Nettoyer d’abord

Allag compte sur la qualité du personnel mobilisé
2018 est l'année de la lutte contre les transferts illicites de devises. New Press

Par Kamel Moulfi – L’année 2018 est annoncée par Noureddine Allag, qui est le directeur général par intérim des Douanes algériennes, comme étant celle de la lutte sans merci contre les transferts illicites de devises. Face à ce qu’il appelle les «pratiques diaboliques» des importateurs, il compte sur la qualité du personnel mobilisé pour une opération qui s’apparente à une mission impossible. Les importateurs fraudeurs ont très rarement été pris dans les filets tendus aux frontières du pays par les douaniers. Il est fréquent que leurs marchandises prohibées, contrefaites ou surfacturées traversent les contrôles comme une passoire.

Le DG des Douanes a raison de mentionner la qualité du personnel. Il ne sert à rien, en effet, de prendre des décisions au niveau du gouvernement si au niveau «basique» de leur mise en œuvre concrète sur le terrain, le personnel qui en est chargé, n’étant ni convaincu de leur bienfondé ni motivé, laisse aller ou, pire, se montre vulnérable aux sirènes de la corruption qui l’invitent à fermer les yeux. Cette situation absurde est d’autant plus grave qu’elle concerne pratiquement toutes les administrations et, en particulier, celles qui ont pour mission le service public et sont en contact direct avec la population.

D’une façon générale, la non-application des mesures décidées par les autorités à un quelconque niveau sape la crédibilité de l’Etat, en plus qu’elle tend à aggraver les problèmes que rencontre la population. L’aveu implicite du DG des Douanes montre qu’il y a un effort exceptionnel à faire vers les personnels d’exécution dans tous les secteurs pour les former à la rigueur dans l’application des tâches qui leur sont demandées, mais aussi aux règles de la déontologie et de l’éthique de leurs professions, tout en les motivant matériellement pour les soustraire au risque de corruption.

Le contrôle et la sanction sont indispensables, c’est une évidence, mais c’est souvent ce double maillon qui fait défaut, pour diverses raisons, soit les uns couvrent les autres, soit des protégés sont intouchables, ce qui facilite les «pratiques diaboliques» des fraudeurs.

K. M.

Comment (10)

    Anonyme
    10 janvier 2018 - 21 h 40 min

    Et comment les chaînes télés comme ennahar,echourouk,dzair….et toutes..paient les frais de satellite en devises??
    Il faut se poser la question pourquoi les gens fuient leur argent pour le mettre au chaud en Europe.
    C une raison de plus pour mettre le dinar à 200/€ officiel.

    Horizon
    6 janvier 2018 - 21 h 06 min

    A mon avis, il y a une seule solution pour arriver à éradiquer la corruption dans notre pays qui a gangréné toutes les Structures de l’Etat : ce n’est que par la mise en place d’un ETAT DE DROIT AVEC UNE JUSTICE FORTE ET REELLEMENT INDEPENDANTE où personne ne sera au dessus de la loi y compris le Président de la République. Ainsi ,le citoyen saura enfin qu’il a sa place dans la société et que la loi est applicable pour tous, il s’y soumettra avec une citoyenneté responsable et sans aucun sentiment de frustration. Au demeurant, ça continue…

    008
    6 janvier 2018 - 10 h 39 min

    La valise diplomatique, les salons d’honneur des aéroports, les passeports diplomatiques…des voies royales de fuites de capitaux protégés eu intouchables.

