Le PT demande à Bouteflika de «rendre la parole au peuple»

PT Hanoune travailleurs
Louisa Hanoune, présidente du Parti des travailleurs. New Press

Par Hani Abdi – Le Parti des travailleurs (PT) interpelle le président Bouteflika par le biais d’une lettre-pétition dans laquelle il remet au goût du jour sa vieille revendication d’une assemblée constituante. «Nous sommes des Algériennes et des Algériens épris de paix, attachés à l’intégrité et la souveraineté de notre pays. C’est précisément pour cela que nous nous adressons à vous car nous sommes saisis d’angoisse», lit-on dans le texte de cette lettre-pétition dans laquelle cette formation, dirigée par Louisa Hanoune, série toutes les mesures antisociales et toutes les lois scélérates qu’il faudra donc retirer.

«En effet, à la précarité sociale qui ne cesse de s’aggraver depuis 2015, comme produit d’une politique d’austérité de plus en plus cruelle qui touche les plus larges couches plongeant notre pays dans la récession s’ajoute une confusion politique qui va en s’accentuant rendant la situation illisible…», ajoute le PT, qui fait part de son inquiétude «fondée». Ce parti estime que «les frustrations sociales grandissantes, la pauvreté qui, désormais, touche même les couches moyennes tirées vers le bas par l’effondrement du pouvoir d’achat, l’absence de perspectives d’emplois durables pour la majorité des jeunes du fait de l’arrêt des recrutements et même du remplacement des départs à la retraite fragilisent le tissu social national, grippent les ressorts de la nation tout comme elles constituent le vivier de toutes les violences».

Le PT évoque également «le projet provocateur du gouvernement visant à lever les subventions sociales de l’Etat, déjà réduites à chaque LF depuis 2015». Un projet qui risque de provoquer un affaissement social mortel et une réaction imprévisible chez les larges couches. «En réalité, c’est la liquidation de la nature sociale de l’Etat», soutient-il. «Déjà en plus des énormes disparités sociales, la continuité de la République se trouve menacée par les disparités entre les régions qui se creusent dangereusement. Dans le même temps, les droits démocratiques sont constamment violés. En effet, le droit de grève est systématiquement criminalisé par la judiciarisation des conflits sociaux, les manifestations pacifiques sont empêchées. Pourtant, ces droits sont garantis par la Constitution», poursuit-on dans le même texte. Le PT avertit contre «ces pratiques oppressives» qui «poussent à la confrontation».

Pour la formation de Louisa Hanoune, «l’Algérie se trouve exposée chaque jour à davantage de turbulences politiques et sociales qui, faute de solutions positives, risquent de mettre en péril la sécurité nationale et la paix chèrement recouvrée, ouvrant la voie au chaos et donc aux ingérences étrangères». «Le sentiment de hogra que partage la majorité des Algériennes et Algériens est exacerbé par l’injustice intolérable en matière de revenus et d’impôts. La Constitution révisée en 2016 criminalise l’évasion fiscale et énonce la confiscation des fortunes mal acquises», relève ce parti, selon lequel une minorité de nouveaux très riches bénéficie de l’impunité totale, alors que la récupération par l’Etat des dizaines de milliers de milliards de dinars d’impôts non recouvrés, de la surfacturation criminelle, des crédits faramineux non remboursés et souvent destinés à des projets fictifs ou pour la spéculation est à même d’assurer au Trésor public les besoins financiers pour au moins quatre années budgétaires.

Le PT demande ainsi au chef de l’Etat de donner «la parole au peuple pour qu’il définisse lui-même la forme et le contenu des institutions dont il a besoin pour exercer sa pleine souveraineté, des institutions réellement crédibles à même d’élaborer des politiques conformes à la démocratie avec son contenu social, économique et politique».

H. A.

 

Comment (6)

    Zaatar
    15 février 2018 - 8 h 39 min

    On est sur d’au moins une chose chez nous. Le peuple n’a jamais eu droit à la parole depuis toujours. C’est juste une redondance de Madame Louisa sur le fait de demander au président de rendre la parole au peuple…on connait la suite bien sur, même le feuilleton. Le peuple n’aura jamais la parole avant un siècle et demi à deux et après une révolte en bonne et due forme. Comme l’ont fait les grandes démocraties sur cette planète.

