L’inutilité de l’élection présidentielle

Algérie doléances
Qui a fait le système algérien et qui le nourrit ? D. R.

Par Initiative pour la refondation démocratique – Ira-t-il ou n’ira-t-il pas ? Telle est la question qui domine le pré-débat de l’élection présidentielle à venir. Certes, la question est de taille par son caractère doublement exceptionnelle eu égard à la maladie du chef de l’Etat et à la tentation d’un cinquième mandat – unique dans les annales – mais, en même temps, elle  révèle la misère politique qui frappe de plein fouet les affaires publiques.

Les termes du débat sont réduits à leur plus simple  expression. Si c’est lui, l’affaire est classée. Et, en dehors de lui, à qui fera-t-on appel ? Malheureusement, il y a une cohorte de prétendants au casting. Certains en appellent déjà à l’armée. L’attrait de l’exercice du pouvoir fait décidément perdre toute lucidité. A l’aveuglement des dirigeants en place, répond le désarroi du personnel politique réduit à quêter la désignation par le sommet dont les contours restent opaques. Plusieurs se contenteront de jouer les lièvres.

Dans les conditions actuelles, l’expression de la souveraineté populaire est impossible. Les combinaisons d’alliance sont impuissantes car justement intéressées et ne s’attaquent pas au fondement même du vice : l’absence de libertés et le déni des droits. Le jeu est truqué.

Le problème n’est pas de faire partir Bouteflika, quoi que moralement cela a du sens, mais de créer les conditions de l’alternative démocratique et, donc, dégager le système en place. L’absence jusque-là d’alternative est l’expression de l’affaissement de l’esprit civique né du détournement récurrent de la volonté populaire. Il s’agit maintenant de renverser la perspective par un engagement citoyen, actif dans la cité. Et, dans ce cas, le moyen terme est une échéance raisonnable. L’élection à venir est donc à boycotter. C’est le seul moyen de signifier aux gouvernants leur illégitimité et la puérilité de leur démarche qui mène droit dans le mur. Plus d’un demi-siècle après son accession à la souveraineté internationale, l’Algérie se débat encore et toujours avec le problème de la légitimité politique et institutionnelle.

La fragilité de l’édifice politico-institutionnel est d’autant plus significative que l’achat de la paix sociale devient extrêmement difficile à cause de la fluctuation des prix du pétrole. Les grèves et les revendications diverses et variées sont nombreuses mais butent sur l’autisme du pouvoir qui s’appuie ouvertement sur  la planche à billets pour se donner l’illusion. C’est le plus dangereux dérapage jamais effectué auparavant, du moins avec cette ampleur. L’inflation augmente, le pouvoir d’achat baisse tandis que les caisses sociales sont au bord de l’explosion à cause de leur déficit abyssal. L’illégitimité politique mène à la banqueroute financière et à l’impasse politique. C’est le lot de presque tous les systèmes autoritaires. Le régime algérien n’en est pas exempt.

Aujourd’hui, les luttes citoyennes, sociales et syndicales qui se manifestent conséquemment à travers le territoire national doivent s’agréger pour qu’ensemble on arrive à ouvrir les portes du futur par de nouvelles approches et méthodes. L’alternative démocratique passe par la refondation des termes, des pratiques et des instruments politiques. Un socle constitutionnel incontestable et incontesté est à mettre en place. Les termes de la transition sur des principes démocratiques, dont la liberté et l’égalité, sont des fondements incontournables du destin de notre pays.

Ahmed Badaoui, Hadi Dadène, Tarik Mira, Ramdane Moula, Hamid Ouazar, Baghdadi Si Mohamed

Comment (15)

    Selecto
    22 mai 2018 - 6 h 56 min

    A mon avis nos responsables ont peur de lâcher le pouvoir car ils sont conscients qu’ils ont dépassé la ligne rouge et ne leur reste que la fuite à l’avant.

    Anonyme
    21 mai 2018 - 15 h 29 min

    Un vrai état de droits une vraie démocratie une république.
    Elle n’existe pas, même pas en France ni en Europe.
    Redescendez sur terre.
    Le lobby judéosioniste fait la pluie et le beau temps sur les élections françaises il a même relié à sa cause le FN front national de Marine Le Pen c’est vous dire.
    Regardez le maroc avec sa monarchie de m* et un roi qui gouverne uniquement par filiation de père en fils et le tout initialement orchestré par la France….
    Il y a plus de liberté de la presse, de liberté de pensée de LIBRE ARBITRE et d’État de droits en Algérie qu’en France.

