La politique sécuritaire de Macron remise en cause

super U Lakdim
Super U de Trèbes où s'est retranché le terroriste avant qu'il ne soit abattu. D. R.

A peine les hommages aux victimes des dernières attaques commises par le Franco-Marocain Redouane Lakdim dans le département de l’Aude (sud) rendus que la polémique au sujet des fichés S a éclaté, ouverte par la droite qui tente tant bien que mal de trouver là une brèche dans laquelle elle pourrait s’engouffrer pour tenter de (re)naître et, surtout, de détourner les regards braqués ces jours-ci sur le chef historique, Nicolas Sarkozy, empêtré dans le scandale du financement présumé illicite de sa campagne de 2007 par l’argent libyen, et l’extrême droite qui, par la voix de Marine Le Pen, s’est directement attaquée au ministre de l’Intérieur dont elle a demandé la démission, mettant en cause la gestion de la lutte antiterroriste, jugée défaillante, laxiste et incapable de venir à bout des loups solitaires qui se sont révélés susceptibles de frapper quand et où ils veulent, y compris dans les bourgades les plus reculées pour marquer les esprits et créer la psychose.

Les attaques sont multiples, allant donc jusqu’à la demande de la démission du ministère de l’Intérieur, Gérard Collomb, accusé de sous-estimer la menace qui pèse sur la France, cible de Daech depuis janvier 2015. La mouvance djihadiste a, en effet, revendiqué la quasi-totalité des attentats perpétrés depuis lors par 19 fichés S, ayant fait plusieurs dizaines de victimes, un lourd bilan que les Français ont du mal à accepter. Un autre débat est, par ailleurs, ouvert à propos du rapatriement des 258 Français djihadistes partis combattre en Syrie et en Irak.

Les critiques se concentrent sur la surveillance des fichés S, près de 20 000, composés pour la plupart d’islamistes radicalisés, 12 000, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Plus surprenant, ce sont aussi des activistes du Kurdistan, d’éléments terroristes tamouls venus du fin fond du Pondichéry, des militants du Hezbollah, des supporters de foot violents et, plus drôle encore, d’écologistes opposés au projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Nantes).

La réponse apportée par le chef de l’Etat et le gouvernement, considérant que «le risque zéro n’existe pas» et «on ne peut pas mettre un policier derrière chaque fiché S» ne suffisent plus aux yeux de nombre de Français qui exigent plus de fermeté à l’égard de tous ceux qui peuvent constituer un danger potentiel. Cela passe par «l’expulsion des étrangers, la déchéance de la nationalité des bi-nationaux et par la poursuite pénale des Français de souche», a réclamé la présidente du Front national (FN).

La menace terroriste demeure «élevée», a indiqué le chef de l’Etat, peu après l’attaque de Carcassonne. Peut-il en être autrement dès lors qu’un autre groupuscule, inconnu jusqu’ici, dénommé «Le Moujahid solitaire», et repéré par une organisation américaine, Counter Extremism Project (CEP), appellerait à attaquer la France ? Une information peu relayée par les médias français.

Créé le 13 février dernier et composé de 125 membres, selon le CEP, «Le Moujahid solitaire» diffuse sur Internet des vidéos de propagande expliquant le mode d’emploi pour la fabrication de bombes artisanales, donnant des conseils sur les attaques avec armes blanches, sur les cibles potentielles et, pour combattre, à devenir, s’il le faut, des «bombes humaines», a indiqué l’organisation américaine.

Par ailleurs, d’autres voix, qu’on qualifiera bientôt de complotistes, s’élèvent et s’interrogent sur les vrais mobiles des attaques ayant visé la France. Les origines, presque toutes marocaines, et les profils quasi identiques des djihadistes font peser un doute sur les réelles motivations des terroristes. La question est de savoir, selon certains analystes, si les attentats commis ces dernières années n’ont pas été une manipulation d’officines étrangères dans le but de forcer la main à la France, d’infléchir et d’orienter sa politique et ses positions sur de nombreux dossiers, notamment celui du Sahara Occidental.

De Paris, Mrizek Sahraoui 

Comment (2)

    BEKADDOUR MOHAMMED
    27 mars 2018 - 12 h 21 min

    Ni la France ni Israël ni aucun des cinq continents de cette planète ne vivront dans la sécurité tant que la créature appelée Homme/Insane ne s’est pas harmonisée avec Celui qui l’a créée, et comme sanction à la bêtise humaine tout se dérègle en crescendo, tout fond, s’estompe, se dilue dans cet océan de sang et de boue, de larmes, n’est-ce pas Petit Elysée ! La plus belle avenue du monde… Les Champs Elysées… (Appellation Français Vin Blanc)… s’est faite engrosser par un monstre, elle a enfanté les plus belles laideurs, « Miroir, miroir, dis moi que je suis La Plus Belle » !

    maxipolos
    27 mars 2018 - 12 h 02 min

    La politique sécuritaire de Macron a montré ses limites, notamment depuis que Macron a confondu la réalité, plus complexe, et la communication visant à tromper l’opinion. On l’a vu scénariser un conseil de défense alors que, d’ordinaire, ce type de réunion se fait dans la discrétion totale. La France est dan le viseur, et rien n’est fait pour la riposte, si ce n’est une agitation tous azimuts.

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