Un discours de plus ?

Ouyahia APN
Ahmed Ouyahia à l'APN. New Press

Par Kamel Moulfi – Le discours prononcé hier par Ahmed Ouyahia devant les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) et adressé aussi à l’opinion publique – retransmis le soir même par la télévision – a-t-il convaincu ? Ne parlons pas des députés de la majorité présidentielle – dont l’image laisse penser qu’ils sont placés à l’APN pour acquiescer au discours officiel et lever la main au moment du vote des lois, ni de ceux de l’opposition qui font le contraire – mais de la population, en apparence «neutre» comme le suppose son abstention massive aux élections législatives qui ont donné cette APN.

Ce qui a été certainement le plus retenu du discours d’Ouyahia, c’est que le gouvernement ne touchera pas aux subventions accordées par l’Etat aux produits et services de base. Mais, a dit le Premier ministre, le problème reste posé. De la même façon, le gouvernement ne puisera pas dans «l’argent là où il est». Rien n’a été dit sur l’application de la loi dans le secteur économique pour permettre au Trésor public de récupérer un peu de liquidités. Cette action avait été promise par Tebboune. Pourtant, bien mise en œuvre, elle pourrait alléger le recours à la planche à billets.

Autre question : l’art de la rhétorique qui impressionnait l’auditoire, il y a de longues années, dans les premières interventions publiques d’Ouyahia, a-t-il encore son effet ? Visiblement, c’est plutôt le temps qui a produit son effet d’érosion sur ce style de discours et en a réduit plus spécialement l’éloquence alors qu’elle est absolument indispensable quand il s’agit de mobiliser dans des conditions défavorables, voire dangereuses, si l’on en  croit les échos qui ont fuité de la réunion tenue par le Premier ministre, mardi dernier, avec les dirigeants des formations politiques de la majorité à l’APN (FLN, RND, TAJ et MPA).

Enfin, question qui résume tout : Ouyahia a-t-il réussi l’exercice de communication et d’explication auquel le président Bouteflika a appelé le gouvernement, dans le but de faire adhérer la société aux réformes ? Le sens de celles-ci est-il mieux compris ? Ou n’était-ce qu’un discours de plus, comme les autres ?

K. M.

 

Comment (11)

    réda
    18 septembre 2017 - 19 h 57 min

    Un menteur!

    mzoughene
    18 septembre 2017 - 19 h 23 min

    Les algériens ne regardent pas l ENTV car la langue de bois genre ouyahia les a fait fuir ! dans des bidonvilles les parabole jonchent les terrasses et les balcons ; qu alors on peut capter l ENTV avec une fourchette ; ce qui prouve que les algériens ont supprimée de chez eux les chaines algériennes !

      MELLO
      19 septembre 2017 - 10 h 54 min

      Dommage de vouloir supprimer ces chaînes qui nous enchaînent. Car pouvoir les suivre , c’est comprendre comment ce système nous enchaîne, ce qui fera travailler notre cervelle à vouloir se  » déchainer ». Justement, vouloir fuir ces chaînes , c’est permettre au système d’assoir davantage ses plans diaboliques.

    MELLO
    18 septembre 2017 - 16 h 12 min

    Un discours de plus, mais un discours identique à tous les précédents de Ahmed Ouyahia , depuis qu’il ne cesse d’être nommé puis dégommé au poste de premier ministre. Notre ami Nasreddine (Nacer) Akkache lui a consacré un livre d’une approche extraordinaire, lorsqu’il a été appelé à former son gouvernement après les fameuses élections législatives de 1997. Il dit de Ouyahia alors nouveau locataire du Palais, qu’ «il recourait à un vocabulaire qui se voulait dense, mais exprimé dans un style touffu, volontairement sinueux et plein d’aspérités. Toutes les circonvolutions et les tournures qui ne laissent aucune chance à la transparence et à la clarté, reflètent la complexité du personnage.» Il pense de lui que «loin d’être un tribun, il avait cependant, le bagout et la logorrhée du discoureur ainsi que l’assurance du locuteur qui aime s’écouter parler non pour faire passer un message utile mais pour tenter de produire une bonne impression sur l’assistance.» Pour ce faire, «il jouait tour à tour tous les personnages convenables et parfois enviables, le prolétaire, le bon père de famille, le ankaoui, le belda, le populiste, il lui arrivait même de prendre des airs boumediéniens». «il troquait son costume de commis de l’Etat contre celui de liquidateur en chef des restes de l’économie nationale. (…), il considérait le secteur public comme la source de tous nos ennuis.» D’après lui, Ouyahia disait «plus vite on s’en débarrasserait et mieux cela voudrait pour la nouvelle image du pays (…).» Paradoxe avec un homme voulant rompre avec l’Etat interventionniste, écrit Nacer Akkache. Les entreprises du bâtiment et des travaux publics furent la cible suivante. «Ouyahia est d’une susceptibilité et d’un entêtement maladifs et ne tolère pas la contradiction,» indique l’auteur. «Ce qui ne l’empêchait pas de jurer ses grands dieux, sous le sceau de la confidentialité, qu’il n’était nullement là dans le but de faire carrière en politique et que son passage, purement fortuit, répondait à un appel du cœur. Ce n’était pour lui qu’une modeste contribution à la réhabilitation de l’image de l’Algérie afin de l’aider, de toutes ses forces, à sortir de cette douloureuse épreuve. A la suite de quoi, il s’en irait, l’âme légère et la conscience tranquille, rejoindre sagement son corps d’origine en l’occurrence la diplomatie.»
    C’était déjà en 1997, il y a vingt ans et le Ouyahia n’a pas changé d’un iota. Un discours de plus, et après…

