La presse parisienne à Macron : «La France doit se retirer du Sahel»

France Sahel
Macron rend visite aux troupes françaises stationnées au Sahel. D. R.

Par Sadek Sahraoui – La presse française a traité avec abondance cette semaine les attaques terroristes meurtrières contre l’armée malienne dans l’Azawad, une région où pullulent depuis longtemps d’innombrables groupes terroristes. Le dernier bilan fait état d’au moins 19 militaires tués dans le nord et le centre du pays, où 16 civils ont aussi trouvé la mort.

Certains titres comme Le Figaro se sont interrogés à l’occasion sur l’efficacité de la stratégie mise en place par l’armée française pour lutter contre le terrorisme au Sahel. Le quotidien de centre droite est même allé jusqu’à suggérer à Paris de revoir ses calculs.  «Cinq ans après le début de l’opération Serval et malgré son prolongement, l’opération Barkhane, l’insécurité et le terrorisme islamiste ne cessent de se propager au Mali», s’alarme Le Figaro – qui explique que le djihadisme d’Al Qaîda «fleurit sur la décomposition de l’Etat», estimant que la France est entrée «dans le cercle vicieux du Sahel».

Le Figaro souhaite-t-il un désengagement de la France ? Le quotidien ne le dit pas clairement, mais il pointe l’inefficacité de la politique française. Le journal met notamment en cause le soutien jugé trop rapide et inconditionnel au président Ibrahim Boubacar Keïta, «malgré ses méthodes corrompues, son arrogance et son mépris vis-à-vis du nord du pays».

Interrogé par Le Figaro, l’ancien diplomate Laurent Bigot établit quant à lui un parallèle entre le Mali d’IBK et l’Afghanistan de l’ancien président Hamid Karzaï : «Comme la communauté internationale compense leurs déficiences et dissimule leurs erreurs, les mauvais leaders restent plus longtemps au pouvoir. Ils touchent, en quelque sorte, une prime à l’incurie. Au lieu de flatter l’ego d’IBK, on devrait lui tordre le bras.»

La presse française n’est pas la seule à tirer la sonnette d’alarme. Le général Pierre de Villiers, ancien chef d’état-major français, a expliqué aussi récemment que «le but de la guerre, c’est de gagner la paix, mais que (c’était souvent là) la partie la plus difficile». «Pour avoir une guerre d’avance, a-t-il dit, il faut avoir un développement d’avance. Et ce développement n’est pas toujours compatible avec les problèmes budgétaires». En d’autres termes, la guerre au Sahel commence à provoquer une surchauffe à tous les niveaux.

S. S.

Comment (11)

    Anonyme
    24 novembre 2018 - 19 h 54 min

    Le Sahel est plus grand, plus dur, et plus farouche que la volonté désespérée,
    Et les moyens modernes (espionnages, infiltrations, commandos, forces spéciales
    Guerre électronique, satellites, drones, hélicoptères, Chameliers-dromadaires guides-éclaireurs Toubous D’origine tchadienne,…), et financiers mis par la France
    Des leçons couteuses, en vies humaines, à apprendre, et à tirer, de l’enlisement français
    Dans le très vaste Désert inhospitalier du Sahel ….

    Felfel Har
    1 février 2018 - 20 h 26 min

    Le Figaro, journal de la droite française, donc du patronat, donc des vrais décideurs, a-t-il été chargé, sur suggestion de l’Elysée, de préparer l’opinion à un retrait des troupes françaises du Sahel car le maintien de sa présence lui coûte cher, plus que celà ne lui rapporte. Macron se prépare une issue de secours qui préserverait « l’honneur de la France ». Il serait, selon moi bien avisé, de le faire au plus tôt car ça commence à sentir le roussi. Il a senti le sifflement du boulet de canon quand il lui a frôlé lers oreilles.

    Umeri
    1 février 2018 - 18 h 59 min

    Hollande,a pris l’initiative d’exclure notre pays, des pourparlers de Bamako,il voulait que la France seule ait carte blanche pour diriger la fameuse opération Serval.,contrôler la situation et rafler les honneurs. Mais, comme cela a foiré, ils ont récidivé, avec le  »génie » Macron, qui voulait inclure l’ Algérie avec les 5+1, c’est a dire la France. Notre gouvernement a tout simplement refusé de participer a cette opération. Macron  »r’btha b yedih, y halha b senih.

    [email protected]
    1 février 2018 - 18 h 24 min

    Le valet ne fait qu’obéir aux ordres du
    maître.

    Anti Khafafich ⴰⵎⴳⵉⵍⵍ ⵜⵉⵢⵉⵍⵍⵉ
    1 février 2018 - 16 h 32 min

    une fois la pagaille sera le quotidien de ces pays, ils se retireront et ce sera « mission asccomplie ». la presse sionisée ne fait qu’un calcul startégique pour brouiller les pistes

    Nadjma
    1 février 2018 - 16 h 24 min

    Il est normal que les français et leur presse s’inquiètent de cette présence française au sahel qui à part les endetter ne les pas loin, ils font du surplace depuis 5 ans. Que fait l’armée française au juste au sahel à part fabriquer des terroristes bien-sûr? nous avons la réponse à cette question, tout le monde sais ce que veut la france, sauf que ce que veut la france est impossible à avoir pour ses petits bras et cela même avec la complicité des pays issus de l’ONG « Terre des hommes » (Mali, Niger, Bourkina) et la complicité des deux autres à l’est et l’ouest et la Libye en plein chaos et même avec tout ça ils n’y arrivent pas, alors oui je comprends que la presse parisienne demande à Macron de se retirer du sahel, il ferait bien de l’écouter.

    Kahina-DZ
    1 février 2018 - 16 h 09 min

    Les français doivent savoir que l’uranium et le gaz consommés en France viennent du Mali et du Niger.
    Des guerres son provoquées pour mieux siphonner.
    Les maliens se font la guerre, pendant que les compagnies françaises siphonnent le sous-sol malien.

      Lyes Oukane
      1 février 2018 - 21 h 26 min

      @ Kahina – DZ . Bonsoir ,ton commentaire m’a rappelé le célèbre phrase de Jomo Kenyatta ,premier ministre de la république du Kenya . Il disait  » lorsque les blancs sont venus en Afrique ,nous avions les terres et ils avaient la Bible . Ils nous ont appris à prier les yeux fermés ; lorsque nous les avons ouverts ,les blancs avaient les terres et nous la bible… « 

    socrate
    1 février 2018 - 15 h 06 min

    La France a bien fait d’intervenir lorsque Bamako était menacé par les islamistes mais elle n’a pas à faire la police au Mali. C’est aux maliens de s’en occuper ou bien nous y serons encore dans 20 ans comme les américains en Afghanistan.

    bougie
    1 février 2018 - 13 h 29 min

    Je lis l’en-tête de l’article: la presse parisienne « la France doit se retirer du Sahel » et l’on cite un seul journal,le Figaro, de plus « situé au centre droit » situé à droite toute plutôt.

    Anonyme
    1 février 2018 - 12 h 48 min

    Le grand danger viendra du Mali et du Niger si on laisse les choses pourrir…..Les forces speciales etrangeres hors les forces africaines se trouvant au Mali et au Niger sont elles en train de combattre veritablement les terroristes…?????…Au proche orient seuls les forces Russes ont combattus et aider veritablement les Syriens et leurs allies Libanais et Iraniens a aneantir les terroristes de DAECH.Mefions nous et restons vigilents,nos services speciaux doivent etre tres actifs de l autre cote des frontieres.Un Etat sans renseignements est un etat aveugle.

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