L’arme citoyenne

sardine boycott citoyens
La mobilisation citoyenne pour la sauvegarde des droits des consommateurs s’intensifie. D. R.

Par Meriem Sassi La mobilisation des citoyens sur les réseaux sociaux pour appeler à la sauvegarde des droits des consommateurs s’intensifie. Après «Khelliha tssadi» (Laissez-la rouiller), lancée il y a quelques semaines, pour protester contre les prix exorbitants et injustifiés des véhicules, au détriment du citoyen, une nouvelle campagne est désormais lancée pour protester contre les prix toujours en hausse de la sardine, autrefois un aliment abordable pour toutes les franges populaires.

La nouvelle campagne de boycott «Khellih ye’oum» (Laissez-le nager) ou «Khellih yefsed» (Laissez-le pourrir) est un nouveau cri de colère et de protestation de la population mise à rude épreuve, depuis quelque temps, au vu de la cherté de la vie et de l’érosion continue du pouvoir d’achat, dans le sillage de la crise que connaît le pays.

Une crise dont les effets sont particulièrement ressentis par les catégories les plus vulnérables, mais aussi les classes moyennes, au vu de la cherté de la vie et de la hausse des prix de tous les produits et services, du fait des mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances de 2018, mais surtout du fait de la spéculation qui s’intensifie au détriment des citoyens.

La hausse des prix est généralisée et le plus souvent injustifiée, délestant les consommateurs de leurs maigres possibilités d’accéder à des produits auparavant abordables, qu’ils soient alimentaires et autres, et bouchant tous les horizons permettant au citoyen lambda d’aspirer à une amélioration de son confort quotidien ou d’ouvrir de meilleures perspectives à sa famille.

Une situation qui a exaspéré les associations de défense des consommateurs, mais aussi des groupes de citoyens qui brandissent l’arme du boycott face aux spéculateurs qui bâtissent leur ascension économique et sociale sur le dos des plus vulnérables.

Des initiatives de boycott et de protestation, qui peuvent faire tache d’huile et faire reculer la spéculation, pour peu que les autorités s’impliquent en élargissant les contrôles pour faire respecter la loi et interdire des marges exorbitantes que s’octroient des acteurs économiques sans foi ni loi.

M. S.

Comment (4)

    Anonyme
    5 avril 2018 - 7 h 25 min

    Il n’y a pas que la sardine. Nous devons boycotter tous les produits dont les prix sont exagérés tel la pomme locale qui était à moins de 100 da et bonne qualité est passée à plus de 250 da à 400 da pour une qualité moindre depuis la suspension de l’importation de la pomme française. Et j’en passe des exemples comme les légumes qui vont franchir le cap de l’ignominie pendant le mois sacré. Alors, soyons CITOYENS et passons-nous de tout ce qui est abusif quitte à retourner à la KESRA OUA LBEN comme nos vieux.

    AL - HANIF
    4 avril 2018 - 19 h 49 min

    CONTRIBUTION

    L’AGORA SE FAIT BUTER PAR LES DELICES DE L’ENTRE-SOI

     » L’ennemi de la vérité
    ce n’est pas le mensonge,
    c’est la certitude. » ( Friedrich Nietzche)

    L’action seule dessine une pensée qui implique d’agir pour soi et agir pour les autres. La seule forme d’action à laquelle je crois est le partage. L’arrière-pensée est l’antichambre de l’entre-soi car , bâtie sur un préjugé, elle vous pousse à ne pas quitter la tribu et à cultiver l’effet miroir.
    Le débat n’est pas un club de cooptations factices. Il implique de frotter sa cervelle à celle d’autrui.

    Ceux qui ont livré hâtivement un verdict d’élitisme se fourvoient dans les grandes largeurs car j’ai toujours veillé à ne me prévaloir d’aucune rente ni de courir aux abris pour invoquer statut, titre et diplôme, ni même formation.
    Croyant à la permanence de l’écrit et conscient de l’impossibilité du droit à l’oubli dès que l’on utilise le net, j’ai toujours assumé chaque mot.

    J’applaudis chaque contribution sur le site et je voudrai qu’elles soient toujours plus nombreuses et plus provocantes. Donner son avis, interpeller et être interpellé se fait avec l’arrière-pensée (quand-même) de ne pas toujours s’adresser à un microcosme, installé dans la torpeur des habitudes et qui glisse insidieusement vers l’assoupissement de l’entre-soi.

    Conscient que mon nom de plume puisse être urticant de part sa redondance, j’eusse souhaité par idéalisme, être interpellé sur ce que j’écris pour partager. Peu me chaut l’Ego froissé ( je n’ai pu résister à la provocation!) , je n’ai aucune vanité et je ne conçois pas l’acte d’écrire ( dans ce genre mineur, oh combien!)) comme un trip narcissique, ou pour combler un quelconque vide.

    Sans flagornerie, et pour avoir animé un des premiers sites interactifs pendant trois longues années, et partagé échanges et tribunes avec des gens aux idées à l’antipode des miennes, je me réjouis du dissensus présent sur AP et je l’accueille comme étant la marque de la vigueur d’un débat démocratique et une réalité structurante du fait social.

    Algérie patriotique se grandit en n’ayant pas de chapelle et en offrant une tribune à tout personne de bonne volonté désireuse de faire l’offrande d’un partage . Au sortir de longues décennies de réception passive, d’années dans lesquelles la parole a été paralysée et confisquée, ce média me semble répondre à l’appétence des lecteurs/contributeurs pour l’expression d’un positionnement sur la vie et les choses qui l’accompagne.
    Je m’accommode de son angle éditorial en faux naïf, et il s’accommode de nos tropismes.

    J’ai vu hélas des sites péricliter, dépérir et même mourir ( en Algérie et ailleurs) parce que l’entre-soi mobilisait par instinct grégaire, non sur des positions ou des points de débat, mais sur des stratégies d’affrontement et d’alliances.
    Elles sont légitimes et se doivent d’émerger dans le débat démocratique. Elles ne doivent pas emprunter à la bassesse d’âme ou être activées uniquement par réflexe pavlovien.
    La dissonance cognitive est remise en question de la cohérence et du confort intellectuel; elle est vitale pour des nouvelles lectures du monde qui laissent, comme les serpents les peaux des mues anciennes à l’air, pour en arborer des plus belles.
    Plus on est éduqué par une vraie information, plus on peut déjouer les pièges et la contradiction est école et apprentissage. Alors, vive le dissensus!

    J’aurai voulu débattre avec le Professeur Merdaci que je pense être un honnête homme et lui demander d’avoir de l’indulgence pour les trajectoires de vie.
    Des jeunes bien de chez nous, se mêlent au flot d’immigrés des grandes crises humanitaires, cachent leur identité et réclament un statut de réfugié dans toute l’Europe. Quel procès sommes nous fondés à leur faire?

    PS:Promis, je me ferai très rare!

    Anonyme
    4 avril 2018 - 15 h 35 min

    perso j achèterais plus la sardine a ce prix, tres bien, bonne initiative.

    Abou Stroff
    4 avril 2018 - 13 h 35 min

    enfin, le réveil après des décennies de torpeur et de léthargie?
    si le mouvement s’intensifie et met les prédateurs qui occupent les marchés formel et informel et leur accointances au sein du pouvoir en place sur la défensive ou sur la route de l’exil, je promets que je n’utiliserai plus la notion de « tube digestif ambulant » pour caractériser l’algérien lambda.

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