L’Intersyndicale de l’éducation empêchée de manifester à Alger

L'Intersyndicale de l'éducation renoue avec la protesta
Rassemblement d'enseignants contractuels devant la maison de la presse Tahar-Djaout, à Alger, le 22 mars 2016. New Press

Par Hani Abdi – Le rassemblement auquel ont appelé les syndicats autonomes de l’éducation a été empêché par la police. Les principaux animateurs ont été interpellés avant qu’ils ne soient relâchés. Parmi eux, il y avait le coordinateur du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Idir Achour, et le secrétaire général du Snapest, Meziane Meriane.

Des militants et des enseignants présents de bon matin sur la place des Fusillés, à Alger, ont été également arrêtés par la police, qui a quadrillé les lieux des les premières heures. Les syndicats autonomes, regroupés dans l’Intersyndicale de l’éducation, ont voulu par cette action de protestation s’élever contre ce qu’ils considèrent comme de «nouvelles restrictions sur le travail syndical envisagées dans le nouveau code du travail».

L’Intersyndicale, qui a appelé à ce rassemblement il y a une quinzaine de jours, a motivé son action par le refus des hautes autorités du pays d’ouvrir le dialogue avec les syndicats en vue de prendre en charge leurs doléances multiples. Pour l’Intersyndicale, les travailleurs du secteur de l’éducation sont en détresse pour plusieurs raisons. Il y a la baisse du pouvoir d’achat, le code du travail et la suppression de la retraite anticipée. «Non à l’atteinte à la liberté syndicale», «Non à l’atteinte au pouvoir d’achat de l’enseignant», «La retraite proportionnelle est un acquis qu’il faudra restituer» ou encore «Non à l’atteinte à la dignité» sont autant de slogans entonnés par les manifestants.

Il s’agit là de la première action de rue décidée par l’Intersyndicale depuis la rentrée scolaire. Cette manifestation semble être un prélude à une série de protestations afin de préserver le pouvoir d’achat et la dignité de l’enseignant dans ce conteste de crise financière et son lot d’inflation.

H. A.

Comment (3)

    Anonyme
    26 novembre 2017 - 6 h 53 min

    UN ÉTAT BOULISSI
    Le recrutement dans la police est effarent par contre des ingénieurs tous corps confondus rasent les murs

    hamid
    25 novembre 2017 - 22 h 33 min

    IL FAUT UNE GESTION COMPETENTE DE CE SECTEUR.
    BENGHABRIT N EST QU’UNE PARLEUSE ELLE FAIT DU SOCIAL SANS LE REUSSIR ELLE EST INCAPABLE DE GERER YA ÎBAD. ALORS QUE DIRE DU CONTENU DE SES PROGRAMMES PARALYSANTS!!! SES AMIS D’ENFANCE SONT SES DIROS HI !!!

