Course à l’allégeance

Ouyahia présidentielle
Ouyahia s’assure d’ores et déjà un rôle à jouer dans l'échéance capitale de 2019. New Press

Par R. Mahmoudi – En déclarant, hier, lors de sa conférence de presse, qu’il ne se porterait pas candidat face au Président de la République, Ahmed Ouyahia n’a rien dit de nouveau puisqu’il s’était déjà prononcé sur cette question, à la veille même du très controversé quatrième mandat. Alors que, en fait, personne, y compris dans son camp, ne l’imaginerait jouer le lièvre dans une parodie de compétition. Ce n’est pas du tout sa vocation. On se demande alors pourquoi il se voit aujourd’hui obligé de le répéter, sans même d’ailleurs qu’on le lui demande.

Or, le fait qu’il le dise ou le réitère à l’heure actuelle peut nous aider à décrypter un peu plus les perspectives encore floues de l’année 2019. Car une lecture au deuxième degré de cette sentence – «Je ne me présenterai pas face au Président !» –, ramenée au contexte politique actuel, pose déjà comme une éventualité très normale l’idée d’un cinquième mandat qui était pourtant, et l’est encore, dans le discours officiel un sujet tabou. Donc, de ce point de vue, Ahmed Ouyahia est venu casser ce tabou avec brio et panache ; il ouvre en même temps un débat – enfin, la course à l’allégeance – qui tardait à s’ouvrir, alors qu’il ne reste plus qu’une année pour le grand rendez-vous de la présidentielle.

Par la même occasion, Ouyahia ouvre le bal en prêtant lui-même allégeance – «Je serai aux côtés du Président !» – et en appelant implicitement ses partisans à ranger les armes, à cesser toute attaque contre ses «frères ennemis» du FLN et, enfin, à ne plus donner l’impression qu’il existerait une «lutte de clans» au sein du pouvoir. C’est ainsi qu’il s’assure d’ores et déjà un rôle à jouer dans cette échéance capitale et espère, dans le même temps, éviter la disgrâce qui restait suspendue sur lui comme un glaive.

R. M.

Comment (13)

    Anonyme
    21 janvier 2018 - 23 h 48 min

    Reléguant ses ambitions présidentielles à une date ultérieure, il a capitulé devant ses détracteurs et perdu la guerre qu’ils lui ont menée et qu’il a refusée croyant se mettre ainsi à l’abri. Il a eu tort de faire ce mauvais calcul, car ils ne le laisseront pas en paix quoi qu’il fasse.

    Bas les Masques
    21 janvier 2018 - 19 h 26 min

    O. s’est juré de mener notre pays droit au mur. Il veut à tout prix imposer son scénario à 40 millions d’Algériens, qu’il prend pour des bourricots sourds, aveugles et sans cervelle.
    Qu’a -t-il donné au pays pendant toutes les fois qu’il a été nommé au gouvernement ? Rien,que du vent et du bla bla bla pendant 20ans ! En attendant, c’est lui ,qui est bel et bien au pied du mur,et sans…échelle! Le peuple quand à lui, est loin d’être sot.

    Anonyme
    21 janvier 2018 - 19 h 10 min

    En clamant haut et fort sa non candidature avec en sus son allégeance, il a comme on dit voulu sauver les meubles, éviter son éjection du pouvoir et de la chefferie du RND.
    Mais ce n’est que partie remise, ses ennemis savent qu’il s’est fragilisé, tôt ou tard il lui porteront l’estocade.

    seddiki
    21 janvier 2018 - 15 h 44 min

    Salem,
    Sérieusement, faut se rendre à l’évidence. Comme le dit la citation de je ne sais plus qui : « Dans la déchéance des autres on entre pas sans s’abaisser ». Ouyahia sait bien que plus on avance plus il y perd des plumes. Encore plus, quand il évoque un cinquième mandat. Cela ressemble à une « Trumperie ». On reconnaît tous que les années Bouteflika ont été bienvenues, cependant depuis bien trois ans on voit que l’Algérie s’installe dans une forme d’égarement que je ne saurai qualifier en termes politiques. La concurrence est rude, la formule qui a prévalue jusqu’à présent s’essouffle. Il faut un vrai cap, une seule voix, un président à deux cent pour cent. Il faut courir, après tant de retard. Des ministres sans la moindre initiative qu’on castres à tout bout de champ, un premier ministre capable mais bridé, une politique générale refrénée, un corps militaire performant, mais non épanoui du fait d’une importante préoccupation politique donc d’une crise d’identité. Comme si la faute était à toutes ces institutions. On en est plus à qui tue qui, mais qui fait quoi ? Alors je m’attend à des réactions du type : « le président à toute sa tête, posez la question aux hôtes de l’Algérie », mais même cet argument ne tient plus et on ne peut plus le faire tenir. Par miséricorde vous ne savez pas ce qui se dit. Pour faire court, c’est quoi l’objectif : que le Président exerce un mandat à vie sans que cela ne soit dit ou exacerber les tensions et donc après moi le déluge. Ce n’est pas raisonnable, l’Algérie est immune parce qu’il en est voulu ainsi, mais les garanties d’un autre temps sont devenues un piège mortel. Mon avis enfin : Il faut préparer dès maintenant l’élection présidentielle de l’an prochain avec bien sûr une non candidature du Président Bouteflika. Il me semble que c’est le cas. Ce qui est ignorer c’est les conséquences de l’annonce. De grâce, arrêter avec ce cinquième mandat. Il n’a qu’a faire comme De Gaulle, proposer un truc bizarre au référendum et partant, sonder habillement des gens qui vous admire, mais n’ose vous demander de partir, ainsi on quitte la scène majestueux, en bon père de famille, sans foutre la zizanie.