    E=MC2
    18 septembre 2017 - 15 h 33 min

    A tous vos discours lénifiants censés nous rassurer, Mr. le PM, je vous propose une thérapie plus efficace qui requiert un peu de courage politique, si vous voulez réellement remettre la machine en marche: 1- Mobiliser l’épargne intérieure (ce qui suppose s’attaquer aux barons de l’informel) pour financer votre plan de développement si tant que vous en avez un sous la main. 2- Réhabiliter l’organe central de planification (sous quelque forme que soit: ministère, secrétariat d’état, commissariat, etc.) que les réformateurs (comme ce Hidouci qui était défenseur acharné du Plan du temps de Abdallah Khodja, devenu le chantre du libéralisme avec Hamrouche) des années 90 se sont empressés de faire disparaître, fonction et organe. La planification est un processus pluri-disciplinaire qui assure une certaine cohérence dans les actions de développement de tous les secteurs économiqes et industriels. Avancer en ordre dispersé aboutit à des erreurs de programmation et des gaspillages de ressources surtout financières que nous ne pouvons nous permettre, compte tenu de notre retard depuis 20 ans. Pour moi, cela va de soit. C’est de la logique, du bon sens, de la rationnalité, c’est « l’alfa et l’omega », un canon de la gestion macro-économique du pays. Les opérations de chirurgie esthétique que vous préconisez n’ont aucune chance de remédier à nos tares.

    Abou Stroff
    18 septembre 2017 - 15 h 00 min

    avec sa suffisance et son arrogance, h’mimed n’impressionne personne!

    Felfel Har
    18 septembre 2017 - 13 h 43 min

    « Vanitas vanitarium, et omnia vanitas », expression latine qui nous enseigne que tout est illusion et déception. « Il professore » a parlé, il a tenté de convaincre des députés,soit acquis à l’avance à ses idées, soit complètement ignorants de la chose économique, il a ignoré les avis des économistes qui l’ont averti des dangers qu’il faisait courir au pays, bref, il n’en a fait qu’à sa tête. Ainsi se comporte les despotes: il n’y a que moi qui sait , je ne peux me tromper, je suis infaillible!!! Hélas, Hmimed n’est pas le druide qui a sauvé les irréductibles Gaulois grâce à sa potion magique, surtout qu’Astérix est aux abonnés absents et qu’Obélix finit son gargantuesque festin. Il me rappelle un charlatan qui squattait le marché de ma ville. Il vantait les bienfaits de sa « recette » qui avait, selon lui, des vertus magiques. A ceux qui lui faisaient remarquer que ça ne marchait pas, il répondait avec un sourire charmeur (c’est bizarre tous les charlatans abusent de ce sourire suffisant, narquois, carnassier): « Li bra, bra; ouli mabrach edioueh lildjebana ». Quel dilemne cornelien! Se faire berner ou mourir!

      Abou Stroff
      18 septembre 2017 - 14 h 41 min

      h’mimed, avec son arrogance et sa suffisance croit tout savoir alors qu’il ne connait strictement rien à l’économie. d’ailleurs, il ne fait que reprendre les recettes éculées qu’ont chuchoté à sellal des « économistes » qui n’ont toujours pas compris que les outils d’analyse développés pour appréhender une économie où le système capitaliste domine sont inadaptés et totalement incongrus pour expliquer le mode de fonctionnement d »une économie basée sur la distribution de la rente et sur la prédation. en d’autres termes, h’mimed pratique l’onanisme sans le savoir!!!

