Que cache la surpolitisation de l’affaire Ali-Yahia Abdennour ?

Ali-Yahia Abdennour Mokrane Aït Larbi
Ali-Yahia Abdennour. New Press

Sitôt lancée, la pétition dite «populaire nationale ouverte» de soutien à l’avocat Ali-Yahia Abdennour connaît déjà ses premiers couacs et des tentatives de manipulation flagrantes. Dans une déclaration rendue publique, l’ex-sénateur et avocat Mokrane Aït Larbi s’est dit surpris de découvrir son nom sur la liste sans avoir donné son aval.

«Si la multiplication des initiatives de solidarité avec maître Abdennour Ali-Yahia est à encourager, écrit Aït Larbi, leur convergence passe par le respect d’un minimum d’éthique.» Il est clair qu’au-delà des professions de foi, servies dans une rhétorique très offensive, cette initiative ne réussit pas à drainer en dehors d’un cercle politique uni par des desseins et des calculs communs.

La présence très remarquée sur cette liste de noms nourrissant des ambitions pour la prochaine élection présidentielle, tels que Mustapha Bouchachi, Ahmed Benbitour ou le commandant de l’ALN, Lakhdar Bouragaa, ou hostiles au cinquième mandat, mais en même temps tentés par une aventure électorale, tels que le chef de Jil Jadid, Soufiane Djilali, laisse penser que les initiateurs de cette action cherchent à utiliser cette campagne de soutien à Ali-Yahia Abdennour comme un tremplin pour la future échéance électorale qui s’annonce aussi floue qu’incertaine pour les différents partis et groupes d’opposition.

Autre fait saillant dans cette démarche unitaire de l’opposition, l’absence visible et intrigante des figures du RCD. Ni Saïd Sadi, qui est pourtant considéré comme un des plus fidèles compagnons d’Ali-Yahia Abdennour, ni l’actuel président, Mohcine Belabbas, n’ont daigné apposer leurs signatures sur cette pétition. Même les deux frères Aït Larbi, qui sont aussi très proches du co-fondateur de la première ligue des droits de l’Homme algérienne et qui ont été les premiers à vouloir politiser l’affaire du logement objet de conflit, se sont brusquement démarqués de la démarche. L’aîné s’est engagé, comme il l’a indiqué dans sa mise au point, sur une autre liste. C’est la preuve que tout le monde, en fait, cherche à exploiter cette affaire à des fins politiques et, plus précisément, de repositionnement politique à l’approche du grand rendez-vous de 2019.

H. A.

Comment (8)

    Argentroi
    17 mai 2018 - 0 h 18 min

    On ne manquera pas de remarquer que l’article fait mention d’une société, en l’occurrence «Unial Algérie», inscrite au registre de commerce le 17 décembre 2014 se prévaloir de réclamer des arriérés de loyer depuis janvier 2013. Voilà une société qui réclame des dus antérieurs à sa création, mais c’est une fable !
    Ensuite, il apparait clairement que l’appartement dont il est question est un bien vacant puisque la société mère est de droit français et donc comme toute entité française, elle ne peut prétendre à aucun droit en Algérie. C’est comme si demain la marine française venait reprendre la base de Mers-el-Kebir ou voir les Galeries de France venir réclamer le musée MAMA des arts modernes etc..
    Et l’autre société Unial qui avait fait signer un bail de location au citoyen Ali Yahia Abdennour à partir de janvier 1967, quel statut avait-elle? Si elle était une entreprise publique, l’appartement est un bien vacant. Et dans l’autre éventualité où elle serait une société privée, comment a t-elle eu la cession des appartements qu’elle prétend gérer. Il semble qu’il y a une arnaque flagrante puisque j’ai trouvé deux sociétés distinctes, la première de droit algérien l’Union Immobilière Algérienne (UNIAL) sise 7, Route des Glycines à El Biar ( Alger) et la seconde de même nom mais de droit français, l’Union Immobilière Algérienne sise 3, rue La Boétie 75008 à Paris et qui n’a aucun droit en Algérie mais se sert du prête-nom de la première sûrement. Affaire à suivre !

    MELLO
    15 mai 2018 - 12 h 42 min

    Une sur-politisation de l’affaire ? Vous dites ? Non , que non . Maître Ali Yahia ne veut que la régularisation de ce bien qu’il occupe depuis 1967, avec un bail de location en tant que « ministre de l’Agriculture ». En effet Ministre qu’il était , il a du contracté lui-même ce bail auprès d’une société dissoute . Lors d’une conférence de presse, il a saisi “les autorités” qui auraient refusé de lui vendre l’appartement qu’il habite depuis une cinquantaine d’année. Cet appartement situé 35, boulevard colonel Bougara à Alger-centre est géré par la SARL Copernic, qui gère une vingtaine de logements dans l’Algérois. Et l’entreprise n’a jamais demandé au locataire de quitter les lieux. Pour Maître Ali Yahia ,de hauts responsables de l’Etat, comme Ahmed Ouyahia, qui voudraient, selon lui, organiser son expulsion de son logement en raison de ses positions politiques hostiles au régime d’Abdelaziz Bouteflika. Ce bien n’est nullement un bien familial, ni un quelconque héritage pour que des membres de sa famille puissent s’en mêler. A un age aussi avancé, comme celui de ce vieux militant, n’importe quel humain se portera en défenseur de sa demande .