    Felfel Har
    21 janvier 2018 - 15 h 23 min

    Mister O est, selon moi, fait comme un rat. Et ce ne sont pas ses récentes déclarations qui changeront son destin. Sa « déclaration d’amour » au président et sa promesse de lui venir en aide, sont destinées à rendre la pilule qu’on lui destine moins amère. Il espère une clémence qui ne viendra pas. Les « appuis » qu’il escomptait au sein de l’armée, dans la société civile, et dans le marigot de la mafia politico-financière, ne pourront lui être d’aucune utilité. Il ne lui reste qu’à faire le dos rond et se répandre en louanges. Ceux qui le croyaient rusé, habile, prévoyant, introduit, etc, constatent qu’il s’est livré pieds et poings liés à son tortionnaire. Il a affaire à un clan sournois et rancunier qui rêve de le détruire en annihilant ses ambitions présidentielles.. Marbout kil kebch el aïd!

    lhadi
    21 janvier 2018 - 11 h 38 min

    Ce premier…des ministres de la république des copains et des coquins est capable de vendre du sable aux touaregs.

    Je l’invite, et pourquoi pas sous l’égide d’AP, à une escrime des idées sur la réalité actuelle du pays : qu’elle soit politique, économique ou sociale.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

      El Kenz
      21 janvier 2018 - 14 h 18 min

      Beaucoup d’ Algériens sont animés d’ un opportuniste ou ambitieux démesurés qu’ Ils se voient Ministrable, PDG , Wali etc…Faute de ne pas décrocher ce sésame., la république devient à leurs yeux celle des  » copains et coquins ». Le moi ou c’est le déluge coule dans certains esprits narcissiques comme sang dans les veines. L’ Algérien doit comprendre qu’ aucun pays au monde n’a pouvoir de hisser ses sujets au rangs de leurs ambitieux. Un citoyen peut servir son pays à partir du rang qu’il occupe pas forcement par celui dont il a l’ ambition de décrocher. En faisant systématiquement dans le dénigrement de leur patrie , chose qui plait aux ennemis de l’ Algérie,certains souhaitent indirectement se faire récupérer pour rajouter de l’eau aux moulins de ceux qui se sont fait une croix d’ avilir l’ Algérie, et par ces propres enfants c’est encore mieux.

        Elkenz
        21 janvier 2018 - 14 h 20 min

        lire opportumisme*

        lhadi
        21 janvier 2018 - 20 h 30 min

        Libre à vous d’avoir de bonnes raisons de s’illusionner ou de voir la réalité à travers votre propre prisme.

        Les erreurs d’un homme si elles peuvent être néfastes à la société, aux droits des personnes, à la justice, à la liberté et aux intérêts les plus élevés de la nation, il convient de les réfuter.

        C’est cela le patriotisme.

        Fraternellement lhadi
        ([email protected])

    Rani Zaafane
    21 janvier 2018 - 7 h 48 min

    Pauvre Algérie de 2018 partagée entre le mensonge,l’allégeance et l’hypocrisie politique du clan de Bouteflika et entre la médiocrité et la division du clan de l’opposition. »ان الله لا يغير ما بقوم حتى يغيروا ما بانفسهم »

    008
    21 janvier 2018 - 7 h 33 min

    Bouteflika est l’assurance vie des escros et traîtres naturalisés.

      anonyme
      21 janvier 2018 - 9 h 13 min

      Il faut distinguer entre « escrocs et traîtres naturalisés riches et universalistes » et « escrocs et traîtres naturalisés pauvres et patriotes » ! Pour l’instant, ce sont les premiers qui dictent leur loi.

        008
        21 janvier 2018 - 15 h 07 min

        Non. Les escrocs traîtres et naturalisé sont ceux qui appellent au cinquième mandat car sans Bouteflika ils sont déjà en prison.

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