Imposante marche des médecins-résidents à Oran

La contestation des médecins-résidents gagne du terrain depuis...
Le sit-in réprimé des médecins-résidents à Mustapha-Pacha le 3 janvier. D. R.

Par Hani Abdi – Les médecins-résidents ont réussi leur pari à Oran. La marche à laquelle a appelé le Collectif autonome des médecins-résidents (Camra) a fortement mobilisé. Des centaines de médecins-résidents, venus des quatre coins du pays, ont pris part à cette action de contestation. «Y en a marre !», «Ça suffit !» sont quelques slogans scandés durant cette marche qui a été appuyée par la population locale.

Les images sur les réseaux sociaux montrent une importante foule rassemblée devant le Centre hospitalo-universitaire d’Oran. Parallèlement à cette imposante marche, plusieurs rassemblements ont été tenus dans des hôpitaux à travers le pays. La contestation des médecins-résidents gagne du terrain depuis la répression de leur rassemblement au CHU Mustapha-Pacha, le 3 janvier dernier. Une répression qui a provoqué un large mouvement de soutien et de solidarité de la société civile, des syndicats et des partis politiques.

Dimanche dernier, les médecins-résidents ont poursuivi leur action de protestation en boycottant l’examen final de spécialité. Un boycott qui risque d’hypothéquer la sortie de la promotion des spécialistes de cette année. Les médecins-résidents, les dentistes ainsi que les pharmaciens-résidents ont enclenché un mouvement de grève en novembre dernier pour réclamer la fin du service civil qui les oblige, à l’issue de leurs longues études, à travailler dans un établissement public, entre un et quatre ans, selon l’éloignement de la zone.

Le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, a reconnu dans une intervention sur la Télévision nationale l’existence d’insuffisances et de dysfonctionnements dans le service civil tel qu’il est organisé actuellement. Il a assuré que des mesures étaient à l’étude pour permettre au médecin spécialiste affecté de travailler dans les meilleures conditions professionnelles et sociales. Mais le ministre refuse de remettre en cause le service civil, qu’il estime nécessaire non seulement pour les patients, mais aussi pour les citoyens algériens. Ce service civil est l’un des acquis du système de la santé publique, a-t-il soutenu. Le ministre a promis dans ce sillage une refonte globale du système de santé publique afin qu’il offre de meilleures conditions de travail aux médecins en général.

H. A.

Commentaires

    Kassaman
    9 janvier 2018 - 22 h 03 min

    Ce principe de « service civil » existe aussi en France par exemple.
    Après leurs études, les élèves de polytechnique doivent effectuer dans les 5 années qui suivent l’obtention de leur diplôme une année dans le service public et dans les 20 années qui suivent 10ans.
    En Algérie beaucoup veulent le beurre et l’argent du beurre voire le sourire de la crémière.
    L’état investit énormément pour leur formation et exige d’eux en retour entre 1 et 4 ans dans le civil je ne vois là rien de choquant ou de fondamentalement injuste.

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