«Lemma» un premier CD dédié au patrimoine musical féminin de la Saoura

La chanteuse Souad Asla est à l'origine de cette «Lemma» commencée en 2015
La meddaha Hasna El-Becharia. D. R.

Une immersion dans le patrimoine musical féminin de la région de la Saoura, décliné en plusieurs genres traditionnels, est proposée par la troupe «Lemma Becharia» dans un premier album «Lemma» sorti mercredi.

L’album, qui se veut un recueil des musiques populaires de cette région du Sud-Ouest algérien, réunit douze chanteuses et musiciennes, dont Hasna El-Becharia, autour de six genres musicaux féminins. Il est mené par la chanteuse Souad Asla, à l’origine de ce projet commencé en 2015.

La première partie de cet album comporte Sidi Moulana et Mâachouk Nbi, deux morceaux du genre ferda dans sa version féminine. L’auditeur y découvre une ferda basée sur les mêmes rythmes et poèmes que ceux du célèbre groupe éponyme, mais avec une touche d’authenticité plus marquée.

Dans cette version, les musiciennes ont adopté la ferda et le mahraz comme seuls instruments, ainsi que le chant en chœur pour l’interprétation.

Dans un esprit plus festif, Zohra Kherabi, Rabea Boughazi ou encore Manrouka Brik proposent des morceaux zefani, très répandu dans les fêtes populaires, à l’image d’El-Hadjadj porté par une importante section de percussion.

Pour sa part, Souad Asla prête sa voix pour exécuter des morceaux du genre melhoun, très proches du châabi, avec une mélodie portée par la banjo, joué par Hasna, et coupée par des séquences de déclamations lyriques comme dans Slat El-Fdjer et Zine Lemma.

Souad Asla révèle, dans ce registre, un véritable potentiel pour l’interprétation du qcid. Héritière de la tradition gnawa, la chanteuse fait en plus découvrir au public de nouvelles poésies propres à la région de la Saoura.

Jouant du bendir, la troupe «Lemma» interprète, pour la première fois, des morceaux de haydous féminin, un genre musical partagé avec le sud-est du Maroc. Au contraire de sa variante masculine, celui-ci se distingue par la présence d’une chanteuse soliste, comme dans le chant des meddahate, et par une instrumentation moins puissante.

Hasna El-Becharia prête aussi son goumbri et sa voix rocailleuse pour interpréter deux morceaux de diwan, Ali et Sidi Mimoun, légèrement revisités et en y ajoutant des percussions.

Et c’est avec des percussions plus puissantes, incluant des tbel, que «Lemma Becharia» clôt l’album en exécutant trois extraits de la hadra féminine, des louanges à Dieu et au prophète de l’islam propres au rituel soufi, chantés dans différentes fêtes populaires, religieuses et autres occasions familiales dans les oasis de la région.

En 2015, Souad Asla avait organisé une résidence de création à Taghit dans le but de rassembler les chants et musiques traditionnels transmis oralement, et menacés de disparition. Le spectacle ainsi créé a déjà pris part au 8e Festival international de musique diwan à Alger, au Festival culturel européen d’Alger et à deux éditions du Festival des musiques de transe féminine au Maroc.

«Lemma» est présenté dans une pochette conçue par l’artiste Pop’art «El Moustach» qui a réalisé des portraits de chacunes des participantes avec une touche typique de l’iconographie du bécharois. Il édité par «Ostowana».

R. C.

Commentaires

    Anti Khafafich ⴰⵎⴳⵉⵍⵍ ⵜⵉⵢⵉⵍⵍⵉ
    2 février 2018 - 23 h 44 min

    très bien continuez, j’ai la rage quand je vos les mokokos disent que nos chanteurs de l’ouest tel que Cheb Djallal (Allah yerhmah) chantent le marrokain

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