Survivre à Yennayer

Yennayer amazigh
Yennayer est une courte pause pour le gouvernement qui promet une année amère aux Algériens. New Press

Par R. Mahmoudi – Nul ne peut nier l’importance symbolique, socioculturelle et même psychologique que revêt cette première célébration officielle et nationale du Nouvel An amazigh, et nul ne peut ignorer – ni sous-estimer – son apport immédiat pour la préservation et la consolidation de la cohésion nationale. Néanmoins, il est tout aussi évident que le pouvoir a surexploité l’événement pour essayer d’en faire une sorte de «cache-misère», au moment où le citoyen est appelé à consentir de nouveaux sacrifices pour passer cette grosse turbulence économique qui s’abat sur le pays. Mais, malheureusement, les festivités et ces généreux banquets et couscous offerts à tout le monde ne durent qu’une journée. Il va vite falloir revenir à la réalité et affronter les défis qui guettent le pays, sans autre bouclier protecteur que celui de la bonne gouvernance et de la perspicacité.

S’il est vrai que cette journée de Yennayer a été comme un baume bienfaisant et a déjà l’avantage, pour le gouvernement, d’avoir signé une espèce de courte trêve sociale, en plein milieu de grèves et de contestations grandissantes dans plusieurs secteurs, le plus dur reste à faire. Comment faire pour éviter le spectre de «l’année blanche» qui se profile dans les écoles et les universités et, d’abord, celui des émeutes qui avaient commencé en Kabylie et brusquement stoppées après les décisions du chef de l’Etat (dont, justement, la consécration de Yennayer comme fête nationale) mais qui peuvent ressurgir pour d’autres motifs, ailleurs ? Quelles solutions préconiser pour résoudre les problèmes des médecins résidents et, plus globalement, de l’ensemble du secteur de la santé ? Quelle stratégie adopter face à la hausse effrayante du taux de chômage après le gel de toute opération de recrutement, y compris dans le secteur privé ?

Autant de casse-tête qui attendent un Exécutif qui, lui-même, n’assure pas sa propre survie.

R. M.

Comment (7)

    Zaatar
    13 janvier 2018 - 17 h 13 min

    Yennayer, awal mouharam, jour de l’an… il vous en rajoutera de jours fériés si tel est le désir du peuple. Il ne faut juste cependant jamais remettre en cause le système, jamais faire de politique, jamais toucher à la rente pétrolière, jamais prendre de l’ampleur si ce n’est sous l’abri du système. Faute de quoi vous serez un résident en médecine qui aura voulu marcher dans la capitale. En attendant, on peut enseigner tamazight à l’école et créer même une académie de tamazight ça ne dérange absolument pas et ça ne touche pas aucunement au pouvoir ni à la rente pétrolière. Allez y demandez à ce qu’on ait un gouvernement amazigh en Algérie ou réclamez de gérer la rente pétrolière et vous verrez de quel bois il se chauffe le système.

    Anonyme
    13 janvier 2018 - 16 h 29 min

    Yenayer, bon…c’est chouette et conviviale, une fête de plus et une reconnaissance. Petit déjà ma mère nous faisait « ‘Nayer » comme elle le dit si bien, nous expliquant que les agriculteurs de sa région le faisait pour préparer les prochaines récoltes. La table était garni de bonbons, une pâtisserie originale garni avec des oeufs. Déguster du cherchem à la viande de dinde aussi, tout cela dans la joie et le bonheur, et bien que nous ne soyons pas d’origine kabyle ou chaoui. Maintenant pour le reste c’est de la politique et des despotes éclairés mal intentionnés qui agitent l’épouvantail désespérément. Encore une fois Assegas ammegaz!

    Anonyme
    13 janvier 2018 - 15 h 26 min

    Je persiste à dire que le Président de la république, isolé dans sa tour médicalisée de Zeralda, ne comprend pas que sa légitimité, à moins de se tromper de fonction, dépend, d’une part, de sa capacité à dépasser les clivages, à incarner l’Algérie dans toute sa diversité et à rassembler le peuple Algérien dans son entier, et d’autre part, à s’identifier à l’autorité souveraine que la constitution lui octroie et dont il doit toujours être prompt et attentif à affirmer la prééminence qui s’y attache.

