Mila : le barrage Beni Haroun, un «nouveau couloir» pour les oiseaux migrateurs

En plus de Beni Haroun, Mila compte deux autres barrages
Le plus grand ouvrage hydraulique d'Algérie accueille de plus en plus d'oiseaux migrateurs. New Press

Le plus grand ouvrage hydraulique d’Algérie avec un volume total d’un milliard de mètres cubes, le barrage Beni Haroun de Mila accueille de plus en plus d’oiseaux migrateurs, renforçant ainsi ses chances d’être classé zone humide dans la cadre de la convention Ramsar du 2 février 1971. Depuis plusieurs années, ce plan d’eau accueille deux ou trois nouvelles espèces, et le dénombrement de 2018 «a permis d’observer un fait exceptionnel, huit nouvelles espèces», selon la Conservation des forêts. Ces espèces reflètent «l’accroissement de l’attrait du barrage de la population avifaune migratrice», a attesté Mme Manal Henich, cadre du bureau de biodiversité de la Conservation des forêts.

Actuellement, 12 530 oiseaux – soit 96% du total dénombré – ont été observés dans la région du barrage Beni Haroun et huit nouvelles espèces d’oiseaux ont été observées à travers les différents plans d’eau de la wilaya de Mila où 17 401 oiseaux migrateurs ont été recensés dans le cadre du dénombrement hivernal international des oiseaux d’eau 2018, révèlent les données de la Conservation des forêts.

Parmi les nouvelles espèces accueillies à Mila en grand nombre, on compte la sarcelle d’été, la sarcelle marbrée, le chevalier cul-blanc, le chevalier aboyeur, le bécasseau minute, le bécasseau variable et le gravelot à collier interrompu.

Observation du premier chevalier arlequin

Sur le plan d’eau du village Ben-Boulaïd, au sud de la wilaya, la cellule d’observation des oiseaux de la Conservation des forêts a repéré le premier individu du chevalier arlequin, une espèce jamais observée auparavant, a souligné Mme Henich, qui a considéré que «le changement climatique a eu un impact sur la migration des oiseaux vers cette partie orientale du pays».

Aussi, la cellule a dénombré une importante population du grand cormoran, estimée à près de 7 000 individus concentrés notamment autour du barrage Beni Haroun, selon le cadre du bureau de la biodiversité de la Conservation des forêts. Signe de disponibilité de conditions propices d’hivernage, la wilaya a accueilli d’importants groupes de fuligules nyrocas, notamment à Ghar Slim, sur le barrage Beni Haroun, avec un total de 348 individus, a-t-elle souligné, notant que cet oiseau protégé est menacé d’extinction en raison du recul de ses populations.

37 espèces avifaunes migratrices ont été au total répertoriées sur les plans d’eau de Mila, en plus de nombreuses espèces endémiques qui y nichent et se reproduisent. En dépit des efforts déployés par les équipes de dénombrement réparties sur sept zones, l’étendue des plans d’eau de la wilaya, notamment du barrage Beni Haroun, occupant une aire de 7 700 hectares et un cours de 37 km, empêche un recensement exhaustif de la population avifaune de la région.

En plus de Beni Haroun, Mila compte deux autres barrages, en l’occurrence Sidi Khelifa et Grouz, ainsi que quatre retenues collinaires. Outre les agents de la Conservation des forêts de Mila, l’opération de dénombrement a mis à contribution des membres de l’association Aquacirta et le chercheur photographe Amar Mirouh. La coopération des agents de la Conservation des forêts avec nombre d’associations écologiques et des ornithologues amateurs a permis d’observer de nouvelles espèces et de couvrir une plus vaste zone, selon des responsables des services forestiers.

R. N.

Comment (5)

    Anonyme
    2 février 2018 - 21 h 03 min

    Dommage, il fallait compléter par une vidéo

    elhadj
    1 février 2018 - 18 h 41 min

    un ouvrage stratégique pour l alimentation en eau et l irrigation nécessitant la préservation de ses berges par un reboisement utile,la lutte contre la pollution , l envasement prématuré et une vigilance accrue pour la maintenance de l ouvrage et la préservation de son intégrité.pour cela ne faut il pas créer une police spéciale de surveillance sous la tutelle des services des eaux et des forets.

    Anonyme
    1 février 2018 - 18 h 39 min

    ça fait plaisir !

    Yeoman
    1 février 2018 - 17 h 23 min

    Mon rêve depuis quelques temps est de pouvoir investir dans du matériel adéquat et d’aller photographier les paysages ainsi que la faune et la flore d’Algérie. Cette nouvelle me fait vraiment saliver.

      Hibeche
      2 février 2018 - 14 h 21 min

      Comme quoi, en Algérie, il n’y a pas que les oiseaux de « mauvaise augure »
      Pour yeoman, je vous conseille de voir le travail de m. Zoheir Brihoum aux alentours de Béni Haroun, c’est époustouflant.

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