Pétrole : l’AIE veut plus d’investissements pour répondre à la demande
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) réclame une reprise des investissements mondiaux dans le secteur pétrolier afin que la production, pourtant abondante aux Etats-Unis, puisse suffisamment progresser pour répondre à la demande après 2020.
«Comme nous l’avons souligné de manière répétée, la faiblesse des investissements mondiaux reste une source d’inquiétude», a déclaré Fatih Birol, le directeur exécutif de l’agence, cité dans un communiqué, repris par l’AFP.
«Il faudra plus d’investissements pour compenser les champs pétroliers en déclin – le monde doit remplacer 3 millions de barils par jour chaque année, l’équivalent de la mer du Nord – tout en faisant face à la croissance robuste de la demande», a-t-il ajouté.
L’AIE, qui publie ses prévisions à cinq ans sur le marché pétrolier, estime que la demande devrait augmenter de 6,9 millions de barils par jour (mbj) d’ici à 2023, à 104,7 mbj, tirée par la Chine.
Les capacités de production mondiales devraient, pour leur part, progresser de 6,4 mbj pour atteindre 107 mbj à la même échéance, essentiellement grâce aux Etats-Unis.
L’augmentation de la production permettra de largement répondre à la croissance de la demande jusqu’en 2020, juge l’AIE.
Les Etats-Unis, dont la production est soutenue par l’exploitation des huiles de schiste, vont couvrir à eux seuls 80% de la croissance de la demande sur les trois prochaines années. Le reste viendra du Brésil, du Canada et de la Norvège.
Mais il faudra des investissements supplémentaires pour encourager l’offre après 2020, souligne le rapport de l’agence.
Le secteur n’a, en effet, pas encore récupéré de l’effondrement des dépenses en 2015-2016.
A la suite de la chute des cours, il y a quelques années, les compagnies pétrolières avaient, en effet, taillé dans leurs dépenses. Et selon l’AIE, il n’y aura peu ou pas d’augmentation des dépenses dans l’exploration-production en dehors des Etats-Unis, cette année comme en 2017.
R. E.