    
La haute idée que je me fais du rôle dévolu au Président de la république et de la responsabilité qui lui incombe, je ne la trouve pas à travers sa gouvernance insane. Par conséquent, je le dis sans état d’âme : il ne peut y avoir de développement économique, social, culturel et moral sans développement politique.

    
Appelons un chat un chat !

    Le pays est au bout du gouffre et il lui faut un excellent guide en excellente forme physique et morale qui, tel un bon navigateur, doit savoir bien tenir le gouvernail et posséder la science de manœuvre ; celle qui oblige à louvoyer pour prendre les vents porteurs ou à biaiser pour éviter les écueils.

    
Le pays frôle l’abime et il a besoin d’une politique de redressement national qui ne peut se faire qu’avec l’apport d’une équipe dirigeante de compétence sans faille, forte, cohérente, déterminée et d’un chef de gouvernement dénué de tout souci de complaisance, de stature intellectuelle, de rigueur morale et dont la force de ses convictions sont exprimées avec un talent oratoire exceptionnel.

    
Ainsi, face au progrès de l’intelligence et aux exigences, le présent et l’avenir sont liés au devenir de deux qualités majeures : le dévouement et la compétence mises entre autres au service des stratégies de transition vers la justice globale à partir des injustices existantes.

    
La crédibilité d’un homme d’Etat se juge sur son attitude face aux événements et sur sa capacité à résoudre les problèmes.


    Fraternellement lhadi
    ([email protected])




    Tangoweb 54
    13 janvier 2018 - 12 h 47 min

    Après les « fêtes  » en grande pompe pour occuper la galerie et surtout preparer les échéances electorales, que va t on offrir encore aux Kabyles extrémistes, séparatistes qui ne cherche ni plus ni moins que l indépendance ou le chaos ? L etat a mobilisé tous ses moyens pour donner satisafaction a une minorité qui rejette en bloc les autres Algériens pour la simple raison qu’ ils ne partagent pas leur conviction.

    Le Patriote
    13 janvier 2018 - 12 h 24 min

    Survivre à l’utopie. Riche programme. Le résulte de ce happening a été l’éclatement au grand de la haine anti arabe d’une minorité qui fête l’évènement et ne se retient plus pour clamer les que tout ce qui a un lien quelconque avec l’histoire de nos contrées depuis l’Antiquité est et ne peut être que kabyle. Ils affirment sans rougir que Massinissa; que Jugurtha; que la Kahina, ses enfants et lieutenants; que chechneq sont kabyles. Que le couscous est kabyle; que la rojla est kabyle. Ils s’obstinent à éviter de transcrire le charabia en caractères arabe, bien que ce terme en soit dérivé. Ce qui fait le plus mal c’est que ce site s’est départi de son obligation de réserve et censure systématiquement les commentaires critiques voire opposées au vent de folie qui souffle sur le pays, soulevanrt en bourasques les pièces de la merveilleuse mosaïque mise au point par des siècles d’histoire et d’apports, l’islam et l’arabe, malgré les 14 siècles de présence sont reniés et combattu au profit du latin, langue des Romains qui n’apportèrent que malheurs, destructions aux populations autochtones, réduites par ce raccourci à une seule région montagneuse.

    Rien
    13 janvier 2018 - 10 h 58 min

    Le régime à été généreux avec ses protégés comme Cheb Mami Chakib Khelil et les escrocs en cols blancs et passeports diplomatiques.

    El kenz
    13 janvier 2018 - 9 h 55 min

    C’est dans la difficulté que l’on peut mesurer la grandeur d’un peuple. L’ Etat Algérien a été très généreux en vers son peuple en temps d’ aisance il faut l’ admettre. Au peuple donc de lui rendre la politesse en faisant de petits sacrifices dans l’ attente que son état retrouve la force pour le servir, comme il a su le faire avant. Au peuple de ne pas être ingrat , et surtout être vigilent en ne se laissant pas guider par les sirènes du désordre destructeur.
    Les récupérateurs sont à nos portes, non pas pour nous aider, mais juste pour détruire nos acquis et faire ensuite de nos malheurs un merveilleux spectacle qui tient les unes de leurs JT de 20h.

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