Lutte contre le terrorisme : la  France dépassée ? 

Terrorisme Collomb
Gérard Collomb, ministre français de l’Intérieur. D. R.

Par Sadek Sahraoui – Faisant le point sur la situation sécuritaire et les difficultés à lutter contre le terrorisme, le ministre français de l’Intérieur, Gérard Collomb a révélé dans un entretien accordé samedi au quotidien Ouest-France que ses services disposent d’un fichier comportant 26 000 individus fichés S. «Mettre en prison les 26.000 fichés S, ou ceux qu’on jugerait dangereux est impossible», a soutenu M. Collomb face aux critiques de l’opposition qui demandent des mesures plus sévères à l’encontre des individus fichés.

A ces 26 000 fichés S, il faut sans doute ajouter les terroristes français de retour des théâtres de conflits moyen-orientaux. Ceci pour dire que la France, en matière de lutte contre le terrorisme, n’est pas encore au bout de ses peines. La menace reste encore importante.

A l’occasion, le ministre français de l’Intérieur a fait savoir que vingt étrangers radicalisés en situation régulière ont été expulsés du territoire français en 2017 : «Il s’agit d’un chiffre jamais atteint auparavant.»

M. Collomb était interrogé particulièrement sur les expulsions d’étrangers radicalisés, à nouveau réclamées par la droite et l’extrême droite après les attentats terroristes qui ont fait quatre morts dans l’Aude le 23 mars. «Déjà le cas !», a-t-il aussi répondu sur Twitter samedi, qualifiant le chiffre de 20 expulsions de «record», sans donner plus de détails notamment sur la nationalité des expulsés.

Dans son entretien à Ouest-France, le ministre de l’Intérieur a aussi estimé que les attaques à Trèbes et Carcassonne étaient «difficilement prévisibles». Dans ce contexte, il est même possible de déceler dans les propos de Gérard Collomb une forme d’impuissance. La France est-elle dépassée ? Difficile à dire. Une chose est certaine : le phénomène du terrorisme commence à peser de façon considérable sur les Français.  Leur auteur, Radouane Lakdim, un marocain, était inscrit au Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) depuis novembre 2015, mais les investigations n’avaient montré «aucun signe laissant présager un passage à l’acte». La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) lui avait envoyé en mars une lettre de convocation pour un entretien d’évaluation : «Elle souhaitait s’assurer qu’il ne présentait plus de signe de radicalisation avant que son dossier ne soit éventuellement mis en veille», a indiqué le ministre.

S. S.

Comment (3)

    Amazighkan
    2 avril 2018 - 17 h 51 min

    La France ne peut pas attaquer de front les terroristes islamistes car il faut bien les nommer, au risque de déclencher une guerre civile ruineuse en pertes humaines et économiques.
    Les musulmans de France sont en majorité paisibles et soucieux de vivre en paix leur exil en pratiquant ou pas la religion dont ils sont culturellement issus. Ils sont néanmoins désorientés par l’émergence de toutes ces sectes agissantes qui distillent un discours de haine et de victimisation.
    Ces sectes ont réussi en Algérie par la contrainte et par les menaces à travestir de façon spectaculaire les us et coutumes des gens dépourvus de connaissances et de culture pour résister à ces charlatans.
    En France, les données ne sont pas si favorables à l’expansion de cette idéologie mortifère même si des attentas meurtriers et lâches sont perpétrés ici et là.
    D’un autre côté, la France et les occidentaux en général doivent tirer les leçons du passé en arrêtant de jouer avec le feu ou plutôt les vipères (manipulation des islamistes à des fins partisanes) car les retours de flammes existent et les vipères mordent les mains des plus hardis des charmeurs.

    Anti khafafich
    2 avril 2018 - 15 h 42 min

    Leur histoire des 26000 n etait qu une operation de com. maintenant avec les tueries qui ne s arretent pas ils se sont fait pieges. fekkouha b sennikoum dork ya el kedhabine

    Anonyme
    2 avril 2018 - 15 h 15 min

    L’occident avait réveillé les démons qui sommeillaient tapie dans la religion musulmane pour combattre le péril communiste . Maintenant ils doivent passer à la caisse.

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