L’épisode Ksentini

Farouk Ksentini et le 5e mandat
Farouk Ksentini. New Press

Par Kamel Moulfi – Le rendez-vous électoral local de demain a failli être mis sous l’éteignoir par l’échéance présidentielle de 2019, pourtant encore assez lointaine, bien qu’en politique, la notion de temps soit particulière avec, parfois, des accélérations subites qui chamboulent le rythme du calendrier. Les élections locales étaient déjà vouées, dès le départ, à une certaine indifférence que n’a pas pu rattraper la campagne plutôt terne menée par les candidats.
Le coup de grâce a été manifestement porté par la sortie de l’ex-président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, sur l’audience que lui aurait accordé Abdelaziz Bouteflika et la «bombe médiatique» provoquée par ses propos sur un cinquième mandat que voudrait briguer le Président. Ce scoop a prolongé et alourdi son impact avec le démenti de la Présidence, suivi par une sorte de «démenti du démenti» clairement exprimé par Ksentini.
Que pouvait-il rester comme intérêt pour des élections locales dont l’attrait réel est négligeable devant l’enjeu national que constitue la présidentielle de 2019 ? En fait, les questionnements soulevés par l’épisode Ksentini autour de la présidence de la République ont relégué au rang d’événement mineur le renouvellement des APC et APW.
Comme pour confirmer la remise en ordre des priorités, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, en a rajouté une couche en laissant entendre, dimanche, à la clôture de la campagne électorale, que la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat est bien dans l’air. Il tenait ainsi à préciser une information qu’il avait lancée tout récemment sous forme d’allusion.
Le renouvellement des APC et des APW méritait mieux comme contexte médiatique. L’état déplorable à tous points de vue dans lequel se trouvent les communes exigeait une mobilisation locale que la campagne électorale n’a malheureusement pas suscité.

K. M.

Commentaires

    Felfel Har
    22 novembre 2017 - 16 h 11 min

    Le peuple algerien connait toutes les ruses du pouvoir et il ne se laissera pas prendre au piege de ces elections dont les resultats sont connus d’avance: un « savant « saupoudrage pour faire croire au monde que la democratie a joue et que le peuple a « librement » choisi ses elus communaux.Juste pour contredire et contrarier le pouvoir, nous les electeurs, jaloux de notre souverainete, n’iront pas voter. Comment pourra-t-on ensuite parler de legalite/legitimite des urnes quand elles sont restees vides? The world is watching! #manvotich!

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