Financement du terrorisme : la Tunisie sur la liste noire de l’Union européenne

UE Tunisie
Une zone touristique en Tunisie ciblée par un attentat suicide. D. R.

Par Sadek Sahraoui – La Tunisie a été portée ce mercredi par l’Union européenne sur sa liste noire des pays tiers susceptibles d’être fortement exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. A l’instar du Sri Lanka et de Trinité-et-Tobago, la Tunisie est considérée comme présentant des déficiences stratégiques dans son régime de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Cette liste comporte également l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie et le Yémen.

La Commission européenne établit régulièrement une liste des «pays tiers à haut risque». Le Parlement dispose d’un droit de veto sur cette liste noire qui est l’un des instruments dont dispose l’UE pour protéger son système financier contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Toutefois, depuis de nombreux mois, cette liste a été source de désaccords entre la Commission et le Parlement. A la mi-décembre, conformément à sa coutume de suivre l’exemple du Groupe d’action financière internationale (GAFI), la Commission a finalement décidé d’inscrire la Tunisie et les deux autres Etats sur sa liste noire.

La première alerte avait été donnée en novembre 2017 par le Groupe d’action financière (GAFI), organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il avait placé la Tunisie dans la catégorie des pays «à hauts risques et non coopératifs» susceptibles d’être fortement exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. Il se basait sur les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) qui dévoilaient des dysfonctionnements. A titre d’exemple, sur 28 000 entreprises étrangères installées en Tunisie, 22 000 n’ont aucun employé. De quoi susciter effectivement de nombreux questionnements.

A noter que les suspicions européennes à l’encontre de la Tunisie s’expriment au moment où le pays annonce pour la mi-mars une levée de fonds de 850 millions d’euros sur la place internationale. Une démarche nécessaire pour boucler le Budget de l’Etat et entamer les grands projets structurants, faute d’avoir reçu les appuis budgétaires programmés sur 2017 par des instances internationales, dont le Fonds monétaire international (FMI).

La décision du Parlement européen risque d’avoir un impact important sur cet emprunt, d’autant que les agences de notation, à l’image de Moody’s, attribuent une perspective négative au pays. «Ces alertes ne doivent pas être mal interprétées, il s’agit d’encourager la Tunisie à produire une meilleure distribution des richesses», précise un responsable de la délégation de l’Union européenne à Tunis.

R. S.

Comment (10)

    Anonyme
    8 février 2018 - 23 h 35 min

    Les pays voyous ( pourtant bien connus de l’UE),qui déversent terroristes, armes à feu et drogue,
    à profusion sur des pays souverains, n’ont jamais été portés sur la liste noire de l’UE. En revanche, ce sont les pays qui ont été livrés au terrorisme, subissant de plein fouet,les fléaux de la drogue, le blanchiment de capitaux,et le financement du terrorisme, qui le sont.
    l’UE a-t-elle jamais porté Israël ou le pays du haschich de Mammouth 6 sur sa liste noire?

    karimdz
    8 février 2018 - 20 h 06 min

    Bizarre que l union européenne n enquete pas du coté des gouvernants francais anglais américain est isra heil lien, qui sont les instigateurs du terrorisme dechiste, et les preuves ne manquent pas…

    Kahina-DZ
    8 février 2018 - 1 h 10 min

    La pression des pays occidentaux qui nous chantent leur démocratie. Cette démocratie qui ne respecte pas la souveraineté des autres pays.
    C’est pour quand la condamnation de l’Arabie wahhabo-Terroriste et de Qatar ( les amis intimes de L’Élysée)

    Kenza
    7 février 2018 - 21 h 47 min

    Macron a dû faire une sorte de chantage au gouvernement tunisien mais auquel ce dernier n’a pas voulu se soumettre, et la punition ne s’est pas fait attendre…au fait, ce n’est pas la France, de l’aveu même de Fabius qui estimait que El Nosra faisait du bon boulot en Syrie? Ce n’est pas le quai d’Orsay qui a incité Lafarge à rester en Syrie au prix même de devoir financer les groupes terroriste Daech, El Nosra et autres criminels? Ce n’est pas la France, en fidèle toutou des américano-sionistes, qui accusait le régime Syrien d’utiliser les armes chimiques et disculpait, de facto, les groupes terroristes?

    Kenza
    7 février 2018 - 21 h 11 min

    Une décision qui a été portée ce mercredi, c’est à dire juste après la visite de Mr Macron en Tunisie: Bizzare, vous avez dit bizzare? comme c’est bizzare….
    C’est vrai que Macron dit et promet de belles choses dans ses discours mais….. EN MÊME TEMPS…

    صالح/ الجزائر
    7 février 2018 - 20 h 26 min

    C’est dommage Monsieur Macron ! .

    Ziad ALAMI
    7 février 2018 - 19 h 31 min

    La Tunisie a bon dos surtout que l’UE sait parfaitement qu’en Afrique du Nord c’est le Marokistan qui finance le terrorisme grâce au 23 milliards de dollars que lui génère annuellement son Haschich

    Anonyme Tunisien
    7 février 2018 - 18 h 59 min

    Ils nous préparent: les droits sexuels pour les enfants dès la maternelle projet de loi proposée par la députée islamiste Yamina Zoghlami ! . Ensuite, les droits individuels, le mariage pour tous et la dépénalisation du shit. Nous sommes foutus !! Beaucoup de Tunisien pensent à demander l’asile à l’Algérie…

    Roi du
    7 février 2018 - 18 h 24 min

    Et le maroc.. Mohamed 6 roi de la drogue..

    Un

    Anonyme
    7 février 2018 - 16 h 55 min

    Que vont faire les gouvernants tunisiens après l’autorisation du mariage d’une musulmane avec un non musulman et autres concessions pour plaire à l’occident?

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