Le salaire net moyen mensuel estimé à 39 900 DA en 2016

Bâtiment salaire
Les entreprises publiques les moins rémunératrices sont celles de la construction. D. R.

Le salaire net moyen mensuel a été globalement de 39 900 DA en 2016 à raison de 55 700 DA dans le secteur public contre 32 600 DA dans le privé national, a appris l’APS auprès de l’Office national des statistiques (ONS). Le salaire net moyen est composé du salaire brut diminué des différentes retenues (IRG, sécurité sociale et retraite).

En 2016, le salaire net moyen mensuel a ainsi évolué de 1,8% par rapport à l’année 2015 durant laquelle il était de 39 200 DA. Ces chiffres sont issus d’une enquête annuelle sur les salaires menée par l’ONS auprès de 545 entreprises publiques et de 242 entreprises privées de 20 salariés et plus (hors administration et agriculture). Les disparités salariales entre le secteur public et privé sont dues en partie à l’existence de certaines entreprises publiques importantes en termes d’effectifs avec un système de rémunération avantageux, explique l’Office.

Au niveau national, la rémunération brute totale se compose à hauteur de 58% du salaire de base et de 42% de primes et indemnités.

Les meilleurs salaires dans les secteurs des hydrocarbures et des finances

Les résultats de cette étude confirment encore que les activités pétrolières (production et services d’hydrocarbures) ainsi que les activités financières (banques et assurances) demeurent les secteurs qui payent le mieux : salaire net moyen de 102 000 DA/mois dans les industries extractives d’hydrocarbures et 59 700 DA/mois dans le secteur financier.

A l’inverse, les salaires nets moyens sont inférieurs à la moyenne globale dans le secteur de la construction avec 30 400 DA/mois, et dans l’immobilier et services aux entreprises avec 32 900 DA.

Par secteur, il est constaté que dans les entreprises publiques, les salaires nets moyens sont plus élevés dans les industries extractives avec 103 200 DA/mois et l’activité financière  avec 56 200 DA. En revanche, les entreprises publiques les moins rémunératrices sont celles de la construction avec 35 700 DA/mois et les hôtels et restaurants avec 34 600 DA.

Dans le secteur privé, les sociétés les mieux rémunératrices sont celles des finances avec un salaire mensuel de 74 300 DA, soit le double du salaire net moyen global dans le privé national, et celui de la santé avec 44 000 DA, soit 1,3 fois le salaire net moyen global dans le privé.

Par contre, les salariés les moins rémunérés dans les entreprises privées sont ceux des industries extractives (mines et carrières) avec 26 000 DA/mois, et de l’immobilier et services aux entreprises avec 27 800 DA. Il est aussi observé que les écarts de salaires selon la qualification et les secteurs d’activités sont dans certains cas assez élevés.

En effet, le salaire des agents de maîtrise dans les activités liées aux hydrocarbures (où le personnel est très qualifié) est de 97 219 DA contre 35 522 DA dans le secteur de  la construction.

R. E.

Comment (3)

    bougie
    5 décembre 2017 - 18 h 05 min

    L’inflation est au rythme actuel de 6% l’an ,depuis 3 ans en progression constante ,2018 va voir l’arrivée du dinar  » non conventionnel  » des billets flambants neufs à profusion , un Monopoly à l’échelle d’un nation ,il y a eu des exemples ces dernières années ,le Zimbabwe et le Venezuela pays  » frères  » un exemple à méditer .

    zaatar
    5 décembre 2017 - 10 h 19 min

    Ce qui est intéressant est à publier un peu partout: C’est ce que je fais ici.