    Anonyme
    14 mai 2018 - 14 h 33 min

    Si j’ai bien compris l’affaire, l’appartement est le bien de toute la famille Ali Yahia abdennour et que ce dernier voulait se l’accaparer. D’où mon incompréhension de tout ce tralala de personnes intrigantes qui n’en ratent pas une pour faire du boucan avec un œil vers l’étranger avec l’espoir qu’il leur vienne en aide.

    El Fellag
    14 mai 2018 - 10 h 47 min

    Existent-ils des responsables Algériens honnète;certes mais très peu (…..);la magouille est dans nos gènes,surtout depuis que les cheikhs zaouia distribuent les places aux paradis

    Argentroi
    14 mai 2018 - 10 h 31 min

    Mais personne ne va au fond des choses dans ce foutu bled ! Pourquoi on ne se tient pas aux faits d’abord pour éviter les grosses manipulations, ensuite chacun ira de son avis.
    Je m’explique : on a dit au départ que l’affaire Ali Yahia Abdennour était une affaire politique où le pouvoir cherchait à se venger de ce dernier du fait de son activisme politique. Ensuite, on a rectifié le tir en disant que c’est une question de litige entre deux frères. Et puis on a eu vent de l’histoire abracadabrante de la société algéro-française, dénommée Société immobilière d’Alger, SIAL, d’autres de la société Unial qui s’opposaient à Ali Yahia puisque des sites soi-disant d’information nous mettent la puce à l’oreille en nous révélant que les premiers propriétaires, des juifs français, sont décédés et donc l’appartement est un bien vacant que gérait Sial puis Unial — Moi qui croyait qu’il n’ y a plus de bien-vacant en Algérie car sinon l’appartement revient aux héritiers des propriétaires décédés si l’information est vraie— D’autres nous apprennent que les voisins, qui démentent, n’ont pas eu la cession des appartements qu’ils occupaient comme cela a été annoncé au début de l’affaire. Des journalistes voulant se dédouaner en faisant croire qu’ils font leur travail d’investigation, nous jurent que les services de l’état en charge de l’affaire refusent de répondre à leurs appels téléphoniques mais ne contactent pas Ali Yahia pour qu’il leur apporte les éclairages nécessaires et lui-même ne fait aucune déclaration en ce sens. Bref, Khalouta fi khalouta et je m’étonne encore plus comment les pétitionnaires sont arrivés à se faire une idée claire et apposer leur signature.
    C’est comme l’imbroglio de l’affaire Cevital qui veut implanter une usine dans le port de Béjaïa ou ailleurs. Aucun journaliste ou journal n’a jugé nécessaire de poser la question fondamentale : Cevital a-t-elle reçue l’autorisation préalable des services de la RADP oui ou non ? A moins que la législation ne permette à quiconque d’implanter l’usine qu’il veut, sur le site qu’il veut. Qui sait, c’est possible en Algérie ! Mais que la presse nous éclaire ; il n’y a pas un rédacteur en chef d’un journal arabophone ou francophone qui puisse missionner un petit journaliste au ministère de l’industrie avec un petit billet à la main portant la petite question très simple : peut-on implanter l’usine qu’on veut, là où l’on veut et sans aucune autorisation préalable ? Et si Cevital a en main l’aval nécessaire, pourquoi elle ne le montre pas ?
    Toutes ces manipulations à coup de fake news, d’astroturfing, de connivence flagrante de la presse et de certains partis ne visent pas du tout les présidentielles de 2019. Elles visent une grande déstabilisation du pays. Nous, ghachi, la masse informe, allons-nous être encore les dindons de la farce ? Pourquoi cette masse n’aiguise pas son intelligence et s’affranchit ainsi de la manipulation des puissants et des puissances de l’argent. Pourquoi devrons-nous toujours subir et agir contre nos intérêts ? Sommes-nous des orphelins en bas âge sous tutelle ?

    Djeha Dz.
    14 mai 2018 - 10 h 08 min

    Instrumentalisation, récupération, opportunisme, appelez ça comme vous voulez qu’est ce que ça change à l’affaire de Ali-Yahia.A ???

    Les opposants (personnalités politiques) ont en face d’eux un système qui ne fait rien sans calculs, toutes les actions sociales ou de droit en direction du peuple sont magnifiées, exaltées et transformées en opérations en faveurs du candidat président et son système.
    En politique , il n’y ni éthique ni scrupules. Quand l’occasion se présente, ils font feu de tout bois.
    A mon avis ce n’est rien d’autre que la réponse du berger à la bergère.

    Quand aux autres signataires, ils ont sûrement signé en bonne foi pour la cause de l’intéressé et rien de plus.

    beloud
    14 mai 2018 - 9 h 41 min

    en tout les cas meme avec les batons dans les roues L’ALGERIE est en bonne marche

    Hibeche
    14 mai 2018 - 6 h 02 min

    C’est de bonne guerre, vaut mieux qu’ils prennent position et soutiennent A.Y.A.
    même en ordre dispersé et intéressé, que de ne rien faire, de se taire.

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