Grèves et présidentielle 2019 : qui le bras droit d’Ouyahia vise-t-il ?
Par Hani Abdi – A Mascara, lors d’une session de formation sur la communication électronique organisée par son parti, Seddik Chiheb, porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), lie les derniers mouvements de grève aux prochaines échéances électorales. Pour le porte-parole du RND et bras droit de son secrétaire général, Ahmed Ouyahia, les mouvements de grève et de protestation qui ont marqué la scène nationale ces derniers mois viseraient plutôt la prochaine présidentielle. Autrement dit, il s’agirait de grèves et d’actions de protestation éminemment politiques.
Des mouvements de troubles qui seraient même le fruit de la manipulation de «parties» qui prennent l’Algérie pour cible. Le bras droit d’Ahmed Ouyahia soulève de lourdes accusations, affirmant ainsi que de tels troubles sociaux sont prévisibles «à l’approche de la présidentielle de 2019». Pour Seddik Chiheb, qui est habituellement très discipliné et ne dit rien sans l’aval de son chef, Ahmed Ouyahia, «chaque partie veille à renforcer ses positions en préparation de ce rendez-vous».
Le porte-parole du RND laisse ainsi entendre que même les attaques contre le Premier ministre, qui est aussi le premier responsable du parti, sont liées à la présidentielle de 2019. Seddik Chiheb n’apporte cependant pas de précisions. Par ses propos, le porte-parole du RND suscite plus d’interrogations qu’il apporte de réponses.
Quand Seddik Chiheb affirme que les grèves sont directement liées à la présidentielle de 2019 insinue-t-il qu’elles sont manipulées par des partis politiques ou des officines étrangères ? Si c’est le cas, qui sont-elles ? Qui le bras droit d’Ouyahia vise-t-il ? Les partis de l’opposition que son chef a déjà étrillés ? Les islamistes, qui ont soutenu mordicus la grève du Cnapeste contre la ministre de l’Education Nouria Benghebrit ? Des puissances étrangères fortement implantées en Algérie qui chercheraient à travers leurs relais locaux à influencer les centres de décision pour la prochaine présidentielle ? Les propos du porte-parole du RND laissent la porte ouverte à toutes les supputations, telles que celle d’un probable départ de la primature d’Ahmed Ouyahia.
Les déclarations de Seddik Chiheb sonnent comme une réaction indirecte d’Ahmed Ouyahia aux critiques adressées au gouvernement par rapport à sa gestion des conflits sociaux, notamment dans les secteurs de la Santé et de l’Education.
H. A.
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