        Felfel Har
        18 septembre 2017 - 15 h 08 min

        Ses gesticulations et ses effets de manche n’ont réussi qu’à convaincre ses inconditionnels. A l’APN, il prêchait devant des enfants de choeur buvant ses paroles comme s’il était le messie. Personne n’a relevé l’immense mystification quand il a rappellé que d’autres pays, USA, GB, France, ont eu recours à la planche à billets en occultant le fait que ces pays sont des puissances industrielles qui produisent l’ensemble des des biens et services en circulation dans leur économie, contrairement à notre pays qui produit peu et importe beaucoup. A la suite de ce poète latin, j’affirme que « le simulacre de l’euphorie ne génére pas d’euphorie »; c’est juste une illusion!

    Smail Bourboune
    18 septembre 2017 - 10 h 31 min

    Cher Kamel Moulfi , vous posez la question de savoir si c’est un discours de plus ? Je réponds si vous permettez en vous disant : pour la grande majorité des citoyens c’est un discours de plus, comme les autres , croyez moi !!! A part certains spectateurs encore crédules ou curieux , et les journalistes, rares sont ceux qui regardent la TV unique ou qui écoutent les déclarations et discours de nos gouvernants !

    LE NUMIDE
    18 septembre 2017 - 10 h 23 min

    DISCOURS ET COMMUNICATION DES GOUVERNANTS : nous croyons bien que la coupure physique, politique et même épistémologique est consommée en Algérie, au sens national, entre les gouvernants et les citoyens.
    Elle est d’abord physique : les dirigeants ne vivent plus avec les algériens, ils vivent en vase clos dans leurs bureaux, dans leurs voitures et leurs abstractions, ils vivent une fiction de l’Algérie mais pas daons le réel et ont laissé l’Algérie se wahabiser et donc se clochardiser pour qu’ils puissent apparaître dans un train, dans un marché, dans la rue, comme des algériens en costume et les chaussures bien cirées parmi les gens, parmi leurs compatriotes, comme n’importe quel ministre suédois ou Coréen du nord ou du Sud, dans des villes propres et des villages proprets, où leurs enfants sont intégrés naturellement à leurs compatriotes dans les écoles, dans les fêtes, dans la vie quotidienne etc.
    Non pas qu’on reproche à nos dirigeants de ne pas être bien habillés et bien portants et d’être sales, misérabilistes et populistes, démagogues et hypocrites comme les islamistes du FIS, en kachabia pour cacher leur Klach et leur haine de la Nation… NON et NON, au contraire justement !!!
    Nous voulons que les dirigeants incarnent l’Excellence qu’on veut à notre pays mais avec leur peuple… Nous voulons qu’ils soient exigeants pour cette Excellence ENVERS EUX-MEMES ET ENVERS LE PEUPLE…
    Nous leur reprochons leur faiblesse et leur sens de cette trahison d’avoir laissé l’Algérie déchoir, regresser, se clochardiser à la mode regime ideologique wahabite, par leur lâcheté, leur manque de discernement, leur manque d’Exigence, leurs compromissions, leur laisser-aller, leur veulerie devant la régression wahabite mortelle…
    C’est pour ça que les élites et les gouvernants ne peuvent plus vivre parmi leur peuple… ils ne l’ont pas éduqué, ils ne l’ont pas assisté, ils lui ont menti et l’ont laissé comme une Frissa aux médiocres, aux sorciers et aux charlatans du Wahabisme!!!
    Vous imaginez un capitaine dans une caserne qui laisse se clochardiser ses soldats et n’exige aucune discipline de sa troupe, aucun respect pour lui et pour le Nidham, juste pour négocier une compromission avec les chahuteurs et les paresseux afin qu’il s’arrange une paresse par eux (fussent-ils nombreux)? Ce capitaine serait UN LACHE et une mauviette!!! Pareil pour les gouvernants et ceux qui sont censés incarner l’état national.
    Au fil des années, au fil de la lâcheté et de la compromission des élites FLN et des élites d’Etat, on en est arrivé à ce que les fonctionnaires et les représentants de l’état algérien censé incarner la toute-puissance de l’état, son honneur, son Institution, sa Haiba, son Imperium et le devoir d’Excellence de la nation algérienne, censée être dans son impeccabilité et sa respectabilité (…) Eh bien ces fonctionnaires, professeurs cadres, agents de l’Ordre Public en tous genres, commis et chargés de l’administration et autres faunes de bureaucrates censés être impeccables pour se présenter au peuple et représenter ce qu’ils sont censés représenter dans leur uniforme républicain, leur discours, se sont mis à se clochardiser à la mode Afghane et Boko Haram, à mettre le kamis sale et bariolé et le jilbab de Daesh, les sandales sur des pieds sales…. comment voulez-vous que ce peuple respecte l’état, l’écoute, puisse réfléchir et comprendre les discours de ses gouvernants???

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