Vers une confrontation armée entre le maréchal Haftar et Seïf Al-Islam Kadhafi

Libye
Seïf Al-Islam Kadhafi se prépare pour la présidentielle 2019. D. R.

Par Sadek Sahraoui – La mort du maire de Misrata est le dernier élément d’une série d’événements troublants qui pourraient rendre la situation en Libye encore plus dangereuse à l’avenir. Le 17 décembre, les Libyens ont célébré le deuxième anniversaire de la signature de l’accord de Skhirat. Cette célébration intervient à un moment où les représentants du gouvernement de Tripoli et du Parlement de Tobrouk ont lamentablement échoué à définir les bases du nouveau système politique libyen.

Malgré cette situation explosive, la classe politique dirigeante a décidé de maintenir sa décision d’organiser des élections présidentielle et législatives en mars 2018. Pour le Gouvernement d’union nationale (GNA) que préside Fayez Al-Sarraj, il n’est également pas question de jeter aux orties l’accord de Skhirat. Le Premier ministre libyen assure qu’il restera en vigueur jusqu’à ce que les Libyens trouvent une issue à la crise. Cette position est défendue par l’ONU et les pays voisins de la Libye, qui ne veulent pas entendre parler d’un vide juridique.

Le plus grand danger justement réside dans le fait que le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est, n’est pas du tout d’accord avec cette façon de voir. Au grand dam des Nations unies, il a rappelé, samedi à la télévision, que l’accord de Skhirat n’avait plus lieu d’être. Le commandant en chef de l’Armée nationale libyenne (ANL) a d’ailleurs eu des mots très durs pour célébrer les deux ans de l’accord de Skhirat, signé sous l’égide de l’ONU. Un accord, pour lui, qui n’est plus que de l’encre sur du papier. Pour enfoncer le clou, Haftar a estimé également que la légitimité du gouvernement d’union nationale ne valait plus rien.

L’accord de Skhirat donnait deux ans au gouvernement d’union nationale pour mettre fin à la division politique. Constatant l’échec, l’officier a donc annoncé sa mort à la télévision. Khalifa Haftar prône une politique de la table rase, dans laquelle son armée serait la seule institution capable de répondre à «la volonté du peuple libyen libre». En clair, il a fait comprendre qu’il ne respecterait plus le GNA. A ce propos, des observateurs craignent une reprise des hostilités entre Tripoli et Tobrouk puisque Khalifa Haftar ne cache plus son projet de conquérir le pouvoir par la force.

Régulièrement accusé par ses détracteurs de vouloir effectivement prendre le pouvoir et instaurer une dictature militaire, Khalifa Haftar a indiqué aussi avoir été «menacé de mesures internationales fermes» s’il osait prendre des initiatives en dehors du cadre mis en place par la communauté internationale et la mission de l’ONU en Libye. «Nous annonçons sans équivoque notre obéissance totale au peuple libyen, maître de son destin», a-t-il conclu.

Une chose est certaine, la conquête du pouvoir ne sera pas facile pour le chef de l’ANL, car il aura en face de lui des personnalités de poids. L’une d’elle est Seïf Al-Islam Kadhafi, le fils de Mouammar Kadhafi renversé en 2011 par l’Otan et le Qatar. Seïf Al-Islam vient de faire savoir, par l’intermédiaire de Bassim El-Hachmi, le porte-parole de la famille Kadhafi, qu’il allait se présenter à la présidentielle de 2018 et qu’il était déjà assuré du soutien des plus grandes tribus libyennes. En d’autres termes, il se prépare dès maintenant à prendre la place de son père.

S. S.

Comment (12)

    A3zrine
    20 décembre 2017 - 6 h 22 min

    Il faut bannir le mot tribus, un état solide ne se constitue pas sur des tribus mais sur des institutions fortes. Un état fort a besoin de toutes les forces de la nation. Kadhafi avait certes une certaine vision mais avait peur ou pas envie de s’attaquer à l’archaïsme interne de son pays.

    Anonyme
    19 décembre 2017 - 22 h 25 min

    j’invite les commentateurs se lire le livre -enquête fruit de 6 années d’enquête , écrit par le duo  » FABRICE ARDI /KARL LASKE  » AVEC LES COMPLIMENTS DU GUIDE’ Sarkozy-Kadhafi l’histoire secrète paru aux éditions Fayard. De la corruption aux mensonges sur l’intervention militaire de 2011. Une fois lu , la vision de beaucoup de commentateurs changera.KHADAFI n’est pas le monstre qu’on nous a vendu afin de l’éliminer sous nos applaudissements.

    karimdz
    19 décembre 2017 - 18 h 56 min

    J espère que Seif El Islam l emportera car c est le seul qui puisse rassembler et incarner une lybie indépendante.

