Activités de Lafarge en Syrie : deux jours de perquisition au siège parisien

cimenterie Lafarge
Lafarge aurait donné 20 000 dollars par mois à l'Etat islamique. D. R.

La perquisition entamée mardi matin au siège parisien du cimentier Lafarge, soupçonné d’avoir indirectement financé des groupes jihadistes en Syrie, dont l’organisation Etat islamique, s’est terminée mercredi soir après deux jours d’investigations, selon le groupe et une source judiciaire.

L’enquête, menée depuis juin par trois juges d’instruction des pôles financier antiterroriste de Paris, doit déterminer si le géant du ciment a transmis ou non de l’argent à certains groupes, notamment l’EI, pour continuer à faire fonctionner en 2013 et 2014, malgré le conflit, la cimenterie de Jalabiya (nord du pays).

Les enquêteurs cherchent aussi à savoir si des responsables de l’entreprise en France, qui a fusionné en 2015 avec le Suisse Holcim, ont eu connaissance de tels accords et du danger qu’ils ont pu faire courir aux employés syriens sur place.

«LafargeHolcim rappelle qu’il a condamné avec la plus grande fermeté les erreurs commises en Syrie et qu’il met tout en place pour qu’une telle situation ne puisse plus se reproduire. Le dossier a été traité avec le plus grand sérieux au sein de la société qui a chargé dès 2016 un cabinet d’avocats de procéder à une enquête indépendante , avait réagi le groupe dans une déclaration transmise mardi soir à l’AFP.

Le scandale avait été révélé en juin 2016 par Le Monde : dans son enquête, le quotidien avait mis en lumière de «troubles arrangements» entre Lafarge Cement Syrie (LCS), la branche syrienne du groupe, et l’organisation Etat islamique qui gagnait alors du terrain et devenait incontournable dans la région.

Deux mois plus tard, le ministère français de l’Economie avait porté plainte, déclenchant l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris, confiée au Service national de douane judiciaire (SNDJ). Dans son rapport, dont l’AFP a eu connaissance, le SNDJ conclut que LCS a «effectué des paiements aux groupes jihadistes» pour que la cimenterie continue à fonctionner. Ils représentaient pour l’EI «de l’ordre de 20 000 dollars» par mois, a raconté Bruno Pescheux, directeur de la cimenterie de 2008 à 2014, devant les enquêteurs, d’après une source proche du dossier.

Dans cette affaire, une autre perquisition s’est déroulée mardi au siège de GBL (Groupe Bruxelles Lambert), la holding du milliardaire belge Albert Frère qui détient 9,4% du capital de LafargeHolcim.

GBL, qui a confirmé dans un communiqué avoir fait l’objet d’investigations, a dit «coopérer pleinement» avec la justice.

R. I.

Commentaires

    Anonyme
    16 novembre 2017 - 9 h 30 min

    La Grosse comedie!! le Pouvoir Francais fait du bon Boulot, il pouvait pas ne pas savoir du financement de Daesh al nosra par Lafarge et Certains Etats occidentaux et du Golfe…
    Le Quai D’orsay et le MAE étaient suffisamment informes pour prendre une decision concernant Lafarge en Syrie… et si Lafarge a participe au financement Terroristes Daesh c’est avec l’aval du Ministre des affaires Etrangeres, Mr Fabius!! un secret de polichinelle !!…
    Maintenant l’affaire est grave: des Etats ont armé Daesh, financé Daesh. des centaines de milliers de morts, Destruction de pays, des dizaines de milliers de Terroristes ont ete utilisés par des Etats Occidentaux et du Golfe pour renverser le Gouvernement Syrien apres le meme scenario en Libye…
    Donc ces Dirigeants Occidentaux et du Golfe doivent etre jugés pour Crimes contre l’humanite, Association de Terrorisme d’Etat contre un autre Etat Souverain et son Peuple, en violation du Droit international et de la Charte de l’Onu Ratifiée par cette association d’Etats ayant eu recours au Terrorisme contre un autre Etat membre de l’Onu. Un grand proces devra juger ces Dirigeants Terroristes ayant Trahi leurs Peuples, leurs Fonctions et leurs constitution.

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