    Depuis le début de la chute des prix des hydrocarbures en 2014, le gouvernement envisage des mesures pour faire face à ce que certains appellent une crise économique. C’est en fait une crise de la répartition provoquée par la baisse des revenus extérieurs qui, jusque-là, assuraient le financement d’infrastructures routières, de vastes programmes de logements et autres dépenses sociales en faveur des revenus faibles pour garantir la paix sociale. L’aisance financière de l’Etat entre 2002 et 2014 a permis une répartition de la rente pétrolière qui a pesé lourdement sur la balance du commerce extérieur, sans que la production locale vienne alléger le poids des importations. Au prix actuel du baril de pétrole (50$), l’Etat n’a pas les moyens de financer les dépenses improductives comme il l’a fait avec un prix de pétrole à 100 $. La balance du commerce extérieur accuse un déficit annuel de 20 à 30 milliards de dollars, ce qui risque d’être intenable d’ici trois à quatre ans, une fois épuisée la réserve financière estimée aujourd’hui à 100 milliards de dollars. Les décideurs sont conscients de la gravité de la situation et ont congédié Sellal pour le remplacer par Ouyahia, après l’intermède Tebboune.
    La solution que propose Ouyahya — le financement non conventionnel ou planche à billets — est une fuite en avant qui laissera une situation encore plus ingérable pour les gouvernements futurs. Au lieu de s’attaquer aux causes d’une répartition déficiente et improductive, il conforte sa logique qui consiste à affaiblir encore plus la parité du dinar.
    Car le problème de l’économie algérienne est que le gouvernement a laissé s’installer un écart de plus en plus grand entre le système de prix national et le système de prix international.
    C’est cet écart qui oblige à subventionner les produits de première nécessité, mais aussi le logement, le transport, l’essence à la pompe, etc. La répartition en Algérie n’obéit pas aux logiques de la production économique ; elle obéit à une logique politique qui a mené vers un système de prix artificiel et un dinar vidé de sa substance.
    Les dévaluations successives de Sellal et Ouyahia ont transformé le dinar en «bons alimentaires» permettant d’acquérir de la semoule et du lait importés et subventionnés. L’Algérie a mis en place un système de prix artificiel en rupture avec la réalité de l’économie mondiale.
    Le dinar algérien n’est pas une réserve de valeur, mais une unité de compte de richesses qui s’évaluent en dollars ou en euros lorsqu’il s’agit d’investir.
    Certains économistes accusent le système bancaire d’être archaïque. Mais pour que le système bancaire joue son rôle, il faut avoir une monnaie qui soit non seulement unité de compte mais aussi moyen d’échange (international) et réserve de valeur.
    Le volontarisme économique a ignoré la logique implacable des prix qui se forment selon les lois de l’économie politique mises au point par Adam Smith et David Ricardo. Un prix n’est pas une catégorie arbitraire fixée par un organe politico-administratif. Le prix d’une marchandise est l’expression économique d’un rapport social traversé par l’antagonisme capital/travail. Son processus de formation est mondial sous le double effet de la concurrence et des intérêts des groupes de pression comme les associations patronales et syndicales.
    Ce sont surtout des dynamiques économiques qui structurent le prix et l’orientent vers la hausse ou vers la baisse. Au nombre de ces dynamiques, il faut citer la productivité du travail et la concurrence. C’est ce qui fait dire à Léon Walras, célèbre économiste suisse, «on maîtrise le système de prix en lui obéissant».
    Or, les gouvernements successifs ont cru pouvoir contrôler administrativement les prix ou les soumettre à une rationalité politique. La conséquence a été la diminution du pouvoir d’achat des revenus fixes (ceux d’ouvriers et de fonctionnaires) et l’apparition du marché parallèle. Surtout que le prix d’une tonne de ciment, d’un quintal de blé, d’un kilogramme de viande ou d’une voiture moyenne est le même à New York, à Bruxelles et à Alger. Les gouvernements tentent de donner des avantages à leurs économies nationales par le jeu des parités, des taxes douanières ou des aides publiques, mais ces pratiques ont des effets limités et un coût. Le seul moyen d’alléger les contraintes du système de prix international consiste à affronter la concurrence et exporter des biens manufacturés et des services. Une économie est dite forte si sa balance extérieure est excédentaire ou équilibrée. Or, ce n’est pas la direction que prend le gouvernement qui favorise les importateurs plutôt que les exportateurs, comme le montre l’exemple de l’entreprise Cevital que les autorités poussent à la faillite.
