FFS : «Les permutations du personnel au sein du système sont dues aux luttes claniques»

Hadj Djilani FFS
Mohamed Hadj Djilani, premier secrétaire du FFS. D. R.

Le premier secrétaire du FFS, Mohamed Hadj Djilani, estime que l’Algérie traverse l’une des étapes les plus cruciales de son existence.

Intervenant à l’ouverture de l’université de rentrée du parti, Mohamed Hadj Djilani relève que la situation politique, économique et sociale est délétère et que la crise s’accentue de jour en jour. Le premier secrétaire du plus vieux parti de l’opposition poursuit en soulignant le caractère global et multidimensionnel de cette crise qui est la conséquence, selon lui, «des échecs à répétition des politiques décidées et menées par le pouvoir de manière unilatérale». Plaidant pour le dialogue pour construire un consensus national pour une sortie de crise, Mohamed Hadj Djilani met en garde contre la cherté de la vie, la pauvreté, le chômage, les inégalités sociales, la hogra, la marginalisation qui provoquent inquiétude, colère et mécontentement.

Instabilité institutionnelle

Le premier secrétaire du plus vieux parti de l’opposition relève dans ce sillage l’instabilité à la tête de l’Exécutif qui renseigne sur l’incapacité du régime à endiguer la crise. «En une année, trois Premiers ministres se sont succédé à la tête du gouvernement se disant tous chargés d’appliquer le programme du chef de l’Etat. Trois Premiers ministres, se vantant d’appliquer des politiques différentes et détenir les vérités absolues mais qui ont conduit à un seul résultat : l’échec. La crise est toujours là. Elle est palpable. Ses affres et ses retombées sont ressenties de plus en plus par les Algériennes et les Algériens», clame Mohamed Hadj Djilani pour qui cette gestion hasardeuse des affaires de l’Etat lève le voile sur les contradictions d’un système politique condamné à la disparition.

La crise actuelle est due, selon le FFS, non pas à la chute du prix du baril de pétrole mais à une multitude de raisons. Parmi elles, la nature autoritaire du système politique qui est défaillant, illégitime, en panne de perspectives et de vision future pour le pays.  Considérant qu’inéluctablement les mêmes recettes conduiront aux mêmes résultats, le premier secrétaire du FFS estime que «le changement et les permutations du personnel au sein du système ne peuvent s’expliquer que par les luttes claniques ou par les reconfigurations internes qui s’opèrent au sein du système lui-même».

Le premier secrétaire du FFS défend les positions de son parti qu’il qualifie de «claires comme de l’eau de roche». «Face à l’obsession du régime de se maintenir, que doit-on faire ? Que peut être notre rôle aujourd’hui ?» s’interroge-t-il avant d’affirmer que «la réponse est la mobilisation et la poursuite de la lutte pour l’instauration d’un changement pacifique et démocratique dans le pays».

Il assure que le FFS, par ses positions et son action permanentes au service des intérêts du peuple et du pays, «se dresse contre le pouvoir et ses relais, contre toutes celles et ceux qui veulent nous réduire au statut d’indigènes soumis à l’ordre établi». Pour le premier secrétaire de l’opposition, malgré la gravité de la situation, il y a des raisons d’espérer. «Le rejet de la candidature de l’assassin d’Ali Mécili nous démontre qu’il est possible de gagner des batailles grâce à notre engagement, notre détermination et notre mobilisation. Mais beaucoup d’autres luttes s’imposent pour que la mobilisation démocratique et citoyenne s’impose comme un chemin incontournable vers la construction de l’alternative démocratique dans notre pays», souligne-t-il, assurant que la participation du FFS aux élections locales vise à «consolider les conquêtes de la lutte politique et sociale et élargir le champ de la résistance dans notre pays».

«Le candidat FFS s’engage à continuer, avec les instruments que lui confèrent la loi et son mandat populaire à l’intérieur des institutions, le combat politique qu’il mène en tant que militant au sein de la société», soutient Mohamed Hadj Djilani qui réclame dans ce contexte l’abrogation du code communal et de wilaya et toutes les mesures visant à restreindre le rôle et les missions des élus locaux. «La démocratie participative nous la concevons comme un modèle de gestion et non pas un slogan creux comme certains le veulent. Nous sommes convaincus qu’aucun développement n’est possible, qu’aucune démocratie n’est envisageable sans la participation effective de la population aux processus de prise de décision», affirme-t-il, insistant sur la cohérence des positions du FFS et son réalisme.

S. B.

Comment (6)

    mzoughene
    14 octobre 2017 - 20 h 00 min

    le wali n a pas le droit moral de dégommer un maire elu par sa population ;alors que le walis est parachute on ne sait d ou ? le FFS a raison sur cette proposition ! tous les walis , les chefs de daira et les sg doivent déguerpir et remplace par les élus de l APW ;ce qui serait logique sinon a quoi bon de voter si notre volonté est détournee par des énarques fraudeurs ?

      Mello.
      15 octobre 2017 - 11 h 23 min

      C’est toute la problematique de cette organisation administrative. Effectivement pourquoi des Walis ,alors nous avons elu un president d’APW ? C’est comme au niveau des APC , puisque nous avons un PAPC qui gere , lui-meme elu par le peuple. D’ailleurs, rare sont les citoyens qui distinguent cette difference entre le Wali et le PAPW. Cette enigmatique organisation est a l’ordre du jour des propositions du FFS pour une deuxieme republique. Comme pour les ministres, ils emaneront de l’APN, donc ils sont des elus.

    Mello.
    14 octobre 2017 - 8 h 59 min

    Le FFS continue , tant bien que mal, son chemin de lutte democratique dans un environnement vicie et verrouile par ce pouvoir , dont le seul est unique programme , la depolitisation de la societe. Ce “ big” clan se tient fermement les mains pour ne rien laisser echapper, mais le FFS RESTE IMPERTURBABLE dans sa lutte pour arracher les droits des Algeriens a la liberte de construire leur pays a l’image de tous ces peuples des pays developpes. Feu Hocine Ait Ahmed a laisse ,de son ecole, des militants infatigables dans la lutte pour la democratie.

    nono
    14 octobre 2017 - 1 h 21 min

    Le FFS comme la plupart des autres partis dis d’opposition savent parler en language de bois mais ils ne veulent pas s’unir avec des braves gens qui sont serieux a casser la mafia des tenebres.  »Ca suffit  » s’aplique au regimes mafieux mais aussi a ces partis. Ces partis ont des structures copies sur celles du FLN et RCD (parler, privileges, koursi jusqu’a la mort,changer rien). Aujourd’hui les mots d’ordre sont: l’union dans la diversite. Sinon, on n’a pas de temps a perdre a vous ecouter.

    AZEBBOUJ
    13 octobre 2017 - 18 h 50 min

    AHHHHH…OUI, VOUS ÊTES SÛRS ??? MERCI KAMIME MESSIYYOU!!!

    Mello.
    13 octobre 2017 - 18 h 45 min

    Y’a t il reellement des clans , plusieurs clans ? Non, le seul ,multiforme, reste celui qui a mis la main sur la finance. Cette finance qui decoule de la rente du petrole. Cette caste ,qui s’est appropriee cette rente depuis 1962 , renferme en son sein des tendances qui se regenerent. Meme si le FFS a mis un doigt dans le mil, il est fort improbable de denicher toute cette racaille et de la priver de son “joyeau de la reine”. Les espaces politiques a recuperer , meme si ce ne sont que des APC ou des APW, sont des petits territoires a arracher des mains de cette caste, des territoires qui doivent symboliser toute la demarche du FFS pour la democratie participative.

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