Lassalle dérape : «L’armée algérienne est infiltrée par des salafistes»
Par Hani Abdi – L’ancien candidat à la dernière présidentielle français Jean Lassalle, aujourd’hui député des Pyrénées-Atlantiques, a fait une intervention musclée à l’Assemblée française contre l’Algérie. Outre le constat habituel d’un pays en crise, Jean Lassalle a rajouté une couche en allant jusqu’à suggérer qu’après Bouteflika l’Algérie va tomber entre les mains des salafistes. «Il y a lieu de craindre que l’Armée algérienne ne soit plus aujourd’hui seulement animée par les sentiments de l’Armée de libération de Ben Bella et Boumediene. De nombreux observateurs prétendent même qu’elle serait profondément infiltrée par des courants islamistes, d’inspiration notamment salafiste», a affirmé, jeudi, à l’Assemblée française dans une question posée au Premier ministre, Edouard Philippe.
Cet ancien candidat à la dernière présidentielle poursuit en évoquant un accord tacite entre le président Bouteflika et l’armée algérienne selon lequel le pouvoir reviendrait à cette dernière une fois Bouteflika parti. «La victoire du Front islamique du salut le 26 décembre 1991, le coup d’Etat qui s’en est suivi et l’arrivée au pouvoir du président Bouteflika en 1999 auraient donné lieu à un accord au terme duquel le pouvoir reviendra à l’armée à la fin de la présidence de ce dernier», a-t-il assené, présentant ainsi l’Algérie comme un pays au bord du chaos. Il a souligné que «la situation politico-économique de l’Algérie est dans une passe difficile. Nombreux sont les ressortissants qui, par milliers, rejoignent déjà l’Espagne, l’Italie et la France, chez qui une partie des Accords d’Evian s’appliquent encore».
«Si par malheur, l’Algérie, notre sœur, devait tomber entre des mains indélicates, ne pensez-vous pas que les conséquences pourraient être terribles pour elle, ses voisins et la France ? Nous avons déjà eu à connaître les douleurs et les problèmes d’immigration de notre temps, nous qui partageons une si longue histoire avec l’Algérie, qui partageons la même frontière, la Méditerranée», a-t-il soutenu, exprimant ainsi des inquiétudes quant au risque de «voir s’installer un couloir migratoire sans précédent avec le terrible effet de résonance qu’il pourrait déclencher».
Jean Lassalle ne s’est pas limité à ce sombre tableau de l’Algérie. Il a également évoqué la santé du président Bouteflika qu’il a qualifiée de «chancelante». «J’imagine, le Premier ministre, que vous suivez de très près l’évolution de cette grande affaire avec les autorités algériennes. Que pouvez-vous nous en dire ?» a-t-il demandé à Edouard Philippe. L’intervention de Jean Lassalle semble s’inscrire dans ce qui s’apparente à une campagne de certains courants politiques français contre l’Algérie, en la présentant comme un pays qui va connaître de graves troubles qui généreraient une grave crise migratoire.
H. A.
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