L’assassin israélien d’enfants à Gaza Amir Peretz invité au Maroc
L’invitation adressée par le Makhzen à l’ultrasioniste Amir Peretz, ancien ministre israélien de la Défense d’origine marocaine, à la conférence internationale de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM) sur la facilitation du commerce et des investissements qui s’est tenue les 8 et 9 octobre au siège du Parlement marocain, à Rabat, a scandalisé l’ensemble de l’opinion marocaine et arabe.
Précédé par sa réputation glaçante de «criminel de guerre», Amir Peretz, présent dans la capitale marocaine, a provoqué une levée de boucliers parmi tous ceux qui militent avec détermination au Maroc contre la normalisation des relations avec Israël. Mais le Makhzen ne semble pas s’en soucier. Comme pour mieux narguer ses sujets, Mohammed VI a fait dérouler le tapis rouge à son «ami» israélien.
Outrés, les membres de quatre groupes marocains (le Groupement national d’action pour la Palestine, le PJD, l’Union marocaine du travail et la Confédération démocratique du travail) ont dénoncé la présence d’Amir Peretz à Rabat comme une «violation de la décision de la Ligue arabe de boycotter Israël». Par le biais d’une lettre ouverte cinglante, ils ont d’ailleurs fait part de leur plus vive réprobation.
Cette séquence confirme à tous ceux qui en doutaient encore la collusion du Makhzen avec l’Etat voyou d’Israël. Elle confirme aussi la complicité du Maroc dans les crimes commis par l’armée israélienne à Gaza et au Liban. Elle accrédite également l’idée que le Comité El-Qods présidé par Mohammed VI n’est qu’une couverture pour déguiser la vile traitrise de Rabat vis-à-vis de la cause palestinienne.
Offensif, le Groupe d’action national pour le soutien à la Palestine a qualifié dans sa lettre l’invité sioniste de «criminel» et de «terroriste», soulignant que ce dernier «fait l’objet d’une plainte pénale auprès de la justice marocaine et internationale pour sa responsabilité dans les massacres, génocides, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et terrorisme». Et de préciser que les Marocains refusent catégoriquement «toute forme de normalisation sioniste». Les élus du peuple ont tenu, d’ailleurs, à l’exprimer par le boycott de la conférence en question.
A signaler qu’un sit-in a été observé dimanche soir devant le Parlement avec la participation justement de députés et de membres du Groupe d’action nationale pour le soutien à la Palestine. «Nous sommes contre la normalisation des relations avec Israël d’une manière générale», a précisé un des manifestants.
Le projet de loi interdisant toute normalisation des relations avec Israël pourrait, selon les députés, reprendre la tête de liste à la rentrée parlementaire. De nombreux Marocains considèrent en effet la présence de Peretz à Rabat comme une «normalisation» déguisée des relations avec Israël, alors que d’autres évoquent une «dangereuse infiltration» de cet ancien ministre d’origine marocaine. Né en 1952 à Bejaâd, il avait émigré vers Israël avant de devenir ministre de la Défense en 2006. La même année, trois avocats marocains avaient déposé une plainte contre lui pour «crimes de guerre» au Liban, assurant que leur plainte est «recevable» étant donné que le responsable israélien est d’origine marocaine. De nombreuses personnalités israéliennes transitent régulièrement par le Maroc sans être inquiétées par le Makhzen.
S. S.
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