Sanctifié ou crucifié ?

Chanson Idir
Idir revient bientôt. D. R.

Par R. Mahmoudi – Il y a quelque chose de malsain dans cet accueil féerique qui a été réservé à Alger au chanteur Idir suite à son annonce de revenir chanter en Algérie après une absence de près de quarante ans. On peut admettre que des gens, au pouvoir ou ailleurs, soient si impatients de voir l’effet magique de cette apparition, et même de faire jouer à leur hôte un rôle politique précis, notamment contre le mouvement séparatiste. C’est, dirions-nous, de bonne guerre ! Après le succès de la promotion de Lounis Aït Menguellet (à Béjaïa, puis à Tizi Ouzou), la route semblait balisée !

Mais il y a sans doute d’autres moyens de le faire qui sont plus efficaces. Parce que le faire inviter et l’exhiber comme un trophée dans un exercice mi-jubilatoire, mi-crucifiant qu’on a vu, risque de produire l’effet inverse.

C’est ce qui ressort déjà d’une vague de commentaires sur les réseaux sociaux qui cèdent facilement, comme c’est le cas toujours dans ce type d’événements, à des ressentiments mécaniques qui donnent du grain à moudre aux semeurs de la discorde. Les organisateurs de cet événement auraient pu faire économie d’une nouvelle polémique stérile, en faisant tout cela dans un cadre plus populaire, ou disons plus sincère, qui pût à la fois garantir l’impact politique et psychologique recherché, et préserver la dignité de l’homme qui, certainement, ne connaît pas la psychologie des Algériens d’aujourd’hui, et n’est pas porté visiblement par les jeux politiciens qui rôdent autour de tout ce qui se fait.

Qui a intérêt à voir une grande icône de la chanson et de la culture algérienne comme Idir jeté à la vindicte populaire, exposé aux discours de la haine, au moment où lui-même vient retrouver son public et son peuple et leur apporter son amour ? C’est triste.

R. M.

Comment (8)

    Moh
    28 octobre 2017 - 5 h 20 min

    Idir aussi est très proche du Maroc

    Borfayor lewwel
    27 octobre 2017 - 13 h 20 min

    Je n’y comprends rien ! Je lis la plupart des journaux algériens en ligne et je ne vois pas de quelle polémique, de quel encensement ou de quel lynchage il s’agit. Un petit article ici et là indiquant que le chanteur Idir reviendra chanter en Algérie, quelques réactions de lecteurs à travers quelques commentaires, certains contents et d’autres moins contents, rien d’autre. Ces réactions représentent 0,000001% des algériens, pas plus.
    S’il s’était agi de Slimane Azem ou de Ahmed Saber, interdits de chanter ou de diffusion sans aucune loi par la dictature au pouvoir, ce serait différent. Idir a toujours été libre de revenir si ça lui « chantait ».

      Anonyme
      1 novembre 2017 - 7 h 57 min

      « Ces réactions représentent 0,000001% des algériens, pas plus. » Assumons que vos chiffres sont vrais
      Et alors dites vous des 100%des lecteures qui ont lus les commentaires de ces 0.000001%. Seront ils influencer?

    Mello
    27 octobre 2017 - 12 h 46 min

    La tentation de detournement ou de manipulation , reste la seule arme utilisee par toute cette ramification d’un pouvoir qui ne se gene pas a jeter la “creme “ artistique ou footballistique a la vindict populaire. Une arme qu’il utilise avec dexterite. On se souvient , comment Zidane a ete accueilli et manipule par cette pegre qui s’approprie tout ce qui est populaire. Neanmoins , je dirais a Yidhir, que l’ Algerien d’il y a 40 ans , n’est pas le meme Algerien de 2017. La sagesse, le respect, le niveau intellectuel ainsi que le niveau d’ecoute , des facteurs qui ont disparu de notre quotidien ; remplaces en cela par une violence , tant verbale que physique, un egocentrisme feroce, un niveau intellectuel en net recul et un fanatisme religieux qui montre ses griffes. Neanmoins, il existe encore , Mr Yidhir, des hommes et des femmes de bonnes familles pour venir vous voir et vous ecouter a la coupole, bon vent.

    ALGHOUM AZOUG
    27 octobre 2017 - 10 h 17 min

    IL FAUT AUSSI TENIR COMPTE DU FAIT POTENTIEL D’UN CHANTAGE OU MEME DE MENACE CONTRE LUI. LE REGIME NOUS A HABITUE’ AUX METHODES STALINIENNES, DONC N’ALLONS PAS TROP VITE DANS LA CONDAMNATION. IL FAUT FAIRE LA PART DES CHOSES.
    SUR LE NET J’AI PU LIRE DES COMMENTAIRES OU’ YIDHIR EST STIGMATISE’ POUR « AVOIR SOUTENU  » LE MAK. DONC IL Y A DU LOUCHE DANS CETTE FARCE.
    YIDHIR DOIT AVOIR NOTRE FRATERNITE’ ET CE MALGRE’ SES POSITIONS ACTUELLES, LAISSONS LE TEMPS LIVRER SA VERITE’.

    Algérie Authentique
    27 octobre 2017 - 9 h 48 min

    je ne vois pas l’intéret d’un tel article, il y aura toujours des gens insatisfaits voire amers pour des raisons multiples qui vont de l’évidence à l’incohérence la plus abasourdissante , pourquoi s’en tracasser ? Idir est aimé de tous les algériens c’est l’un de nos ambassadeurs musicaux les plus en vue dans le monde , pourquoi se priver de rétablir sa juste place au sein de son pays ?! lui au moins il n’est pas allé vivre au mokoko comme certains abrutis bien arabophones ceux là! c’est peut-être là ce qui fait s’agiter certains infiltrés….

    Anonyme
    27 octobre 2017 - 9 h 10 min

    profitons de sa presence pour savourer un momemt de bonheur en ecoutant les belles melodies de notre patrimoine culturel ! le reste c est encore de la diversion ! echaab fak bihoum !

    Repose en paix la liberté
    27 octobre 2017 - 9 h 07 min

    Bien entendu Yidhir sera toujours des notres et la combine sera déjouée. C’est dans notre tradition de l’art de faire politique que de faire dans le sens de mesure, je dirais aigue!!!
    Yettef azar ighil dh’adhar (…)

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