Le DG de la CNR alerte : «Deux salariés cotisent pour un retraité»

CNR
Slimane Melouka, directeur général de la CNR. New Press

Par Hani Abdi – La Caisse nationale de retraites (CNR) souffre toujours d’un déficit abyssal. Selon son directeur général, Slimane Melouka, qui intervenait aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne, la CNR connaît depuis 2013 de sérieuses difficultés financières.

Cette situation, qui ne cesse de s’aggraver, est liée à deux principaux facteurs. Le premier, explique M. Melouka, est le départ massif à la retraite conformément au dispositif 97-13 permettant la retraite sans condition d’âge. Le deuxième facteur est la baisse considérable de l’emploi au courant ces trois dernières années, notamment dans des secteurs à fort taux d’employabilité comme le bâtiment et les travaux publics. Une baisse qui est la conséquence directe de la crise financière générée par la chute continue et importante des prix du pétrole.

M. Melouka indique que la CNR, qui vit exclusivement des cotisations des salariés, est aujourd’hui loin du seuil fixé pour garantir la pérennité du système des retraites, à savoir cinq cotisants pour un retraité : «Nous sommes arrivés aujourd’hui à deux cotisants pour un retraité. Il y a en tout 6 millions de cotisants à la CNAS pour 3 millions de retraités. Parmi ces retraités, nous avons un million d’ayant-droits. C’est vous dire que le déséquilibre est tel que nous n’arrivons à tenir le coup que grâce à un financement de la CNAS dans le cadre de la solidarité inter caisses.»

Le directeur général de la CNR estime impératif une refonte du système des retraites et plus de sensibilisation afin d’inciter les employeurs à déclarer leurs employés. La masse monétaire nécessaire pour le paiement des retraités est de près de 1000 milliards de dinars par an. L’Etat contribue avec 140 milliards de dinars pour notamment la valorisation des allocations et des pensions les plus faibles.

Selon M. Melouka, la CNR bénéficie de toute l’attention de l’Etat qui veille à garantir le versement à temps des retraites. Mais l’orateur estime qu’il faut aller vers une solution durable et pérenne qui permettra à la CNR de retrouver son équilibre financier. Une solution qui doit passer par une révision du système de cotisations et une meilleure application des dispositions relatives à la déclaration des employés à la Sécurité sociale. Le DG de la CNR espère également une reprise du marché de l’emploi, notamment avec le déblocage du secteur du bâtiment et des travaux publics, qui souffrait du non-paiement des entreprises par l’Etat.

H. A.

Comment (13)

    LA REALITE EST TOUT AUTRE
    27 septembre 2017 - 11 h 39 min

    la majorité des employés croient « naturellement » que la CNR va leur garantir et leur payer une retraite à vie !!!! lol
    il ne s’agit en fait que d’un remboursement du propre argent de l’employé qui a été ponctionné « malgré lui », donc c’est plutôt « rendre à césar ce qui lui appartient »!!!
    si ça continu …on glisse gentiment vers du 3 pour 1…. en espérant que le schéma Grec que ne se produise pas chez nous .. car c’était ça justement qui avait fait péter les plombs ! (un gouvernement qui ne rembourse pas ce qu’il a pris à l’employé, en plus sans aucune garantie hypothécaire ) !!!

    zoheir
    27 septembre 2017 - 11 h 36 min

    Solution: relancer l’outil industriel du pays, ressusciter les zones industrielles, bannissez les containers import-import, faites revenir les SONA, sonitex, sonipec etc et les offices Onab, Ofla,Onaco ainsi que Sn metal, Snic etc et vous aurez un pays prospere. Bien entendu avec un controle serieux et impitoyable et vous verrez! Par contre l’achat de la paix sociale avec les pieges a c… style ANSEJ n’est que moyen de detournement deguise.
    Un proverbe chinois a mediter : tu me donnes un poisson je me nourrirais un jour, tu m’apprends a pecher, je me nourrirai tous les jours.

    micka
    26 septembre 2017 - 21 h 38 min

    Avec nos importations on renfloue les caisses de retraites étrangères et on coule la notre, en passant par la destruction de nos emplois
    ..

    Cheikh kebab
    26 septembre 2017 - 21 h 07 min

    Rien que 6 millions de cotisants??? Et alors le chômage est de combien M Melouka?? Corrigez vos collègues qui parlent d’un chômage 12%!!

