Mesures de levée ou de gel des importations : les explications du ministère du Commerce

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Le siège du ministère du Commerce. New Press

Les mesures annoncées mercredi dernier par le ministère du Commerce sur la levée ou le gel des importations de certains produits interviennent suite à l’examen des requêtes présentées par des industriels lors des réunions avec la Commission de sauvegarde de la production nationale, a indiqué le chef de cabinet de ce ministère, Lyes Ferroukhi, dans un entretien à l’APS.

Sur la base des requêtes d’entreprises industrielles plaidant pour la levée ou la suspension de l’importation de certains produits et matières premières, reçues par le ministère du Commerce, la Commission de sauvegarde de la production nationale a tenu depuis le début de l’année 2018 quatre réunions avec des filières industrielles, explique-t-il.

Selon M. Ferroukhi, ces réunions ont non seulement permis de prendre des décisions immédiates par le ministère du Commerce à travers ces nouvelles mesures, mais d’amener aussi ces entreprises à s’organiser volontairement sous forme d’associations ou de groupements industriels pour mieux défendre leur production.

Cette commission reçoit des requêtes soit pour élargir la liste des produits aux mesures de sauvegarde (suspension ou relèvement des droits de douanes ou soumission à la taxe intérieure de consommation), soit pour la levée de l’interdiction à l’importation de certaines marchandises ou matières premières non produites localement ou insuffisamment produites en quantité ou fabriquées avec une qualité qui ne répond pas aux besoins des industriels.

Suite à ces quatre réunions, des décisions avaient été prises immédiatement après consultation du Premier ministère, poursuit-il.

C’est dans ce sens que les restrictions à l’importation ont été levées pour des produits et intrants classés dans cinq sous-positions tarifaires (plaques, feuilles, bandes, rubans, pellicules et autres formes plates, autoadhésifs, en matière plastiques, sacs d’emballages pour produits alimentaires en polymères de l’éthylène, à l’exclusion des sacs aseptiques pour l’emballage des produits alimentaires, sachets…).

Selon les détails techniques donnés par le même responsable, l’introduction de ces produits dans la liste initiale des produits suspendus à l’importation s’expliquait par le fait qu’ils relèvent d’une sous-position tarifaire qui rassemble à la fois des produits existant suffisamment sur le marché national et aussi ceux qui ne sont pas fabriqués localement ou insuffisamment produits.

Mais il est arrivé que la mesure de suspension a touché tous les produits relevant d’une même sous-position tarifaire alors que cette interdiction à l’importation en ciblait un seul produit, et ce, du fait que le tarif douanier n’a que dix chiffres et qui est donc incapable de contenir les détails des sous-produits.

Réactualisation du décret exécutif fin mars

A contrario, lors de ces réunions de filières avec la Commission de sauvegarde, il a été constaté l’existence de produits fabriqués par des entreprises locales, mais qui n’ont pas été suspendus à l’importation.

«Nous allons y remédier à la fin mars en cours au moment de la réactualisation du décret exécutif portant désignation des marchandises soumises au régime des restrictions à l’importation, c’est-à-dire après le premier trimestre de sa mise en œuvre.»

En attendant et après consultation du Premier ministère également, il a été décidé du gel de la domiciliation bancaire des biscuits et produits similaires (produits de la boulangerie, de la pâtisserie ou de la biscuiterie, pain croustillant dit «knackebrot», pain d’épices, biscuits additionnés d’édulcorants, gaufres et gaufrettes, biscottes, pain grillé…).

«Ces produits sont fabriqués largement en Algérie et qui sont de très bonne qualité et à des prix abordables par rapport à ceux importés, mais qui n’avaient pas été suspendus à l’importation par le décret de janvier 2018. Nous avons aussi remarqué que ce sont des produits superflus comme le pain grillé et les biscottes que nous pouvons facilement faire chez nous, mais qui continuaient d’être importés», relève le représentant du ministère du Commerce.

Interrogé sur l’économie en devises qui sera induite par ce gel à l’importation de ces biscuits, M. Ferroukhi l’estime à une dizaine de millions dollars : «Le montant n’est pas important, mais c’est le geste qui compte. Importer des biscottes et du pain grillé est vraiment aberrant.»

Par ailleurs, le chef de cabinet du ministère du Commerce salue la tenue de ces réunions avec les filières industrielles dans la mesure où elles ont encouragé les producteurs à s’organiser en groupements afin de mieux défendre leur activité et faire face à la concurrence.

A titre d’exemple, «dans la filière plastique, les producteurs sont tellement nombreux et éparpillés sur le territoire national qu’ils ne se connaissaient même pas entre eux. Ils se sont organisés en groupements industriels de producteurs de plastique» à la faveur de ces réunions, détaille-t-il.

Quant à d’éventuelles autres réunions de la Commission de sauvegarde, M. Ferroukhi fait savoir que pour l’instant, il n’y a pas assez de requêtes pour l’organisation d’autres rencontres avec d’autres filières.

Selon lui, «à chaque fois qu’il y a un nombre suffisant de requêtes, nous nous réunirons avec la filière concernée en invitant l’ensemble des intervenants concernés. Le ministère du Commerce, en tant qu’observateur, essayera à chaque fois de mettre en œuvre la solution qui se dégagera des discussions».

R. E.

Comment (3)

    mezian
    4 mars 2018 - 11 h 19 min

    Tant qu’à faire, Il serait même judicieux de remplacer les étudiants en médecine, actuellement en grève, par des étudiants étrangers. Ça évitera le spectre de l’année blanche!… et le problème des affectations futures! Finalement on n’est jamais mieux servi que par l’importation! N’est-ce pas?

    no news
    4 mars 2018 - 7 h 59 min

    commerce veut dire acheter et vendre. on doit le nommer ministre des licences d’importations car on ne peut pas vendre et on ne pas acheter. le jour ou on abolira ces licences et la subvention des importatations via le change du dinar a un taux derisoire des devises est le jour ou l’economie algerienne commence a s’ameliorer. ce taux de change profite a la mafia de l’import mais punit les exportateurs et cree la penurie voulue par ces commercants.
    aujourd’hui l’economie algerienne se resume a licences d’importation. le ministre du commerce est juge par le benefice que le pays fait, c’eat a dire vendre plus qu’acheter.

    Anonyme
    4 mars 2018 - 2 h 21 min

    On ne peut vivre sans importer les vers de terre et les abats des reptiles.
    Nos tubes digestifs se sont habituée aux menus bizarroïdes
    ALLAH GHALEB

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