Que font les walis ?
Par Meriem Sassi – Parmi les revendications des médecins résidents, en grève depuis deux mois, figure la question de la prise en charge des praticiens sur les lieux d’affectation. Beaucoup de médecins sont, en effet, confrontés à une situation intenable.
En cause notamment, l’absence de logement de fonction, l’hébergement dans des chambres de garde au sein des hôpitaux et, au mieux, affectation dans des logements insalubres sans le minimum de confort, voire isolés et présentant des risques pour la sécurité des médecins, parfois des jeunes femmes seules.
Un mépris flagrant envers les jeunes médecins qui ne demandent pourtant qu’à exercer la noble mission pour laquelle ils ont été formés. Face à cette situation, une question se pose : que font les walis ?
Ceux-ci se plaignent souvent du manque de médecins spécialistes dans leurs wilayas respectives, alors qu’ils ont toutes les prérogatives pour fournir les moyens nécessaires à la prise en charge des médecins affectés au sein des hôpitaux dépendant de leur territoire de compétence.
Il suffit, en effet, de peu pour qu’enfin, les populations des différentes régions puissent trouver les soins nécessaires et la prise en charge dont il ont besoin près de chez eux, sans avoir à faire des milliers de kilomètres pour se rapprocher des grands centres urbains pour pouvoir accéder aux soins.
Il est ahurissant de voir que tant d’années après l’indépendance et après tous les efforts fournis pour former les médecins et bâtir des centres hospitaliers dans les régions les plus reculées du pays, la santé des populations reste tributaire de questions aussi dérisoires qu’un logement de fonction.
Certains walis ont, d’ailleurs, pu régler le problème de manque de spécialistes dans certains services des hôpitaux de leurs wilayas en octroyant tout simplement aux jeunes praticiens les conditions nécessaires à l’exercice de leur fonction. Logements proches des hôpitaux et équipements nécessaires pour une vie décente ont suffi à mettre les médecins, affectés loin de leur lieu de résidence, de trouver leurs marques et de pouvoir exercer en toute sérénité leur métier.
Alors qu’attend le ministère de la Santé pour se départir de son approche bureaucratique et impliquer toutes les parties, dont les walis, pour accéder aux revendications des médecins résidents et mettre fin à la prise en otage de la santé des citoyens ?
M. S.
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