Discours de Messahel à l’occasion de la Journée internationale du vivre-ensemble en paix

Messahel discours
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. New Press

Nous publions le texte intégral du discours prononcé par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, à l’occasion de la Journée internationale du vivre-ensemble en paix.

«Ce jour, le 16 mai 2018, les nations du monde entier célèbrent à l’unisson pour la première fois la Journée internationale du vivre-ensemble en paix. C’est, assurément, une nouvelle avancée de tous nos peuples dans l’enrichissement et l’ancrage de la culture de la paix.

Cet acquis de l’humanité est l’heureux aboutissement d’une initiative que l’Algérie a prise sur une idée de l’Association internationale soufie alaouite que préside Cheikh Khaled Bentounes.

C’est donc au nom de mon pays et du groupe africain et avec le parrainage d’une centaine de pays qu’un projet de résolution a été présenté à l’Assemblée générale des Nations unies qui l’a approuvé à l’unanimité de ses membres le 8 décembre 2017.

Cette résolution vient donner une nouvelle dimension à la volonté résolue de la communauté internationale de préserver les générations futures du fléau de la guerre. Elle s’inscrit dans l’esprit, la lettre et la vocation de la Charte des Nations unies en faveur de la paix.

Par sa portée, cette décision conforte la culture de la paix que nos pays construisent patiemment et que nos peuples appellent de tous leurs vœux dans un monde qui voit, ici ou là, son humanité régulièrement bafouée, déchirée et toujours injustement endeuillée par les horreurs de la guerre.

Cette résolution de l’Assemblée générale des Nations unies véhicule des valeurs auxquelles mon pays croit profondément.

Il s’agit de la tolérance, du respect de la différence et de la diversité, du dialogue entre les hommes et les peuples, du rejet de la violence et de toute logique d’exclusion, de marginalisation, de discrimination ou d’extrémisme violent.

Il s’agit de valeurs qui militent pour le rapprochement, la compréhension, la solidarité, la compassion et le pardon entre les enfants d’un même pays, comme avec tous les autres êtres humains sans distinction ni discrimination aucune, dans le respect des diversités qui font et distinguent les uns et les autres.

Il s’agit de valeurs qui, à l’intérieur d’un même pays, cimentent la cohésion du peuple, valorisent les fondements de son identité, consolident son unité, rassemblent ses ressources et ses forces autour d’objectifs constructifs et bénéfiques à toute la communauté nationale.

Vers l’extérieur, ces mêmes valeurs développent les capacités du peuple à l’ouverture sur les autres nations, avivent et nourrissent sa disposition à l’interaction positive avec elles, facilitent et soutiennent sa participation à la construction des solidarités et des consensus internationaux, lui permettent de se mobiliser plus facilement autour des voies pacifiques de règlement des conflits, l’incitent à réagir activement aux violations ou menaces de violations de la paix et l’encouragent, sans nul doute, à contribuer à la promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les cultures et les religions au service de la paix.

L’Algérie tire une légitime fierté de voir les peuples du monde réunis au sein de l’ONU, organisation universelle par excellence, affirmer et reconnaître, une nouvelle fois, dans la résolution A/RES/72/130, que ces valeurs et ces principes auxquels elle est fortement attachée et qui lui ont permis de mettre fin à la tragédie nationale vécue dans la douleur durant les années quatre-vingt-dix et qui guident avec constance l’engagement de sa politique étrangère dans son voisinage immédiat comme dans ses relations avec le reste du monde, célébrés solennellement et universellement en ce jour par les Etats et surtout par les citoyens du monde entier.

En Algérie, l’événement est marqué par un dense programme qui englobe presque toutes les institutions de la République, s’étend sur tout le territoire national et touche toutes les catégories sociales, plus particulièrement la jeunesse dont les institutions scolaires ont dispensé des cours d’explication, de vulgarisation et de familiarisation avec les principes du vivre-ensemble en paix.

Le peuple algérien est d’autant plus sensible et attaché aux valeurs et principes du vivre-ensemble en paix que ceux-ci ont constitué les idées fondatrices de la politique de concorde civile et de réconciliation nationale, prônée avec conviction et mise en œuvre avec détermination par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, politique qui a permis au pays de mettre fin définitivement à la tragédie nationale, de réconcilier tous les Algériens entre eux dans le respect de l’ordre constitutionnel républicain et démocratique et des lois du pays et de les réunir autour de la construction d’une Algérie nouvelle, pleinement ancrée dans son identité musulmane, arabe et amazighe et résolument tournée vers la modernité.