      LOUCIF
      21 mai 2018 - 16 h 41 min

      @Anonyme 21 mai 2018 – 15 h 29 min , vous ne voulez pas de changement de gouvernance en Algérie, vous ne voulez pas de démocratie, etc.. etc… ,c’est votre problème pas celui de 40 millions d’Algériens ! Que vient faire ici la comparaison avec la France et le Maroc ! On est en ALGÉRIE !!!

        Anonyme
        21 mai 2018 - 22 h 47 min

        L’Algerie n’est pas une planete.

    El Fellag
    21 mai 2018 - 11 h 20 min

    Un très bon est intéressant article;je rajoute est-ce-que les maghrébins et surtout les Algériens sont apte a vivre dans une vraie démocratie;je ne suis pas aussi sure;et pour plusieurs raisons;en particulier nos gènes tachés par la folie des grandeurs dépensé sans compter l’argent des autres;une fois élu on devient propriétaire de la fonction et aussi du pays pire qu’un roi;ou le roi parfois respecte sa monarchie;notre très gros défaut la corruption et le favoritisme;et pourtant notre religion l’interdit;a mon avis un président ne sert a rien juste pour aidé ses proches et son clan a pilé la nation;ce qu’il nous faut;c’est un conseil de sages de plusieurs personnes casier vierge,élus par le peuple et pour un certain temps;le temps de redresser le pays;juger les coupables reprendre les biens volé au peuple et sa nation;c’est juste un rève et rien d’autre;car nous vivons ou l’argent devenu,la religion;la patrie;et meme le drapeau de ces pourris malhonnète

    Zaatar
    21 mai 2018 - 10 h 05 min

    La lecture de l’article nous amène à tirer fatalement une conclusion: La révolte populaire est inéluctable et un passage obligé de notre pays. Car comment concilier un système illégitime qui détourne à volonté la volonté populaire et un peuple qui s’appauvrit à longueur de temps? c’est comme si vous réalisez une collision entre de la matière et de l’antimatière… le résultat c’est un grand Boum…

    Anonyme
    21 mai 2018 - 9 h 42 min

    pourquoi ces gens qui ont échoué dans tous les domaines,persitent a rester au pouvoir ,? incapables de construire une économie diversifiée,le pays va droit dans le mur,comme le désastre du vénézuela qui a tout misé sur le pétrole, qui se retrouve avec une monnaie de singe et l’éxode de ses habitants fuyant les pénuries et la misere

    Anonyme
    21 mai 2018 - 8 h 11 min

    L urgence est le developpement economique,social,industriel,l education,la sante,la recherche scientifique,l innovation,la construction de logements,l infrastructure les autoroutes ,les ports les aeroports,les energies renouvelables et alternatives,les communications ….etc et tout cela ne peut se faire que dans la securite et la stabilite politique…..On s en foue qui gouvernera le pays… car l essentiels sont les resultats de cette gouvernance…Nous avons les veritables technocrates ,nous avons une veritable Elite jeune et competante pour les engager dans l exercice de faire de l Algerie une veritable puissance economique,industrielle et scientifique en Afrique,reste a nos professionnels de la chose politique de nous epargner de ces batailles de camps et de partis largement depasses par les circonstances conjoncturelles du monde dans lequel nous vivons,ayons une veritable vision pragmatique pour pouvoir evoluer et ne nous enfermons pas dans des considerations partisanes egoistes.L Algerie est notre Patrie a tous
    avec nos diverses sensibilites,aimons ce grand pays,ce veritable pays-continent,le plus vaste d Afrique d une beaute paradisiaque,tout en etant tres fiers de notre histoire plusieurs fois millenaire et nous en avons payes un prix tres eleve,Allah Yarham tous nos Chouhadas.

      Hakikatoune
      21 mai 2018 - 11 h 47 min

      Cher internaute @Anonyme (21 mai 2018 – 8 h 11 min) ,si vous estimez que la méthode de gouvernance, l’Etat de droit, la justice, le débat démocratique, le respect des libertés individuelles et collectives , l’existence d’une société civile sont des aspects subsidiaires ou pas trop important et bien continuons donc allègrement à laisser entre les mains du pouvoir actuel la direction autocratique du pays , ainsi que la gestion de la rente pétrolière sans aucun contrôle et sans exiger de nos gouvernants des comptes et des bilans !

