L’arme citoyenne
Par Meriem Sassi – La mobilisation des citoyens sur les réseaux sociaux pour appeler à la sauvegarde des droits des consommateurs s’intensifie. Après «Khelliha tssadi» (Laissez-la rouiller), lancée il y a quelques semaines, pour protester contre les prix exorbitants et injustifiés des véhicules, au détriment du citoyen, une nouvelle campagne est désormais lancée pour protester contre les prix toujours en hausse de la sardine, autrefois un aliment abordable pour toutes les franges populaires.
La nouvelle campagne de boycott «Khellih ye’oum» (Laissez-le nager) ou «Khellih yefsed» (Laissez-le pourrir) est un nouveau cri de colère et de protestation de la population mise à rude épreuve, depuis quelque temps, au vu de la cherté de la vie et de l’érosion continue du pouvoir d’achat, dans le sillage de la crise que connaît le pays.
Une crise dont les effets sont particulièrement ressentis par les catégories les plus vulnérables, mais aussi les classes moyennes, au vu de la cherté de la vie et de la hausse des prix de tous les produits et services, du fait des mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances de 2018, mais surtout du fait de la spéculation qui s’intensifie au détriment des citoyens.
La hausse des prix est généralisée et le plus souvent injustifiée, délestant les consommateurs de leurs maigres possibilités d’accéder à des produits auparavant abordables, qu’ils soient alimentaires et autres, et bouchant tous les horizons permettant au citoyen lambda d’aspirer à une amélioration de son confort quotidien ou d’ouvrir de meilleures perspectives à sa famille.
Une situation qui a exaspéré les associations de défense des consommateurs, mais aussi des groupes de citoyens qui brandissent l’arme du boycott face aux spéculateurs qui bâtissent leur ascension économique et sociale sur le dos des plus vulnérables.
Des initiatives de boycott et de protestation, qui peuvent faire tache d’huile et faire reculer la spéculation, pour peu que les autorités s’impliquent en élargissant les contrôles pour faire respecter la loi et interdire des marges exorbitantes que s’octroient des acteurs économiques sans foi ni loi.
M. S.
Comment (4)