Vive la crise !
Par Sadek Sahraoui – Que pouvons-nous nous souhaiter de bon, nous Algériens, en ce tout début de nouvelle année 2018, si ce n’est de voir les prix du pétrole rester en deçà des 75 dollars. Non ce n’est pas une blague et encore moins du sadomasochisme. Ce vœu s’explique juste par le fait que c’est dans l’adversité et l’extrême difficulté que les Algériens retroussent les manches, innovent et font le plus preuve d’imagination. Il faut donc continuer à percevoir la crise financière que traverse le pays comme une opportunité, une bénédiction même, pour valoriser nos compétences, mettre en valeur notre génie propre et réduire notre dépendance vis-à-vis de l’étranger.
Voilà déjà un peu plus d’une année que les autorités de ce pays ont, par exemple, décidé de limiter certaines importations pour préserver nos réserves de changes. Le résulte est là : l’Algérie n’a pas cessé de fonctionner pour autant, ainsi que le prévoyaient certains oiseaux de mauvais augure. Mieux que cela, la décision a permis de rendre vie à l’industrie algérienne, qui était jusque-là écrasée par une concurrence étrangère déloyale et le puissance lobby de l’importation. Avec du recul, les décideurs ont donc eu entièrement raison de prendre une telle initiative. C’est dans cette direction qu’il faut continuer à avancer.
En témoigne la loi de finances de 2018, le pouvoir politique semble avoir pris conscience que la crise joue beaucoup plus en sa faveur qu’en sa défaveur. Le moment est, en effet, propice pour couper les branches pourries et replacer le pays sur des bases solides. Nous pouvons même dire que l’environnement n’a jamais été aussi favorable à une telle entreprise. Il faut juste veiller maintenant à ce que le gros de la facture des transformations annoncées ne soit pas supporté par les seuls salariés. Tout le monde le sait, il y a une grave injustice face à l’impôt en Algérie. Et il y a urgence que le gouvernement y mette fin.
Le moment est venu de demander des comptes aux commerçants et à l’économie informelle. Il n’est pas normal qu’un petit salarié soit plus taxé qu’un vendeur de fruits et légumes ou qu’un concessionnaire automobile. Il nous semble que ce n’est qu’à ce prix là que la population adhérera pleinement aux réformes. Bonne année à toutes et à tous, l’espoir reste donc permis.
S. S.
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