    CHAOUI-BAHBOUH
    6 janvier 2018 - 10 h 34 min

    il ne faut pas être bien placé pour voir la corruption dans nos Aéroports et Ports, une guerre qui ne dit pas son nom entre la PAF et la DOUANE, soit et surtout à l’arrivée où au départ, Constantine, Batna, Biskra, Annaba et j’en passe. tous les aéroports du pays sont dans un état lamentable, une corruption à ciel ouvert sans oublier les ports où le trafic des voitures dépassant les 3 ans rentrent au nez et à la barbe de tous, moyennant des sommes faramineuses et sans se cacher la face, avec la complicité de tous.
    tous les corps d’Etat sont au fait de ces pratiques, le métier de Policier où de douaniers est une mine d’OR !
    Alors pourquoi faire semblant, dire tout bas ce qui se trame au vu et sus de tous?
    les passeurs de Cabas, les Émigrés qui rentrent, les retraités, on leur demande de ramener des médicaments qu’on ne trouve pas au pays!!! (…)

    Anti Khafafich ⴰⵎⴳⵉⵍⵍ ⵜⵉⵢⵉⵍⵍⵉ
    5 janvier 2018 - 19 h 59 min

    c’est une mission plus que possible, si la volonté est possible. il suffit d’infiltrer toutes les unités par un soldat de l’ANP ou de la gendarmerie qui enverra la moindre information jusqu’à nettoyage complet de ce corps gangrené.

    MELLO
    5 janvier 2018 - 19 h 04 min

     » Le DG des Douanes a raison de mentionner la qualité du personnel. Il ne sert à rien, en effet, de prendre des décisions au niveau du gouvernement si au niveau «basique» de leur mise en œuvre concrète sur le terrain, le personnel qui en est chargé, n’étant ni convaincu de leur bien fondé ni motivé, laisse aller ou, pire, se montre vulnérable aux sirènes de la corruption qui l’invitent à fermer les yeux.  »
    Toute la problématique est là , en ces quelques mots, le DG des Douanes a touché le fond du problème.
    Inutile de spéculer ou de commenter .

    anonyme
    5 janvier 2018 - 16 h 13 min

    Hélas la corruption et la prédation a envahi tous les pans de la société

    Anonyme
    5 janvier 2018 - 15 h 38 min

    pourquoi avoir une douane ? du moment que les dirigeants et leurs acolytes passent les marchandises intéressantes a travers les mailles et mieux encore au diable les taxes et déclarations et les scandales a répétions dans ce corps sensibles qui donnent une image piètre sur la gestion de l économie algérienne ! errih fe echbek

    Felfel Har
    5 janvier 2018 - 14 h 40 min

    Nous avons peut-être tort de nous focaliser seulement sur les carences des douanes, ce corps de fonctionnaires de l’État créé pour assurer au pays une protection contre tous ceux qui seraient tentés de porter atteinte à son économie. Que dire des autres corps censés protéger le pays et ses citoyens contre toutes sortes de trafic qui leur seraient préjudiciables? Les inspecteurs des impôts, les contrôleurs des prix et de la qualité, les services sanitaires, les services de police, etc, sont-ils aussi infaillibles dans la conduite de leurs missions? Je ne leur ferais pas offense en déclarant que de nombreuses brebis galeuses infestent leurs rangs et qu’il est du devoir de leur hiérarchie de les identifier et de les neutraliser. L’heure est à la vigilance car les vampires se nourrissent du sang des autres, cad nous, le peuple, victime expiatoire de leurs manigances.

    Abou Stroff
    5 janvier 2018 - 14 h 16 min

    je tiens les propos qui vont suivre d’un « importateur » connu sur la place publique.
    « nous connaissons les jours de service de nos « contacts » au niveau de la police des frontières et des douanes et nous voyageons avec nos marchandises uniquement lorsque nos contacts (que nous arrosons, en passant) sont en service. nos marchandises passent ainsi les frontières sans aucun problème ».
    je défie le dg des douanes de trouver une parade à un processus où tout le monde est gagnant à part le trésor public.
    quant au transferts illicites de devises, il suffit de demander à tous ceux qui vivent et « travaillent » en algérie et qui arrivent à acheter des biens immobiliers et à alimenter des comptes bancaires à l’étranger comment ils font pour ensuite bloquer le processus.

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