      timour
      26 novembre 2017 - 17 h 49 min

      Quand tu dis « il faut une gestion compétente dans ce secteur » tu emploies deux mots qui n’ont pas cours dans notre pays. En effet, vu le nombre de réformes et de contre-réformes qu’a subi notre système éducatif, il n’est pas étonnant que ses performances nous place aux dernières places du classement mondiale. En un mot, ce secteur vital pour notre nation a été laissé au bon vouloir de ministres et de gouvernants qui n’avaient aucun sens de la gestion à long terme d’un pays.
      Quant à la compétence, celle-ci émane n’ont pas seulement du ministre mais des acteurs de terrain, en l’occurrence les enseignants. Or comme tu le sais, nos enseignants ne bénéficient pas de formation pédagogique digne de ce nom. Le plus souvent ils n’ont pas choisi ce métier, ils l’exercent par défaut et ne sentent pas l’importance de la mission d’instruire et d’éduquer. Et ce n’est pas ce gouvernement actuel qui valorise ce métier difficile et exigeant.
      Donc la Ministre se retrouve avec un système éducatif figé difficilement réformable dans lequel l’enfant algérien se débat comme il peut pour passer ses examens. Ces enfants que j’aperçois et que j’entends dans la rue, jouent au foot comme presque tous les jours. Or, ils s’expriment en arabe algérien pour commenter la partie, ou s’encourager, se reprocher une erreur ou se féliciter. Dans leurs commentaires, je reconnais pas mal de mots à consonances étrangères. Un jour que je les observais, je leur ai demandé pourquoi ils ne s’exprimaient pas en arabe celui qu’ils apprenaient à l’école. Leur réponse a été toute simple : à l’école, la langue arabe, c’est pour avoir une bonne note mais quand on joue on « parle différemment».
      Autrement dit à l’école, mes petits voisins doivent oublier la langue de leurs anciens. Notre vrai langue, vivante, riche d’apports étrangers depuis des siècles et riches d’apports des groupes ethniques qui composent notre nation. Notre langue, aussi apte à chanter l’amour, la mort, la vie comme de parler de sciences ou de philosophie. Car Ma langue que mes petits voisins emploient à longueur de journée, comme moi-même, est capable de s’adapter à toutes les situations et toutes les nouveautés de ce monde moderne. Elle n’a pas peur de l’avenir au contraire elle s’y jette et avale la modernité sans complexe.
      Dans l’histoire des langues, nous sommes un des rares pays à avoir renoncé à enseigner la langue parlée par ses citoyens. Alors, Hamid quand dans son propre pays l’enfant se retrouve à l’école entrain d’apprendre une langue qui n’est pas celle qui est parlée dans la rue par tout le monde, c’est un peu comme s’il se trouvait étranger dans son propre pays. Et c’est ce qui peut en partie expliquer le « mal vivre » actuel car en effet la langue est un des fondements indispensables de la personnalité de l’individu.
      Dès 1962, certains de nos apprentis politiques qui ont gouverné plus avec des discours fumeux et démagogiques qu’avec des idées et des projets à long terme intelligents, ont voulu faire de nous des arabisants sans tenir compte de notre longue histoire au cours des siècles. Les vrais arabes, eux-mêmes, dans leur région d’origine ont su adapter la langue arabe au modernisme. Nous, nous avons donc pris ce chemin éducatif qui nous a menés vers une sorte d’impasse où nos diplômes n’ont qu’une valeur nationale, où nos chercheurs ne publient rien ou presque, où notre enseignement est sinistré.
      Enseigner, ne veut pas dire abrutir de mots, de phrases ou de remplir les cerveaux avec un tas de connaissances ou de dogmes comme on a trop tendance à le faire actuellement. Enseigner veut dire faire découvrir, développer l’esprit d’analyse et aussi l’esprit de synthèse chez l’enfant ; cela veut dire aussi lui apporter les outils nécessaires pour ses apprentissages : le langage, la lecture, l’écriture, les notions de nombres, de formes, d’espace et de temps. Et cela oblige l’enseignent à un accompagnement stricte, rationnel mais surtout bienveillant. Parallèlement, la classe doit être un lieu d’éducation à la citoyenneté. Cela implique que l’enseignant y installe une ambiance de confiance et de fraternité. Le sens de la responsabilité doit y être développé par la participation des enfants à la vie de la classe et cela dans une structure préalablement définie et compréhensive par les élèves. Il est nécessaire en outre que les enfants aient le droit de s’exprimer, de critiquer ou de débattre avec respect lors d’un travail de recherche ou d’un problème de discipline par exemple. La lecture doit y avoir une place prépondérante par la présence d’une bibliothèque de classe, ce qui implique que les enfants auront le droit de présenter aux camarades le livre qui leur a plu. Il doit y avoir de la vie dans la classe comme dans une partie de foot ! Enfin, s’il est nécessaire de connaître une (ou plusieurs !) langue, les maths…l’éducation physique par les sports collectifs ou individuels comme l’athlétisme apportera le goût de l’effort, la solidarité et l’hygiène de vie.
      Si l’Ecole publique algérienne ne joue plus son rôle primordial actuellement, ce n’est pas la faute de Mme la Ministre. C’est la faute de nous tous qui n’avons pas vu que le meilleur investissement pour un pays c’était l’éducation et l’enseignement. C’est ce que des pays sans ressources pétrolières ont réalisé pour devenir les maîtres du savoir.
      Pour finir, j’ai une pensée émue pour mes anciens petits élèves. Ils n’hésitaient pas, par tous les temps, été comme hiver, à se rendre à l’école après une longue marche pour la plupart. Ils venaient avec leur galette dans le cartable, leur seul repas. Mais ils avaient une soif énorme d’apprendre et de connaître. C’était un autre temps,1962.
      T. instituteur en retraite

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