Hommage à Einaudi, l’historien qui a fait remonter de la mémoire les massacres du 17 octobre 1961

Hommage Einaudi massacres 17 octobre 1961 Paris
Jean-Luc Einaudi. D. R.

Un recueillement a été organisé jeudi après-midi au cimetière Père-Lachaise (Paris) en hommage à l’historien Jean-Luc Einaudi, décédé le 22 mars 2014, qui avait fait remonter de la mémoire collective en France les massacres du 17 octobre 1961 à Paris.

La cérémonie s’est déroulée en présence de ses amis français, dont le réalisateur documentariste Daniel Kupferstein, auteur de nombreux films, en particulier Dissimulation d’un massacre (2001), sur les massacres du 17 octobre 1961, Djoudi Bedar, frère de Fatima la lycéenne de 15 ans retrouvée noyée dans la Seine, et l’un des organisateurs de la marche des Algériens à Paris, Mohamed Ghafir, dit «Moh Clichy».

Un émouvant hommage a été rendu à l’auteur de La Bataille de Paris (1991, réédité en 2001) dans lequel il raconte l’histoire de ce massacre perpétré en plein cœur de Paris. «Un massacre oublié pendant des décennies, refoulé par la conscience collective, étouffé par le gouvernement», avait-il dit.

Au cours de la cérémonie, son message au peuple algérien, écrit deux ans avant sa mort, a été lu et dans lequel Jean-Luc Einaudi avait souligné que «cinquante ans plus tard, l’Etat français n’a toujours pas reconnu le crime commis contre vous, mais la vérité est en marche».

Grâce à ses recherches, il était parvenu à dévoiler une bonne partie des dessous de ces tragiques événements qui ont coûté la vie à plusieurs centaines d’Algériens. Il a été le premier à divulguer la liste des 390 Algériens morts le 17 octobre 1961 victimes de la répression sanglante de la police parisienne.

Militant politique de gauche, Jean-Luc Einaudi a écrit plusieurs ouvrages en relation avec la guerre de libération, dont notamment Pour l’exemple, l’affaire Fernand Iveton, L’Harmattan (1986), La ferme Améziane. Enquête sur un centre de torture pendant la guerre d’Algérie, L’Harmattan (1991), Un Algérien, Maurice Laban, Le Cherche midi (1999), Scènes de la guerre d’Algérie en France : automne 1961, Le Cherche midi (2009), coll. «Documents» et en 2013, Le dossier Younsi : 1962, procès secret et aveux d’un chef FLN en France, Tirésias.

R. C.

Comment (3)

    DongDong
    24 mars 2018 - 9 h 37 min

    La cause algerienne ?? Une cause inutile !!! Tous ses sacrifices pour que au final les algeriens meurent en mer pour fuir le pays ou font la queue toute la journee chez TLS VFS pour un visa pour pouvoir se soigner , etudier , aller au cinema , travailler. … vivre quoi !!! Parce que l algerie aujourd’hui, c’est le pays des morts vivants , le pays de la morbidite , ou le pouvoir est plus préoccupé par des cranes de personnes mortes plusieurs siecles deja que par l’avenir des vivants…morts…

    MERCI
    23 mars 2018 - 11 h 04 min

    il a fait un grand et long travail pour la cause Algérienne et mettre à nu les exactions du colonialisme Francais de l’époque , l’algerie devrait au moins lui devrait etre reconnaissante de nous avoir aidé à voir plus clair sur nos chouhadas jetés dans la seine , Allah yerhemhoum . il devrait etre considéré lui aussi comme un héros de la cause algerienne.

    Chaoui
    23 mars 2018 - 5 h 42 min

    Paix à l’âme de ce journaliste-écrivain qui témoigna dans ses écrits des affres et sévices infligé en France à notre communauté début des années 60 (61/62) par les forces de l’ordre de l’Etat colonial qui avaient reçu des pouvoirs publics au premier desquels le triste Préfet Papon carte blanche de réprimer et tuer des Algériens. Son nom est lié à notre guerre de Libération.

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