    Anonyme
    19 décembre 2017 - 18 h 32 min

    il va finir comme son pere , …

      bougie
      19 décembre 2017 - 19 h 30 min

      Au bout d’une corde ,elle est déjà tressée ,au moins qu’il ne finisse pas comme son dictateur mythomane de père caché dans un égout .

        Chaoui
        19 décembre 2017 - 23 h 07 min

        Au bout d’une « corde tressée » devrait se retrouver ta langue.

        Boukra
        20 décembre 2017 - 1 h 27 min

        Bougie mon Ami une lecture pour toi, Kadhafi permet à l’Afrique de connaître sa première révolution technologique en finançant le premier satellite de télécommunication RASCOM-QAF1 permettant aux pays africains de se rendre indépendants des réseaux satellitaires occidentaux et d’économiser plus de 500 millions de dollars (ou de les faire perdre aux compagnies occidentales).

        La Libye de Khadir à investit plusieurs milliards de dollars dans les secteurs variés des économies des pays africains[13].

        La Libye de Khadafi lance le chantier de trois organismes financiers qui devraient contribuer à asseoir l’émancipation monétaire et financière de l’Afrique

        Le PIB/hab était de 13.300 $, soit loin devant l’Argentine, l’Afrique du Sud et le Brésil. La croissance dépassait les 10% et le PIB/hab augmentait de 8,5%. La Jamahiriya était un Etat social où des biens publics étaient mis à la disposition de la population : l’électricité et l’eau à usage domestique étaient gratuites ; tout le monde avait accès à l’eau potable.

        Les banques libyennes accordaient des prêts sans intérêts ; les libyens ne payaient pratiquement pas d’impôts,

        tout comme le système éducatif (le taux d’alphabétisation moyen était de 82,6 %). Les meilleurs étudiants libyens poursuivaient leurs études supérieures à l’étranger en bénéficiant d’une bourse du gouvernement.

        Le prix d’un litre d’essence coûtait à peine 8 centimes

        A la mort de Khadafi,Le pays est devenu le nouvel eldorado des groupes intégristes islamistes. Dès le lendemain de la chute de Kadhafi, Al-Qaïda en a profité pour hisser son drapeau au-dessus du palais de justice de Benghazi. AQMI se promène dans le grand sud. Les islamistes d’Ansar al-Sharia se sont implantés à Benghazi et Derna, tandis que l’État islamique / Daesh a profité de l’insécurité permanente pour s’installer.

        La Libye est aujourd’hui un pays complètement ruiné. Trois gouvernements et une multitude de groupes terroristes se disputent le contrôle du pays.

        Vive mon Ami et Frere Khadafi un homme, un vrai .

      Chaoui
      19 décembre 2017 - 23 h 04 min

      Heureusement pour toi que la bêtise ne tue pas !…

    Anonyme
    19 décembre 2017 - 18 h 06 min

    Prions que la Lybie retrouve la parole de la raison et qu ils s unissent pour le bien de la Lybie,et que suffisent les ingerences des pays tiers ,c est aux Lybiens seul de regler leurs affaires .Seif El Islam Geddafi semble etre le plus accepte des « tributs Lybiennes, »au fait ces appellations de tributs doivent disparaitre et laisser la place a un seul peuple uni Lybien,la division en tributs et en communautes mene a l incomprehention ,a l egoisme,et a la guerre civile.Il y a un peuple Lybien forme de citoyens Lybiens .point barre.

    Argentroi
    19 décembre 2017 - 14 h 02 min

    Mais Haftar et Seïf Al-Islam Kadhafi ont tout en commun, ce sont des alliés en puissance. Ils ont la même haine envers la France, Qatar et les frères musulmans qui sont à Tripoli. Que leur faut-il de plus pour s’allier de nouveau s’ils pouvaient aplanir leurs différents de l’époque du colonel Kadhafi.

      Djilali
      22 mai 2019 - 23 h 24 min

      Erreur, Haftar est dèjà un agent sioniste. Ce qui fait un héritier de la décolonisation, c’est le prix de vente du pétrole et Khadafi, lui, le fesait payer à son prix. Haftar l’a déjà bradé comme le celui du cacao de la Côte d’Ivoire.

    Anonyme
    19 décembre 2017 - 12 h 23 min

    le neo-daech est en action…..!

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