Ils n’y croient pas

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Les élections locales préoccupent les partis en lice mais pas les citoyens. New Press

Par Kamel Moulfi – Les observateurs qui rapportent dans les médias les échos de la campagne électorale pour le scrutin du 23 novembre font, à peu près, le même constat : le démarrage de sa première semaine ne s’est pas fait sur les chapeaux de roues. Loin s’en faut. Le président de la HIISE lui-même le reconnaît, en parlant de début «timide» de cette campagne.

L’enjeu est pourtant majeur. Il s’agit, ne l’oublions pas, de renouveler pour cinq ans les Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW). Alors, qu’est-ce qui explique cette «morosité» pour reprendre le qualificatif qui revient le plus souvent dans les commentaires ?

La réponse semble évidente si l’on se réfère à l’ambiance générale qui influence l’état d’esprit de l’électorat. Depuis que les cours du pétrole ont chuté, il n’y a presque plus que des mauvaises nouvelles concernant la vie quotidienne des citoyens. Les expressions qui ont envahi avec force le discours des officiels et les analyses des experts tournent autour du mot «augmentation» – non pas des salaires comme c’était le cas quand les cours du brent sur les marchés internationaux caracolaient à des sommets vertigineux – mais du coût de la vie qui a tendance à prendre un envol, au point de ne plus pouvoir être supporté par de larges couches de la population. Or, c’est dans ces catégories populaires de la société que se trouvaient les électeurs les plus assidus au moment des scrutins.

Un autre facteur non moins important joue pour éloigner les électeurs des urnes à la veille de ce scrutin. Les candidats et les dirigeants des partis politiques engagés dans cette bataille électorale le savent bien et la preuve, ils la donnent en insistant sur le renforcement du rôle des élus locaux et donc des APC. Sans prérogatives réelles par rapport aux «administratifs» et, pis, très souvent presque sans ressources humaines et financières, ils ne peuvent effectivement pas répondre aux attentes de la population. Alors, à quoi servent-ils ? Les électeurs doivent se contenter de la promesse que tout changera bientôt dans la gestion locale. Cet argument suffira-t-il à les sortir du scepticisme qui nourrit leur léthargie ?

K. M.

Comment (6)

    Anonyme
    8 novembre 2017 - 19 h 43 min

    virer les walis et les chefs de daira et les remplacer par les élues des APW ce qui est légitime ; je vous jure que je vais voter avec les deux mains !

      Judas
      9 novembre 2017 - 21 h 29 min

      VOUS EST MALADE LE POUVOIR VA SCIER LA BRANCHE SUR LAQUELLE IL EST ASSIS . LE WALI C EST LA COLONNE VERTÉBRALE DU SYSTÈME . C EST L EXÉCUTEUR DES SALES BESOGNES DE OUYAHIA TELLE LA FRAUDE AUX ÉLECTIONS ! TOUS SAUF TOUCHER AUX WALIS !

    Mello
    6 novembre 2017 - 14 h 37 min

    Les Algeriens attendent , peut etre, qu’on leur designe leur «  maire » , pourquoi pas diront certains illumines ? Il est grand temps que l’Algerien se reveille de cette lethargie ou ce systeme l’a foutu. La depolitisation , l’elloignement de la politique a commence juste apres les evenements des annees 90. Le debat politique est hors de portee du citoyen , seul ce pouvoir a droit de regard et la manipule comme il le desire. Les Algeriens , tenus a l’ecart du politique, n’ont plus cette envie de faire partir ces dinosaures du 20 e siecle par la seule methodes pacifique. Alors , il est temps de croire en s’accaparant les seuls elections que ce pouvoir ne pourra pas truquer.

      Anonyme
      8 novembre 2017 - 20 h 34 min

       » il est temps de croire en s’accaparant les seules élections que ce pouvoir ne pourra pas truquer « . Ah bon ?

    Anonyme
    6 novembre 2017 - 13 h 24 min

    Pourquoi voulez-vous que nous votions pour des apprentis-voyous notoires, des Baltaguias de douar, répugnants et ignares, en majorité faux entrepreneurs véreux qui ont ruiné l’Algérie pendant une décennie et qui viennent aux assemblées pour encore sévir et ruiner le pays à l’intérieur de l’état??? On se demande si Ouyahia connaît la notion de Droit de « conflit d’intérêt » C’est tellement criard : toutes les listes APC et APW sont des faux entrepreneurs (même pas maçons) venus pour faire leurs affaires et voler sur le ciment. En plus des listes islamiques peuplées d’agents frères musulmans notoires dont le seul programme est la destruction de la nation algérienne et qui nous promettent le Califat Ottoman ou qatarien et la guerre civile de 92.
    Pourquoi voulez-vous qu’on vote pour cette DEMOCRATIE ridicule et maffieuse. On préfère de loin le parti Unique FLN de Boumediene et de Chadli, au moins ils présentaient des gens sérieux,des cadres d’état soucieux du bien public ou des Moujahidines politisés. Quelle foire ! ces APC et ces APW.
    Des walis et des cadres bien formés, compétents, disciplinés et dynamiques suffisent amplement sous les ordres strictes et contrôlés du président et du gouvernement pour conduire les affaires (même s’ils deviennent corrompus, ce ne sera pas une foire plus que cette corruption « démocratique » éhontée, tribale et arriérée)… L’Algérie se casse la tête ; rien ne vaut une république militaire éclairée et travailleuse…

    Abou Stroff
    6 novembre 2017 - 12 h 14 min

    les algériens lambda sont rationnels. ils observent que les « décideurs » (le président de la république, le premier ministre, les ministres, les secrétaires des partis DU pouvoir, les walis, les chefs de daïra) ne sont élus par personne mais sont désignés. par conséquent, les algériens lambda, n’étant pas bêtes comme certains de leur augustes dirigeants, préfèrent s’abstenir de voter mais rigolent bien en regardant les mines repoussantes et répugnantes de ceux qui briguent des mandats (pour se servir et servir ceux qui les ont désignés).
    moralité de l’histoire: dans les formations sociales développées où le TRAVAIL, essence de l’être de l’homme, humanise l’être humain qui humanise son environnement, la société civile formée de citoyens est la catégorie centrale qui imprime à la formation sociale sa superstructure politico-juridique (les assemblées élues, entre autres). par contre, dans une formation sociale qui se renouvelle grâce à la distribution de la rente et sur la prédation, ceux qui détiennent le monopole de la distribution de la rente sont, structurellement, ceux qui décident, en première et en dernière instance, de notre sort. alors, à quoi bon voter?

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