Le revenant

Ouyahia bourrasques
Ahmed Ouyahia, Premier ministre et patron du RND. New Press

Par R. Mahmoudi – Ce n’est pas la première fois qu’Ahmed Ouyahia survit à des bourrasques, en échappant encore cette fois au purgatoire, mais le temps qui lui reste à la tête du gouvernement n’est pas de tout repos. Loin s’en faut. Avec un front social en perpétuelle ébullition, le chômage galopant, le règne de l’anarchie dans certains secteurs comme le commerce, le sport et les télécommunications, l’approche des examens de fin d’année, qui sont autant d’épreuves pour la ministre de l’Education et tout l’Exécutif, l’arrivée du mois de Ramadhan qui mettra tant de départements en état d’alerte…, les prochains mois s’annoncent des plus difficiles. Si difficiles, d’ailleurs, que le pouvoir ne pouvait se risquer à un remaniement plus large à une telle période.

La première tâche qui attend le Premier ministre, c’est de réapprendre à communiquer. Il faut dire que son silence, contraint ou tactique, depuis plusieurs semaines a sérieusement écorné son image d’homme des moments difficiles (pour ne pas dire des «sales besognes» !), rompu à la gestion des conflits et, partant, celle de son gouvernement déjà affaibli par tant d’hostilités et de déboires.

Par ailleurs, on sait déjà qu’avec un cabinet à dominance technocratique, ce gouvernement remanié ne fera que continuer à gérer les affaires courantes, comme dans une période de transition, tant que les perspectives politiques ne sont pas clarifiées. On ne peut donc pas savoir que si c’est ce gouvernement, avec sa composition actuelle, qui va préparer la future élection présidentielle, tout comme on ne connaît pas précisément les aspirations politiques du chef de l’Exécutif, ni d’ailleurs celles du chef de l’Etat. Même si tant d’indices plaident pour le scénario d’un cinquième mandat.

Pour l’instant, Ouyahia doit d’abord s’employer à redonner vie à son gouvernement.

R. M.

Commentaires

    Slam
    7 avril 2018 - 14 h 01 min

    On a beau essayer, changer de 1er ministre, de sous-ministres ou de pseudo-ministres, la greffe ne prend pas. Il y a un rejet. Dans un sytème maffieu-zaimiste, où le Chef est devenu un personnage sacré, vous avez beau essayer de greffer des organes de façade, un gouvernement, une assemblée et tuti quanti, ça ne marchera toujours pas. Vous pourrez même importer un gouvernement chinois au complet, ça ne marchera jamais. La seule solution chirurgicale connue : l’Ablation. Extirper la tumeur, et les cellules parasites avec, les mettre dans un bocal de formol, et les poser dans un musée de l’horreur pour les générations futures.

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