    Ce qui a handicapé l’économie algérienne dans la compétition internationale, c’est l’utilisation de l’économie comme ressource politique. Les richesses du pays ne sont pas investies pour se reproduire et s’élargir, mais pour acheter la paix sociale. Le résultat est qu’un différentiel de plus en plus grand s’est installé, comblé par les subventions de l’Etat et les dévaluations successives. L’Etat est appelé à subventionner de nombreux produits comme le pain, le sucre, le thé, le logement pour certaines catégories de la population, le transport, l’essence, etc. Prenons le cas du transport. Le billet de train aller en 1re classe Oran-Alger est de 1 300 DA, ce qui équivaut à 10 euros. Dans quel pays voyage-t-on 450 km en train en payant 10 euros ? C’est le prix d’un ticket de métro à New York ou Londres. Il est vrai que la qualité de service de la SNTF est déplorable, mais le client de la SNTF n’a pas le pouvoir d’achat pour payer un billet de train aux conditions du marché mondial où la SNTF achète ses équipements.
    Le billet de train Lyon-Paris, en France, est de 100 euros, soit 13 000 DA (au taux officiel) pour un touriste algérien. C’est la moitié du salaire d’un ouvrier en Algérie ! L’unité de mesure du système de prix, c’est le salaire moyen censé couvrir les besoins de la vie quotidienne.
    Or, les prix en Algérie n’ont aucun rapport avec le salaire moyen. Le gouvernement fait alors du bricolage en subventionnant les biens d’un côté et en dévaluant la monnaie de l’autre. C’est un cercle vicieux, un gouffre sans fond.
    Le gouvernement crée de la monnaie, sans contrepartie physique, pour subventionner certains produits, ce qui diminue le pouvoir d’achat, et nécessite de subventionner encore plus.
    Création monétaire, subventions des prix, faiblesse du dinar et décrochage du système de prix international s’alimentent mutuellement et mènent à une situation économique qui est et sera de plus ne plus ingérable à moyen terme.
    L’exemple de la SNTF se retrouve dans tous les secteurs, y compris celui des hôpitaux qui sont dans un état de délabrement qui porte atteinte à la dignité des patients. Ce délabrement est à mettre en relation avec la faiblesse du pouvoir d’achat des citoyens.
    Le prix des médicaments sur le marché international ou celui des équipements médicaux, comme un scanner, sont tels que le revenu d’un ouvrier ou d’un fonctionnaire ne permet pas d’espérer une couverture sanitaire similaire à celle dispensée en Europe.
    Le budget de fonctionnement d’un hôpital en Espagne est 20 à 30 fois supérieur à celui d’un hôpital de même taille en Algérie, si la comparaison se fait en euros. Par conséquent, la qualité des soins sera moindre malgré la bonne volonté du personnel médical.
    Cette différence de la qualité des soins est à rechercher dans le fait que l’Algérie a décroché du système de prix international. A cela va s’ajouter l’exil des cadres, notamment les médecins et les ingénieurs, provoqué par la différence des salaires ici et là. Le différentiel de salaires entre le marché international et le marché national est une pompe aspirante qui fait perdre à l’Algérie une partie de son élite économique et sociale.
    Par ailleurs, la faiblesse structurelle du dinar est en rapport avec le sentiment généralisé de mauvaise qualité de la vie en Algérie. Cette faiblesse n’incite pas au travail et à l’enthousiasme. Quand un jeune dit «rani mdigouti», ou quand le rappeur Anes Tina dit «rani za’fane», c’est parce qu’il ne peut rien faire le week-end avec les 1 000 DA qu’il a en poche. Ces mille dinars représentent 5 euros ! Est-il alors étonnant qu’il y ait autant de colère et de harraga et que, parmi eux, il y ait même des médecins et des ingénieurs ?

    zaatar
    5 décembre 2017 - 7 h 46 min

    Comparé au salaire minimum nécessaire à un père de famille avec 3 enfants qui est de pas moins de 60 000 à 80 000 DA, ce salaire moyen est ridicule. Si ce salaire moyen a évolué de 1,8% de 2015 à 2016, le niveau de vie en même temps à évolué de pas moins de 10%. Ce qui signifie que les pauvres deviennent encore plus pauvre… ben c’est la vie chez nous.. en attendant mieux..

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