Procès de Zefzafi : des ONG dénoncent la répression engagée par Rabat

Hirak ONG
Manifestation devant la cour d'appel de Casablanca pour la libération des détenus du Hirak. D. R.

Plusieurs militants des droits de l’Hommes et des ONG ont appelé les autorités marocaines à libérer toutes les personnes «arbitrairement détenues», dénonçant «la voie de la répression» engagée par Rabat suite au mouvement de contestation du Hirak dans la région du Rif, et ce à l’occasion de la reprise mardi du procès du leader de ce mouvement, Nasser Zefzafi.

Le procès de Nasser Zefzafi a brièvement repris mardi devant la justice à Casablanca (ouest) avant d’être à nouveau ajourné, rapporte la presse locale, indiquant que la prochaine audience de ce procès a été fixée au 7 novembre prochain. La cour d’appel de Casablanca est chargée de juger en première instance 54 prévenus : un groupe de 32 militants – dont Nasser Zefzafi – un autre groupe de 21 prévenus et un journaliste, Hamid El-Mahdaoui, directeur du site d’information Badil. Ce nombre est largement dépassé, selon la presse marocaine, qui rapporte 400 arrestations au moins.

Les prévenus sont poursuivis pour différents motifs, le plus grave étant «atteinte à la sécurité de l’Etat». Les présumés responsables sont passibles de la peine de mort, selon la même source. Dans ce contexte, plusieurs militants des droits de l’Homme ont organisé, mardi, aux abords du tribunal un sit-in pour réclamer la libération des détenus de ce mouvement de contestation Hirak, né à Al-Hoceïma (nord) après la mort tragique de Mouhcine Fikri. Ce vendeur de poissons a été broyé par une benne à ordures alors qu’il cherchait à récupérer sa marchandise confisquée par la police fin octobre 2016.

Ces défenseurs des droits de l’Homme somment les autorités judiciaires marocaines à «abandonner» les charges retenues contre les contestataires, dénonçant par la même occasion «la réaction sécuritaire des autorités qui se sont engagées sur la voie de la répression». Parmi les détenus, certains observent depuis plus d’un mois une grève de la faim et leur état de santé suscite de vives inquiétudes chez les associations de défense des droits de l’Homme.

A l’occasion du premier anniversaire du mouvement Hirak, plusieurs partis politiques et associations marocains ont appelé à l’organisation d’actions de soutien à travers le pays en solidarité avec les contestataires du Hirak, tout en dénonçant «les crimes commis contre des enfants du Rif lors de leurs manifestations contre la souffrance et leur marginalisation». «Une année après le début du mouvement de protestation, rien n’a changé au Rif», pense l’ancienne députée du Parti de la justice et du développement, Souad Chikhi. Selon elle, le Hirak est un soulèvement populaire contre «la marginalisation économique, politique et historique» de la région, que les autorités marocaines ont refusé de prendre en charge, notamment en matière d’emploi, de santé, d’éducation. L’ancienne élue a exigé devant la presse, avant toute chose «l’ouverture d’une enquête sur la mort de Mohcine Fikri ainsi que d’autres victimes civiles durant les manifestations du 20 février» outre l’annulation de tous les chefs d’inculpation retenus contre les contestataires du Rif.

R. I.

Comment (5)

    Hellali
    1 novembre 2017 - 12 h 34 min

    Et pourtant le Roitelet M6 vient de limoger 23 hauts cadres du Makhnez (4 Ministres en poste, 5 ex Ministres interdits de prendre de hautes fonctions, 2 Generaux, 4 Colonels et 8 hauts responsables) donnant ainsi raison a Zefzafi, a son groupe et au peuple Rifain sur la legitimite de leurs revendications.

    RasElHanout
    1 novembre 2017 - 12 h 22 min

    Quid du « Hirak de sa soif » des habitants de Zagora ?

    RasElHanout
    1 novembre 2017 - 12 h 00 min

    Tout comme pour le peuple du Sahara occidental, je dirais que la liberte et l’independance du Rif est au bout du fusil de son peuple.

    TARZAN
    1 novembre 2017 - 9 h 39 min

    et que fait Reporters sans frontière RSF?
    SILENCE!! ON TUE ET ON TORTURE AU MAROC.

    Chaoui
    1 novembre 2017 - 6 h 59 min

    Solidarité avec le Peuple frère Rifain, son mouvement pacifique de contestation et leurs leaders emprisonnés au titres desquels notamment ce proche de Abdelkrim al-Khattabi, j’ai nommé Nasser Zefzafi.
    Je leur dédicace cette citation de Frédérick Douglass, illustre Homme d’Etat noir luttant contre les injustices de la ségrégation, disant : « Hors de la lutte, il n’y a pas de salut » !
    Que puisse votre République être restaurée !

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