Une ministre l’avoue : plus de la moitié des chasseurs français est hors service

Rafale Armées
Des Rafale de l'armée de l'air française.D. R.

Par R. Mahmoudi La ministre française des Armées, Florence Parly, a fait, lundi, de surprenantes révélations sur le taux de disponibilité de la flotte de l’armée française et l’ampleur du gaspillage et de la mauvaise gestion qui gangrène ce secteur.

Intervenant lors d’une visite à la base aérienne d’Evreux, la ministre avoue que le taux de disponibilité des avions tourne, depuis cinq ans, autour de 44%. Très faible, en effet, pour une armée vantée par les dirigeants français successifs comme étant la «cinquième puissance mondiale» et qui ambitionne d’accroître son déploiement dans le monde pour s’affirmer comme une armée interventionniste.

Si sur le théâtre des opérations, au Sahel ou en Syrie, cette disponibilité s’élève à 80%, celle-ci tombe à moins de 30 % à l’intérieur, indique la ministre, citée par l’agence AFP. Le chef d’état-major de l’armée de l’air, le général André Lanata, avait déjà alerté devant  les parlementaires qu’il n’était pas facile d’entraîner les futurs pilotes avec «des appareils au garage». Celui-ci expliquait que la France pouvait pour l’instant compter sur un seul, voire deux appareils dans sa flotte de 12 A400M !

«Le cas A400M est extrême, mais comment expliquer que l’hélicoptère Caracal, en production depuis les années 1990, affiche un taux de disponibilité inférieur à 25%, s’interroge la ministreMon sentiment est qu’on paie plus pour voler moins, ce qui n’est clairement pas satisfaisant.» Qualifiant la situation de «très frustrante», elle explique que ce dossier était sur la table depuis quinze ans et avait fait l’objet de très nombreux rapports de la Cour des comptes, du Parlement, du Contrôle général des armées, le tout représentant plus de 300 recommandations, «sans qu’on mesure d’amélioration notable. Il y a même une dégradation», a-t-elle lâché.

Dans le même registre, la ministre avouera que malgré une mobilisation accrue dans le cadre du Simmad (Structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la Défense), pour obliger tous les corps (terre, air, mer) à harmoniser et prévoir leurs besoins, et qui représente environ 4 milliards d’euros par an pour un peu plus de 1 200 aéronefs de 45 types différents, les progrès restent «lents».

Par ailleurs, la ministre a pointé «une mauvaise définition» des responsabilités. «L’organisation actuelle, affirme-elle, ne permet pas d’identifier les responsables. Pour certains hélicoptères, il y a des dizaines de contrats, un véritable maquis qui entraîne un jeu d’acteurs stérile entre l’armée et les industriels.» Elle a ainsi recensé, par exemple, 37 contrats pour l’entretien de l’hélicoptère Tigre…

R. M. 

Comment (8)

    chanakhadra
    12 décembre 2017 - 11 h 20 min

    je me souviens que France et GB réunis avaient bombardé la Libye au bout d’une semaine ils étaient à cours de munitions et de kérosène et ont dû appeler l’Amérique pour prendre le relais. Au Mali pareil, n’avait pas pu emmener leur matériel. La France joue a faire peur aux africains alors que s’ils le voulaient, en une journée ils pourraient décimer toutes ses installations en Afrique et l’envoyer a son petit hexagone, c’est à dire a sa dimension réelle.

      Sidi Fredj
      13 décembre 2017 - 14 h 32 min

      Je confirme. Et de sources militaires françaises. Au dela de la disponibilté de la flotte, il y a un grand manque de munitions. Les raids aériens filmées et diffusées dans les médias sont les seuls où les bombardiers sont « loadés » à leur max opérationnel. le reste des sorties se font presque à vide (moins de 10% de la capacité opé) ….. economie oblige ou munitions périmées ? ca par contre, je n’en préjuge pas. Allahou Aalem

    zaatar
    12 décembre 2017 - 7 h 47 min

    Moi j’aimerais savoir le taux de disponibilité de notre matériel militaire…. celui des Français je m’en contre balance.

    karimdz
    12 décembre 2017 - 7 h 00 min

    On pense toujours que ce sont les pays du tiers monde qui prennent le moins soin de leur matériel, je suis certain que celui de l Algérie est vachement supérieur, et cela me rassure. 1 2 3 Taya Djazair.

      Anonyme
      12 décembre 2017 - 8 h 17 min

      D’après tous tes commentaires c’est sûr que tu ne vis pas en Algérie .

        chibl
        12 décembre 2017 - 12 h 00 min

        il a juste posé une question, vivre ou pas en Algérie importe peu.

          Anonyme
          12 décembre 2017 - 12 h 17 min

          Il n’a pas posé de question il a écrit ; « … je suis certain que celui de l Algérie est vachement supérieur,.. »

        MDAMAR
        12 décembre 2017 - 14 h 42 min

        c’est vrai qu’il ne vit pas en Algérie. l’utilisation du mot « vachement » est très utilisé dans le langage des beurs.

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