qui reste invalide, sachant que ce programme aura son quitus assuré dans la chambre basse. Cette vision est confortée par ce rôle attribué à Sidi Said à l’effet d’ inviter les présidents des organisations patronales. Existe il , réellement des organisations syndicales au sein de toutes ces entreprises privées ????. Non et non, donc cette réunion est porteuse d’un « plan » de mise en accord entre tous ces « responsables » en vue d’une situation complexe à venir.
    Dans un pays , où le peuple est tenu à l’écart de la gestion politique, tout est remis au questionnement.

    Felfel Har
    13 septembre 2017 - 13 h 57 min

    Qui se souvient de Raspoutine? Revisitons l’histoire et évoquons ce sinistre personnage, soi-disant moine guérisseur! Il se prétendait aussi prophète et sauveur de la patrie (sérieux!). Certains historiens affirment que ses magouilles ont fini par causer la chute des Romanov. Pourquoi est-ce que je vous parle lui? A la lecture de l’article de KM, son souvenir s’est imposé à moi. Honni soit qui mal y pense, toute ressemblance avec notre Sidi-Saïd n’est que fortuite, selon la formule consacrée. Je suis toutefois certain que les livres d’histoire d’Algérie lui réserveront une place particulière. L’histoire n’est qu’un éternel recommencement, elle se rappelle des héros comme des félons.

    baghdadi
    13 septembre 2017 - 12 h 23 min

    a mon avis il n »y a qu’une seule chose a faire avec ce gus « le prendre par la peau du cou » et le jeter hors de la maison du syndicat – cette maniere de faire doit etre dévolue au travailleur SNVI – quant à haddad des sit in devraient etre organisé devant tous les chantiers qu’il à ouvert jusqu’à ce qu’il s’acquitte de toutes les contributions dues au tresor de l’etat et qu’il restituent l’argent qu’il a encaisse indument

    Anonyme
    13 septembre 2017 - 11 h 52 min

    la force de sidi said ce lèche botte est encore la a polir l’image d’un pouvoir indécent, avec tout les mépris qu’a fait endurer pour les travailleurs algeriens; se sous-fifre attend avec impatience le rôle frais qui est sans doute semblable aux précédents.
    Encore une fois le citoyens algérien ne les intéressent guère, assoiffé de pouvoir et d’argent, un adepte du copier-coller des législation des autres pays, un incompétent!!!(…) laissez la place aux plus adroits et connaisseurs des droit des travailleurs.

    Abou Stroff
    13 septembre 2017 - 11 h 22 min

    « Nouveau rôle pour Sidi Saïd ? » titre K. M..
    pourquoi suggérer que le gus puisse avoir un nouveau rôle alors qu’il est formaté pour jouer un rôle et un seul: servir les puissants du moment et rien d’autres?
    quant à parler de » patronat » et de « syndicat » dans une formation sociale dont la reproduction repose sur la distribution de la rente et sur la prédation, il y a, à mon humble avis, une bévue flagrante et un abus de langage incontestable.
    moralité de l’histoire: il y a des bouffons qui occupent ou qui font semblant d’occuper la scène pendant que les marionnettistes s’occupent d’activités plus sérieuses ( plus lucratives) du genre siphonner ce qu’il reste encore à siphonner la masse de rente qui s’amenuise à vitesse grand V.

      USMS
      13 septembre 2017 - 11 h 42 min

      Connaissez-vous Offa, le patron du syndicat des transporteurs américains des années 30?Bien le bonjour, ALGERIE.

        Abou Stroff
        13 septembre 2017 - 16 h 50 min

        si mes souvenirs sont bons, jimmy hoffa était un mafioso. de toutes manières, les syndicats yankees étaient tous aux mains de la mafia

          Zombretto
          13 septembre 2017 - 20 h 05 min

          Salut, Abou Stroff !… Oui, les syndicats américains étaient entre les mains de la Maffia aux USA, surtout à New York, mais l’état n’a fait aucun effort pour l’assainir, bien au contraire. J. Edgar Hoover, le patron du FBI pendant plusieurs décennies essayait de maintenir l’équilibre entre contenir la maffia, mais sans la détruire afin de décourager les syndicats honnêtes de se former. C’est comme le pouvoir fait avec l’islamisme chez nous, quoi. Hoover a bien réussi son coup, le salopard. L’Establishment américain tenait et tient toujours à salir l’idée de syndicat, si bien que quand on dit “the Syndicate” aux USA, ça veut dire “la Maffia”. J’ai été stupéfait de la réaction de certains américains il y a 40 ans quand je leur ai parlé d’unions de travailleurs. Ils ont réagi avec dégoût, comme s’il s’agissait d’union de voleurs, surtout au sud du pays. Ils ont été bien manipulés.
          De la part de Dinelbeqq.

          Abou Stroff
          14 septembre 2017 - 10 h 12 min

          Dinelbeqq, je te salue! en effet, il y avait une connivence avérée entre l’Estabishment yankee (Wall Street en particulier) et la maffia. les intérêts des uns et des autres reposaient sur le discrédit qu’il pouvait jeter sur toute action ou revendication syndicale. il semble bien que la marabunta qui nous gouverne applique à la lettre la « politique » suivie aux USA. n’observe t on pas une « sainte alliance » entre la marabunta, le soi disant patronat et le soi disant syndicat pour soi disant appliquer le soi disant programme du président dont tout le monde parle et dont personne ne connait la teneur?

      reda
      13 septembre 2017 - 13 h 40 min

      comme d’habitude , tu parles pour ne rien dire…Stroph…t’es une nullité abyssale. tu devrait te taire ad vitaem eternam ….tu devrait t’occuper plus sérieusement de tes tâches

      Zombretto
      13 septembre 2017 - 13 h 58 min

      Sidi Saïd est un gars très intelligent : il a compris depuis son plus jeune âge que le cirage de bottes en Algérie est très lucratif. C’est pour ça qu’il a commencé dans les qasmate du FLN alors qu’il n’était qu’un adolescent.

    lhadi
    13 septembre 2017 - 11 h 05 min

    Ce gérontocrate du syndicalisme d’encadrement, miroir du système politique algérien d’un autre âge, est un élément du système économique planifié.

    A ce propos, ce qui caractérise le syndicalisme d’encadrement, par rapport au syndicalisme libéral, ce sont les liens étroits avec le pouvoir politique. Le syndicalisme libéral est indépendant de l’Etat et du patronat, tandis que le syndicalisme d’encadrement, au contraire, bénéficie d’emblée d’un statut officiel et use même du monopole de l’organisation professionnelle afin de remplir les taches que lui fixe l’Etat.

    C’est un organe de participation à l’intérieur de l’appareil étatique, ce qui le caractérise en terme d’agent d’une politique économique centralisée.

    Fraternellement lhadi
    (lahdi24@yahoo;fr)

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