      Med
      27 septembre 2017 - 17 h 03 min

      Vous avez parfaitement raison , si on se fie a ses chiffres , il y 19 millions millions de chomeurs sur une population en age de travailler de 25 millions de personnes , on va lui taper sur les doigts la haut …..

    Abou khalil
    26 septembre 2017 - 20 h 14 min

    Le DG a oublier de dire que même les retraites cotisent comme les travailleurs donc trois pour un

    FLN Canal historique
    26 septembre 2017 - 19 h 58 min

    Monsieur le DG, avec mes respect il ne faut pas alerter et répondre favorablement à l’astuce anti populaire de Ouyahia, il faut jeter l’éponge. Ouyahia a l’habitude de berner la population mais cette fois-ci le mensonge est gros et il ne passera pas. S’il a besoin de pognon il n’a qu’a revisser les salaires des hauts fonctionnaires de l’Etat, des députés , des Sénateurs qui tournent le pouce à longueur d’années, des ex ministres qui se la coule douce des hauts gradés . Deux salairiés cotisent pour un retraité.. dans un pays où le patron du syndicat approuve le SMIG à 18 000 da et lui empoche des dizaines de milliers de dinars mensuellement.
    Nous disons HALTE A LA PROVOCATION et tous responsables de l’Etat incapable de bien gérer économiquement le pays fera mieux de se faire congédier lui même car l’avenir sera dure devant le comptable populaire

    Hamid Fergani
    26 septembre 2017 - 18 h 01 min

    Il me semble qu’il y a un petit problème avec le titre de l’article et la déclaration de Melouka Directeur de la Caisse des retraite qui dit que la caisse est dans le rouge car «deux salariés cotisent pour un retraité» . Ce rapport (2 pour 1) me semble pas aussi grave que çà , au contraire. Par contre si un (1) salarié cotise pour deux (2) retraités, là je comprendrais que c’est grave ?? Je ne sais pas si c’est logique ou suis-je un bourourou qui n’a rien compris ? J’aimerai bien qu’un économiste ici intervient ici sur AP m’éclaire sur cet aspect ! Je le remercie d’avance !

      Ferhani Kamel
      26 septembre 2017 - 18 h 42 min

      @Hamid Fergani , vous avez raison de vous étonnez car la déclaration complète du Directeur général de la CNR est : « contrairement au passé cinq travailleurs cotisaient pour financer la pension d’un retraité, nous en sommes arrivés à deux travailleurs cotisants pour un pensionné ».

      Donc ce n’est pas trop la catastrophe mais c’est trop, trop juste comme couverture et çà risque de s’aggraver si l’emploi ne reprend pas !

    moula
    26 septembre 2017 - 15 h 35 min

    voila ce que disait ce DG il ya une année (…) au sujet de l’équilibre financier de son organisme, « l’Algérie compte près de 8 millions d’actifs, dénombre 2 millions 700.000 bénéficiaires de pension de retraite » le DG de la CNR a été formel. «la Caisse se porte bien et le système des retraites algérien, appliqué depuis 1984, est classé parmi les meilleurs au monde» (…) sans commentaires

    zaatar
    26 septembre 2017 - 14 h 04 min

    Inutile de tergiverser sur les raisons du manque d’argent dans les caisses, toutes les caisses. Que ce soit celle de la CNR, CNAS..ou autre. Baisse considérable d’emplois, départ massif à la retraite…etc. En fait tout se résume à la chute du prix du baril. Il y a cinq ans on ne se préoccupait pas des départs à la retraite, de la chute de l’emploi, des créances non recouvrées, des pertes un partout…le prix du baril suffisait à compenser tout cela et contentait tout le monde. Bien sur, le tout le monde s’en foutait éperdument du fonctionnement de tous ces secteurs. Confrontés à une réalité maintenant, ce n’est plus la même chose, alors on crie au scandale.

    friend of peace
    26 septembre 2017 - 13 h 01 min

    Si vous faites le decompte du taux de salarié dans l’administration par rapport à ceux qui produisent des richesses, le taux serait 0.001% pour un retraité.
    Les retraites comme les salaires en réalité pèsent sur le Bidon de petrole. Sans parler de productivité egale à zero des entreprises publiques, les extérnalités negatives de l’arabisation condamnent à elle seules le pays pour les 20 prochaines années au moins, une administration plethorique couplée d’arabisation gonfle la dette publique et l’orgeuil mal placé du baath fln

      ZORO
      26 septembre 2017 - 13 h 42 min

      On t a corrige le pseudo mais ta mentalité est la même.

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