    Gatt M'digouti
    21 mai 2018 - 8 h 03 min

    Ni 5 ieme mandant ni rien !
    Appel au secours Zeroual Nezzar et Toufik
    Sauvez le soldat ALGERIE

    Anonyme
    21 mai 2018 - 7 h 47 min

    République d’Algérie, faut enlever les mots démocratique et populaire qui n’ont aucun sens dans notre pays, les 60 dernières années le prouvent, pour l’élection présidentielle 2019 on a pas besoin de madame soleil pour voir l’avenir.

    LOUCIF
    21 mai 2018 - 7 h 26 min

    La presse algérienne, les chefs des partis politiques algériens en général ne cessent de ressasser sur le cinquième mandat de Bouteflika, de « philosopher » sur sa capacité physique et intellectuelle à gouverner alors que le vrai problème c’est la gouvernance et le système politique algérien ! Au lieu de discuter des vrais problème, de la manière d’aller vers le changement, vers la liberté , vers la démocratie et vers l’État de droit , on perd son temps à parler du 5ème mandat et de Bouteflika ! Avec Bouteflika ou sans Bouteflika si le système politique ne change pas , si la gouvernance ne change pas, eh bien point de salut pour l’avenir politique et institutionnel du pays !

    On parle tellement à longueur de journée de Bouteflika si bien que lorsque le pouvoir va nous sortir de son chapeau un autre candidat de son camp ou de ses clans, on criera à la victoire , on dira qu’enfin le pouvoir a la volonté de changer les choses et on s’en lavera les mains alors que c’est le statu quo ! Ya el khaouya, le problème de l’Algérie ce n’est pas seulement le 5 ème mandat ou la personne de Bouteflika, c’est beaucoup plus sérieux, beaucoup plus profond que cela ! Une nouvelle république est impérative , c’est vital pour l’avenir politique et économique du pays !

    Bon courage à tous !

    lhadi
    21 mai 2018 - 6 h 29 min

    Les élections municipales de 1990 et celles des législatives de 1991 doivent servir d’argument massue contre le sentiment délétère qui se propage dans l’opinion comme parmi les élites, selon lequel accomplir son devoir de citoyen serait inutile. Les plus pessimistes ont déjà pris leur parti de leur retrait définitif. Tout en moi s’insurge contre cet état d’esprit.

    Je vous invite donc à ne pas céder aux maux si répondus qui s’appellent le fatalisme et la résignation. L’un et l’autre doivent nous être étranger.

    Je m’assigne de refuser d’être dupe, de déceler l’imposture, de résister à la complicité de cette opposition sans encrage populaire mais véritable allié conscient de ce régime mortifère et de ses points de vue mono-maniaques obsessionnels.

    Au jour d’aujourd’hui, elle s’épuise en une stérile diatribe. Elle critique mais ne propose rien. Elle détruit vraiment mais ne construit pas. Qu’elle me pardonne si, précisément, je tire arguments sur son refus de se projeter dans l’avenir. Il me semble, en effet, que son courroux révèle son inanité dans son incapacité à proposer, fut-ce sommairement, une alternative.

    A défaut d’idées, de vision, de programme et de stratégie la plus idoine, la muraille de ce pouvoir, autiste aux appels des Cassandres ; ces élites modernisatrices qui s’identifient au progrès, à la science, aux forces productives et à la rationalité, résistera à toute action menaçant son équilibre, sa tradition et son intérêt.

    Je suis ouvert à toute escrime des idées.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

      LOUCIF
      21 mai 2018 - 7 h 42 min

      Cher compatriote @lhadi , vous nous conseillez et encourager à aller voter, d’être à la hauteur de notre responsabilité de citoyen, mais à aucun moment vous ne remettez en question le système électoral algérien, le système politique algérien. Vous nous inciter à aller voter alors que vous n’exiger pas au préalable, par exemple, la constitution d’une Commission d’organisation et de contrôle des élections véritablement indépendante, représentative de la société civile, libre et non au service du pouvoir et de son administration !
      Moi je veux bien aller voter mais pas comme un mouton de l’Aid sous le couteau du boucher ! Tant qu’on aura pas un vrai État de droit, une vraie démocratie, une vraie république , il est illusoire de croire que le vote est la solution idoine aux graves problèmes politiques et de gouvernance que connait le pays !

      Merci pour votre amour du débat démocratique et à celui de l’escrime des idées !

        lhadi
        21 mai 2018 - 22 h 30 min

        Les leçons du passé semblent ne pas avoir été retenues.

        Fraternellement lhadi
        ([email protected])

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