La France demande au Maroc de laisser Claude Mangin rendre visite à son époux à Kenitra

Claude Mangin-Asfari
Claude Mangin-Asfari (G). D. R.

La France a demandé au Maroc de laisser Claude Mangin, en grève de la faim illimitée, rendre visite à son mari, le militant sahraoui Naâma Asfari, détenu à Kenitra, a déclaré mardi le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

La militante française Claude Mangin est entrée en grève de la faim illimitée le 18 avril pour protester contre son empêchement la veille par les autorités marocaines de rendre visite à son époux et son expulsion pour la quatrième fois en deux ans, rappelle-t-on.

Interrogé à l’Assemblée nationale française par le député Jean-Paul Lecoq, le ministre a indiqué qu’à plusieurs reprises, «des démarches ont été effectuées auprès des autorités marocaines afin de les sensibiliser sur le cas de Mme (Claude) Mangin et de solliciter immédiatement la possibilité pour elle de se rendre au Maroc pour simplement rendre visite à son mari», soulignant que le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Edouard Philippe suivent de «très près» sa grève de la faim et sont «régulièrement tenus informés» de sa situation. «Sachez bien que nous avons une veille très particulière et très émotionnelle sur cette question», a-t-il assuré.

Des sources proches de la gréviste de la faim, qui bénéficie d’un élan de solidarité et de soutien, ont indiqué à l’APS qu’elle a reçu la semaine passée de hauts responsables sans dire leur qualité.

Plusieurs lettres ont été envoyées au président Macron lui demandant d’intervenir auprès des autorités marocaines pour garantir le «droit fondamental» d’une épouse de rendre visite à son mari condamné à 30 ans de prison.

Lors d’une conférence de presse organisée la semaine dernière à la mairie d’Yvry-sur-Seine, la présidente de l’Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), Régine Villemont, a évoqué un courrier du président Emmanuel Macron dans lequel il a instruit Jean-Yves Le Drian de prendre contact à ce sujet avec les autorités marocaines.

«C’est un courrier encourageant qui charge sans ambiguïté son MAE de prendre contact avec les autorités marocaines», a-t-elle précisé, laissant entrevoir une issue «positive» à la grève de la faim de Claude Mangin pour qu’elle puisse se rendre au Maroc.

Le Maroc, soutenu par la France, interdit depuis des mois des visites aux prisonniers sahraouis détenus dans ses prisons ainsi que celles des militants des droits de l’Homme. On dénombre au total 350 personnes interdites de se rendre au Maroc.

En février dernier, deux avocates, Ingrid Metton et Olfa Ouled, du groupe des 24 militants sahraouis de Gdeim Izik détenus au Maroc depuis plus de sept ans, ont été interdites d’entrée au Maroc.

Les deux avocates du barreau de Paris, qui avaient défendu les militants sahraouis lors des audiences de leur procès en appel entre janvier et mai 2017 à la cour d’appel de Rabat-Salé, ont voulu rendre visite à leurs clients suite à des informations faisant état des mauvais traitements qu’ils auraient subis en prison, rappelle-t-on.

Dix-neuf militants sahraouis, rappelle-t-on encore, ont été lourdement condamnés le 19 juillet 2017 au terme de ce procès où les seules preuves présentées restent des aveux signés sous la contrainte. Les prisonniers politiques sahraouis ont été dispersés dans sept prisons à travers le territoire marocain.

R. I.

Comment (2)

    Norebi
    16 mai 2018 - 5 h 23 min

    Il était temps pour que les responsable français interviennent , auprès de leur amis marocains afin que Claude Mangin puisse rendre visite à son marin détenu politique dans une prison à Kentra Maroc.

    BabElOuedAchouhadas
    15 mai 2018 - 23 h 48 min

    Oufff il était temps même si on sait qu’aujourd’hui l’Elysée et le Quai d’Orsay ont des difficultés à gérer les caprices de leur Prostituée M6 qui dispose trois cartes majeurs de chantage qu’elle ne se privera pas de faire valoir contre ces responsables français ou contre la France à savoir : les dossiers de pédophilie, les migrants subsahariens et le terrorisme de la DGED.

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