    Anonyme
    15 février 2018 - 0 h 52 min

    Soit cette dame ne connait pas son président ; sois elle joue un rôle et s en prend au président lui même pour dire qu elle le fait pas seulement ctre les autres et à elle seule incarne la voix du peuple algérien …waou ;sinon depuis qd Bouteflika a confisquer ou bâillonner son peuple? Je me souviens qd Bouteflika en tant que président pour une première visite officiel à Paris avec le président Chirac ; sachez Madame que des journalistes Français l avait interpellé au sujet des retours des harkis en Algérie et il leur a rétorqué qu il était le président de l Algérie mais qu il ne pouvait prendre une décision qui appartient au peuple algérien et a continuer pr les tacler que il lui demandai une chose qui n accepterai pas eux même pr leurs anciens pétainistes et collabos en France et a fini de dire que Chirac servait les intérêts des Français et que lui servait les intérêts des algériens ; voila Madame c’est surement un chapitre que vs ne connaissez pas de notre président ; il n a pas changé. juste pr ca je le kiffe!

    Anonyme
    15 février 2018 - 0 h 30 min

    Louisa Hanoune demande à ce que la parole soit rendue au peuple.
    Depuis quand le peuple a eu droit à la parole? Le peuple a toujours été muselé. Les représentants des partis politiques et les pseudos députés ont toujours parlé, choisi et décidé
    à sa place. Pire,cette poignée de pseudos politiciens s’est érigée contre le peuple,en votant des lois scélérates contre lui, au lieu de défendre ses droits,ou à défaut de le consulter.
    Suite à cela, non seulement le peuple est privé de droit à la parole, mais il est aussi pris en otage par les stupides querelles politiciennes, vilenies ,tartufferies et supercheries de tous genre, exercées par les responsables des partis et les commis députés, en prouesses surréalistes pour fabriquer mensonges sur mensonges à servir au peuple. Du coup,les citoyens de ce peuple,hormis les adhérents et sympathisants de partis, sont devenus la majorité silencieuse, allergique aux urnes parce que fatigués et désabusés par cette série de manœuvres politiciennes bassement truquées.
    En conséquence,le peuple ne veut plus être représenté ni par ces partis sordides,ni par ces zigotos de pseudos députés. Il préfère se replier dans son stoïcisme, et s’en remettre dignement à Dieu. Devenu aphone par la force des choses, et orphelin, le peuple Algérien ne demande pas à ce qu’on lui rende la parole, mais il demande simplement à ce qu’on lui rende son pays et sa liberté.

    Rani Zaafane
    14 février 2018 - 19 h 38 min

    Cette dame n’a plus de crédibilité depuis qu’elle a soutenu le 4ème mandat présidentiel; d’ailleurs un recul de la popularité de sa formation politique a été constaté lors des différentes élections organisées après 2014.De plus, ses positions et déclarations sont complètement dépassés tant sur le plan politique qu’économique ou social.Elle fait beaucoup plus dans la démagogie et le populisme qu’autre chose, on a l’impression qu’elle a perdu la boussole!! Faute de renouvellent de son discours, elle risque avec son parti d’ être éjectés du paysage politique pour ne devenir qu’un parti microscopique à l’instar des dizaines d’autre partis crées pour meubler une démocratie de façade.

    Alimaz
    14 février 2018 - 17 h 35 min

    Notre pays n’a pas besoin d’un autre Président élu, non, il nous faut un Dictateur éclairé qui remettra les pendules à l’heure avec la formule « la carotte ou le bâton » et une bonne fois pour toute…sinon, c’est tout droit vers la catastrophe annoncée.
    Tout le reste n’est que démagogie.

      Argentroi
      14 février 2018 - 22 h 10 min

      Avec tout ce qui se passe dans le monde et ce qui s’est passé en Algérie, il y a encore des gens qui parlent de dictature quand d’autres veulent assurer leur miche de pain et leur sachet de lait que les affameurs ont eu « l’intelligence » d’en réduire la quantité de poudre de lait jusqu’à croire qu’on boit de l’eau! Alimaz, le meilleur dictateur contre les affameurs, les accapareurs, les parvenus de tout genre qui se sucrent, c’est le peuple !

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