Ces idées rassembleuses et respectueuses des différences ont constitué, à l’initiative et sous l’impulsion de M. le président de la République, le substrat commun aux politiques, stratégies et programmes mis en œuvre dans les différents domaines d’activité économique, sociale, éducative, cultuelle et culturelle.

Elles ont trouvé leur traduction concrète dans les révisions constitutionnelles et dans les nouvelles législations adoptées successivement par le pays, révisions guidées principalement par la consolidation de ces garants du vivre-ensemble en paix que constituent le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit, la promotion des droits de l’Homme et des libertés individuelles, la bonne gouvernance et la justice sociale ainsi que la lutte contre les fléaux sociaux et les facteurs générateurs d’inégalités et de marginalisation.

Pour régner davantage et durablement dans notre monde instable, la paix a besoin que sa cause soit défendue au quotidien, à tous les niveaux et par tous. Pour cela, nous avons besoin d’investir dans les principes du vivre-ensemble en paix en les enseignant dans les programmes scolaires, en les incluant dans les programmes culturels, dans la pratique cultuelle, dans les médias écrits et audiovisuels, en les respectant dans les relations entre Etats, mais surtout en imprégnant de leur profonde signification les comportements de nos citoyens.

C’est dans cette ligne de conduite que l’Algérie s’inscrit et c’est dans cet esprit qu’elle continuera à mettre en œuvre et à enrichir cette feuille de route du vivre-ensemble en paix que nous célébrons aujourd’hui.

Je ne saurais terminer sans saluer les efforts louables que déploient l’ONU et ses différentes institutions, en particulier l’Unesco, dans la promotion de la culture de la paix et des principes et valeurs du vivre-ensemble en paix.

A cet égard, c’est le lieu de rappeler le discours historique prononcé, le 5 avril 2005, par Monsieur le Président de la République à l’occasion de la Conférence sur le dialogue entre les civilisations, les cultures et les peuples, organisée par l’Unesco, dont je citerai trois passages significatifs : « Notre rêve à tous dépend de notre capacité à comprendre l’autre, à l’accepter dans toute sa diversité, une diversité qui, loin de constituer un handicap, peut être, si elle est intelligemment mise à contribution au service du genre humain, une source de progrès pour l’humanité ». « Dans le dialogue islam-Occident sur cette modernité, source de progrès et de mieux-être, chaque partenaire a un nom à porter, une identité à préserver et à enrichir. Chacun doit ressentir une fierté d’être, en même temps qu’il doit éprouver une humilité, pour accepter ce que sont les autres. C’est là une condition essentielle d’un donner et recevoir fécond ». « Pour que le dialogue entre les cultures et les civilisations soit fécond et conduise l’humanité vers le bonheur espéré, pour gagner le pari du vivre-ensemble, il est impératif que nous renforcions cette prise de conscience par des actions concrètes.»

C. P.

Comment (7)

    Anonyme
    17 mai 2018 - 17 h 49 min

    @Mohand Ennagh ; « provient effectivement de la sourate 8 (Al Anfal) verset 55 , effectivement c’est le verset 55 , c’est juste une erreur de frappe. N’empêche qu’elle existe et quel ce Dieu qui traiterait ses propres créatures humaines de vils animaux. Alors que juste à coté il avait dis : وَإِذْ قُلْنَا لِلْمَلَائِكَةِ اسْجُدُوا لِآدَمَ فَسَجَدُوا
    Sourate 2 Al Baqara – La vache verset 34 : « Et lorsque Nous demandâmes aux Anges de se prosterner devant Adam, ils se prosternèrent… »

    Anonyme
    17 mai 2018 - 15 h 57 min

    Discours hypocrite , inapproprié , faux et insultant envers la réalité des faits et des vécus quotidiens en Algérie et partout dans le monde où règne intolérance , mépris , démesure des égos et tout le reste de la nature profondément animale , féroce et brutale des hommes qui sont avant tout portés vers le désordre et la corruption .

