12 000 milliards de dinars d’impôts non recouvrés ! 

Etat
Abderrahmane Raouya, ministre des Finances. New Press

Par Hani Abdi – Le montant donne le frisson : 12 000 milliards de dinars d’impôts non recouvrés ! Le chiffre a été avancé par le nouveau directeur général des impôts (DGI), Mustapha Zikara, qui souligne néanmoins qu’on ne peut pas juger de l’efficacité des services des impôts sur la base de ce montant, dont 8000 milliards de dinars représentent des amendes impayées.

S’exprimant aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne, le directeur général des impôts affirme qu’une partie de cette coquette somme – qui représente le budget de l’Etat pour une année et demie – ne pourra plus être recouvrée. M. Zikara estime cependant injuste de dire que les services des impôts sont dans l’incapacité d’appliquer la réglementation sur tout le monde. Il assure dans ce sillage que la DGI met en œuvre les politiques du gouvernement et travaille sur des objectifs précis. Pour 2018, la DGI devra augmenter les recettes fiscales ordinaires de 11%. Mustapha Zikara souligne que le taux de recouvrement de la fiscalité ordinaire reste faible par rapport à la fiscalité pétrolière, qui est de 100%. Des efforts ont été consentis ces dernières années, précise-t-il, considérant qu’avec la modernisation en cours de l’administration fiscale, la tâche des services des impôts sera moins rude et l’évasion fiscale sera réduite considérablement.

Pour le DGI des impôts, il n’y a pas une véritable quantification de l’évasion fiscale. Pour lui, l’ampleur de ce phénomène serait surdimensionnée : le bilan de l’opération de la mise en conformité fiscale est un indice de cette évasion fiscale, qui serait beaucoup moins élevée qu’on le pensait. Ainsi, M. Zikara affirme que «le nombre de dépôts à proprement parler est de 562 pour un montant global, impôts compris, de l’ordre de 20,2 milliards de dinars». Il estime que ce montant signifie pour lui que «l’évasion fiscale est beaucoup moindre que l’on croit».

Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, qui était auparavant directeur général des impôts, avait lui aussi fait état lors de sa présentation la semaine dernière du projet de loi portant règlement budgétaire de l’exercice 2015, de l’ampleur des créances fiscales qui ont atteint des seuils astronomiques. En effet, le ministre des Finances avait indiqué que les créances fiscales non recouvrées pour 2015 s’élevaient à 3 500 milliards de dinars. Une somme qui représente près de la moitié du budget de l’Etat pour 2018 et qui est deux fois supérieure au déficit prévisionnel de l’année qui s’achève. Il est donc impératif pour le gouvernement de mettre le paquet sur le recouvrement de ces créances qui seront d’un grand secours pour le budget de l’Etat. Cela, surtout que l’Exécutif œuvre à élever le niveau de la fiscalité ordinaire pour couvrir totalement le budget de fonctionnement de l’Etat qui est actuellement de l’ordre de 4000 milliards de dinars par an.

H. A.

Commentaires

    Zaatar
    18 décembre 2017 - 20 h 02 min

    12 000 milliards de dinars non recouvrés, c’est tout à fait normal, Dar khali Moh… arfed ourouh.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.