Locales en Tunisie : les islamistes d’Ennahdha en embuscade

élections Tunisiens
Une Tunisienne vote. D. R.

Les Tunisiens ont commencé à voter ce dimanche pour les premières élections municipales depuis la révolution de 2011. Le taux de participation à 10 h ne dépassait pas les 4,5%, a indiqué l’Instance chargée des élections (Isie). Les résultats ne sont, eux, attendus qu’au cours des prochains jours.

Pour des experts, les deux poids lourds de la vie politique tunisienne, Ennahdha et Nidaa Tounès, qui sont les seuls à avoir présenté des listes dans toutes les municipalités ou presque, pourraient rafler la mise. L’enjeu est de savoir justement qui de ces deux partis sortira vainqueur de cette course. Ce scrutin doit permettre de voir émerger une nouvelle génération d’élus. Il sera suivi de législatives et d’une présidentielle en 2019. Ces municipales marquent également le premier pas tangible de la décentralisation, inscrite dans la Constitution et l’une des revendications de la révolution.

En allant voter, Essebsi a appelé les Tunisiens à exercer leur droit constitutionnel et leur devoir national, soulignant que «la démocratie ne s’impose pas, elle s’exerce». Le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a estimé qu’il s’agissait d’un «grand jour pour la démocratie islamique en Tunisie». Ces discours n’ont pas convaincu les gens de sortir de chez eux pour aller voter. Beaucoup de Tunisiens se disent démobilisés en raison d’une inflation proche de 8%, d’un chômage toujours aussi élevé et des «arrangements» entre partis dominants, aux premiers rangs desquels Nidaa Tounès et les islamistes d’Ennahdha.

Repoussées à quatre reprises en raison de blocages logistiques, administratifs et politiques, ces municipales constituent les premières élections depuis les législatives et la présidentielle de 2014, alors saluées par la communauté internationale. Les 11 185 bureaux de vote sont ouverts jusqu’à 18 h (17 h GMT) pour que les 5,3 millions d’électeurs tunisiens inscrits élisent les conseillers des 350 municipalités à la proportionnelle à un tour. Ces conseillers devront ensuite élire les maires d’ici la mi-juin.

Plus de 57 000 candidats sont en lice, dont la moitié de femmes et de jeunes. Sur les 2 074 listes en course, 1 055 sont issues de partis, 860 indépendantes et 159 de coalition, selon l’Isie. Une partie de la population dit tout de même espérer une amélioration de son quotidien : propreté, transports et développement. Dans la foulée de la chute du régime de Zine Al-Abidine Ben Ali en 2011, les municipalités avaient été dissoutes et remplacées par de simples «délégations spéciales» dont la gestion a été jugée défaillante au fil du temps.

R. I. 

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