Italie : vers un gouvernement populiste et xénophobe

Italie gouvernement populiste et xénophobe
Matteo Salvini et Silvio Berlusconi lors d'une conférence de presse à Rome le 12 avril 2018. D. R.

De Paris, Mrizek Sahraoui – Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras, il vaut mieux saisir cette occasion que d’attendre les résultats d’une autre élection aux résultats incertains. C’est sur cette base, sans doute, que les deux formations, M5S et la Ligue du Nord, ayant obtenu la majorité des sièges à l’issue des législatives italiennes du 4 mars dernier, sont parvenues à un compromis pour former le nouveau gouvernement italien.

Les chefs de file des mouvements populiste et d’extrême droite, Luigi Di Maio du M5S et Matteo Salvini de la Ligue du Nord, s’acheminent vers un accord, après d’âpres négociations et de multiples rebondissements, et devraient très rapidement communiquer leur programme et la liste des personnalités devant assurer la charge de ministres.

Ce dénouement, après les querelles de leadership ayant émaillé les deux mois de discussions interminables, est rendu possible après que Silvio Berlusconi, chef de Forza Italia et allié dans la coalition de droite et droite extrême, a donné son aval pour un rapprochement stratégique entre la Ligue et le M5S. «Si une autre force politique de la coalition de droite veut assumer la responsabilité de former un gouvernement avec les 5 étoiles, nous prendrons acte de ce choix avec respect», a assuré il Cavaliere dans un communiqué. Un retournement de situation qui a changé la donne, d’autant que le président de la République, Sergio Mattarella, était à deux doigts de nommer un chef du gouvernement «neutre».

L’arrivée au pouvoir en Italie de partis antisystème inquiète au plus haut point l’Union européenne, qui voit d’un mauvais œil une coalition des extrêmes aux manettes de la troisième économie européenne. Un gouvernement nationaliste, populiste, protectionniste et démagogue en Italie, porte d’entrée de milliers de migrants, est tout sauf une mince affaire pour l’Europe, un cocktail explosif susceptible d’engendrer et de propager une instabilité durable sur le Vieux continent en proie à la montée inexorable du nationalisme.

M. S.

Commentaires

    ainani
    12 mai 2018 - 11 h 02 min

    Les dirigeants de l’Italie politique aiment la « roulette russe » avec toujours la même balle depuis Le Duce, la fin de cette période de l’histoire, fut un crochet du peuple Mussolini et sa compagne Clara Petacci. Sauf que entre 1930 et 1945 si beaucoup voyait dans le fascisme une réponse aux difficultés du moment, aujourdhui les mêmes remèdes que ceux d’antan relèvent de la médecine empirique et sont extrèmement dangereux vu l’etat du peuple italien victime de ce mal-traitement.

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