La déception d’une génération

déception
Le président français Emmanuel Macron. D. R.

Par Aziz Ghedia – La visite en Algérie du président français, Emmanuel Macron, est diversement appréciée et commentée. Selon que l’on soit en Algérie ou en France. Selon que l’on soit de gauche ou de droite, en France. En Algérie, politiquement parlant, il n’y a ni gauche ni droite mais une cohorte de partis politiques qui n’ont aucune influence sur le réel puisque c’est le FLN, l’ennemi juré de la France, qui, au nom d’une certaine légitimité, continue à mener le pays. Vers où ? Là est la question.

Toujours est-il que depuis quelques jours, on parle de cette visite et on la prépare comme s’il s’agissait de la venue du roi Jupiter lui-même sur terre. Sauf que ma génération, celle qui est née durant la guerre d’Algérie ou même juste après l’indépendance, est largement déçue.

Je m’en fais volontairement le porte-parole.

Elle est déçue non pas parce qu’elle ne veut pas de cette visite, non pas parce qu’elle a une dent contre Emmanuel Macron (que je trouve personnellement plutôt sympathique) ou contre la France en tant qu’ancien pays colonisateur, mais parce qu’elle se sent, aujourd’hui plus que jamais, flouée par une classe politique algérienne qui ne veut pas abdiquer.

Lorsque le président Macron sera reçu par son homologue Abdelaziz IV, le contraste sera certainement frappant, saisissant et n’échappera à aucun regard, à aucun œil averti ou non. Et nous serons, encore une fois, humiliés, moqués par le monde entier de ne pas avoir osé forcer le destin de l’histoire pour un véritable changement en Algérie.

A. G.

Comment (3)

    Amcum
    6 décembre 2017 - 16 h 39 min

    ..
    Bouteflika très vieux, Macron jeune ? puis quoi ? C’est quoi le rapport ? À votre avis, juste un président jeune qui va changer le pays ? Votre raisonnement c’est comme ces personnes qui n’écoute jamais sérieusement un discours présidentiel pour la simple raison que le contenu est trop compliqué pour eux, mais soudainement ils se découvrent un esprit politique aigu, pour souffrir de tristesse car Bouteflika ne s’est pas adressé à eux directement depuis quelques années !
    Essayons de ne pas avoir la mémoire courte pour se rappeler que c’est bien ce très vieux Bouteflika qui a mis les institutions névralgiques de notre pays à leur juste place loin de l’instrumentalisation ! Chaque peuple a sa propre intelligence. Contrairement à vous, Monsieur Aziz Ghedia, je suis très fière de notre peuple. Ce clown de macron se balade dans une Algérie libre, stable et en paix. Une retombée claire et évidente et un signal pour les investisseurs ! On est bien loin des années 90 et même 2000. Le peuple contrairement à ce que vous suggérez, n’attendait pas un ROI. Macron a été accueilli banalement sans aucune effervescence ! Une poignée de gens dans des rues étroites qui donnent l’air de foule ! Les 6 millions de personnes qui fréquentent la capitale chaque jour ont d’autres choses à faire que d’attendre Macron qui reste un président comme un autre ! Pour ne pas dire autres choses !

      GHEDIA Aziz
      6 décembre 2017 - 17 h 34 min

      Vous ne voyez pas le rapport Mr ou Mme Amcum ? Alors ou vous êtes aveugle ou vous faites semblant de l’être. Le rapport est dans l’alternance au pouvoir. Depuis l’élection de notre président, la France en a connu 4. Cette situation de statu quo, de non changement de président et donc de parti au pouvoir risque à moyen terme de nous coûter cher. Car les pays qui n’avancent pas, les pays qui ne connaissent pas de dynamisme politique et autre sont condamnés à régresser et forcément à disparaître…

      zaatar
      7 décembre 2017 - 8 h 35 min

      Amcum??

      Essayons juste de voir également que depuis 1999 à ce jour, l’Algérie a jeté par la fenêtre près de 1500 Milliards de dollars sans avancée aucune du pays, hormis un bétonnage forcené des aires ci et là du pays. Depuis 1999 à ce jour (c’est à dire depuis l’Avènement de Bouteflika puissance 4) notre économie « vole » au ras du sol et heurte toutes les aspérités de celui ci. A t’on une économie au fait? avec 1500 Milliards de dollars de recettes pétrolières en a peine une dizaine d’années et on trouve le moyen d’actionner la planche à billets…en 2017 sous l’ère d’Abdelaziz puissance 4.
      Les institutions névralgiques?? le peuple n’en a cure lorsqu’il n’arrive pas à se chauffer à la maison, lorsqu’il n’arrive pas à s’acheter un kilo de viande ou de poulet, lorsqu’il n’arrive pas à acheter des vêtements à ses enfants, lorsqu’il ne peut pas se payer des vacances…etc. Toutes ces institutions on se les foutre là ou je pense si nous n’avons pas de richesses proprement créées par nous mêmes.. Or cela nous a été interdits par ce système rentier et par Abdelaziz puissance 4 entre autre depuis 1999.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.