    Abou Stroff
    17 mai 2018 - 14 h 36 min

    entre le discours de messahel et la réalité que vit un quelconque algérien lambda, il y a un fossé que même notre bienaimé fakhamatouou national et son omnipotence ne pourront pas remplir.
    d’ailleurs, il faut être d’une naïveté maladive pour croire que dans une société archaïque où l’islamisme a pignon sur rue et est une partie intégrante (malgré les apparences) du pouvoir en place, des non-musulmans peuvent vivre leur vie de non-musulmans sans être lapidés.
    PS: le ramadan vient de débuter. messahel ou un quelconque représentant de la marabunta qui nous gouverne peut il prendre la parole à la télé de boutef (à une heure de grande écoute) et clamer, haut et fort, que ceux qui n’observent pas le jeûne ne doivent pas être mis à l’index?

    LeilaElkadr
    17 mai 2018 - 12 h 39 min

    C’est contradictoire et hypocrite que de célébrer dans notre Algérie d’aujourd’hui « le vivre ensemble« .Le pays a été transformé par les salafistes qui ont pignon sur rue et avec la bénédiction de nos gouvernants en un PAYS DES PLUS INTOLERANTS DE LA PLANÈTE et je ne pèse pas mes mots.Que Signifient chez nous tous ces mots ronflants tels « ENSEMBLE «  ou mème l’expression « la diversité culturelle« .Devrons-nous comprendre par « ensemble«  le fait de devoir vivre avec des anciens terroristes criminels qui prospèrent sous la protection de l’État alors que les patriotes qui,au peril de leurs vies et de celles de leur proches ont prêté main forte pour contrer le peril islamiste sont encore en quête de reconnaissance de leurs sacrifices pour la pérennité de la république.
    Sommes-nous comme la Syrie ou le Liban dans lesquels vivent dans la plus grande harmonie diverses communautés c ulturelles et religieuses(chrétienne,musulmane chiite,sunnite,juifs etc..)

    Muslim
    17 mai 2018 - 11 h 11 min

    Quel « vivre ensemble » ? , les pays qui se sont abreuvés de la culture islamique ne pourront jamais tolérer les autres de confessions et de cultures différentes. Ceux qui se sont nourrit depuis leurs tendres enfances de ces versets : « Il n’y a point auprès de Dieu d’animaux plus vils que ceux qui ne croient pas et qui restent infidèles ». Coran :(8.57); (Coran :9.123 ) ô vous qui croyez ! Combattez ceux des mécréants qui sont près de vous; et qu’ils trouvent de la dureté en vous. Et sachez qu’Allah est avec les pieux; (Coran :47.4 ) Quand vous rencontrerez les infidèles, tuez-les jusqu’à en faire un grand carnage et serrez les entraves des captifs que vous aurez faits; pourront-ils accepter le « vivre ensemble » ?

      Abstrait
      17 mai 2018 - 14 h 11 min

      Non seulement il y’a ces versets que vous citez mais en plus, je crois que L’Algérie est très mal placée pour lire des discours sur le vivre ensemble en paix ! Dans un pays où on agresse des étrangers (chinois) pour avoir eu le tort de boire une petite bière dans un chantier (mosquée d’Alger )….dans un pays où on châtie les convertis, où on adule les terroristes, où on traite de mécréant tout ce qui ne s’intègre pas dans le moule « Zarabo musulman « …….
      Soyons sérieux.. ……
      En plus, qui croit encore à ce machin qu’on appelle ONU sinon ceux qui n’ont rien compris à la géopolitique !!!!

      Mohand Ennagh
      17 mai 2018 - 14 h 58 min

      Cher Mus-aylima,
      La moindre des choses aurait-ètè d’aller vérifier vous-même les ayates que vous citer et de ne pas les copier béatement de sites combatannt l’islam. Une vérification rapide vous aurait permis de constater que votre première citation à laquelle vous accorder la référence « Coran 8:57 », provient effectivement de la sourate 8 (Al Anfal) mais il s’agit de la ayat 55 et non 57. Vous avex fait la même erreur que les sites auxquels vous vous êtes abreuvés.
      Oui il y a intolérance chez nous, oui il y a une recrudescence de barbes pas très catholiques, mais l’intolérance est je crois le propre du Djazayri; celui qui se dit arabe rejette le kabyle, qui rejette le salafie qui rejette le mozabite qui rejette le « récemment baptisé » qui lui même rejette l’Arabe. Au final c’est l’Algérie qui rejette ses enfants comme un corps rejetterais son propre organe. Acceptons-nous sous le soleil de l’Algérie en tant qu’algérien.ne.s et tout ira pour le mieux.

      Ramadenesquement votre,

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