Tizi-Ouzou : des pertes de 100 000 m3 d’eau par jour

Tizi perte d'eau
Le responsable de l'ADE impute ces pertes à l'état du réseau et au vol et du détournement des conduites d'alimentation. D. R.

Quelque 100 000 mètres cubes (m3) d’eau potable se perdent quotidiennement sur l’ensemble du réseau de distribution dans la wilaya de Tizi-Ouzou, a révélé jeudi soir Amar Berzouk, directeur de wilaya de l’Algérienne des eaux (ADE). S’exprimant lors d’une conférence de presse autour du plan d’AEP durant la saison estivale animée au siège de la radio locale, le responsable de l’ADE a imputé ces pertes à l’état dégradé du réseau de distribution et au phénomène du vol et du détournement des conduites d’alimentation. Une situation «pénalisante», a-t-il reconnu, et à laquelle l’ADE veut y remédier en procédant à la réfection des conduites vétustes et à travers la lutte contre les piquages illicites sur les réseaux de distribution. «La priorité n’est pas d’apporter un volume de production supplémentaire, mais de récupérer d’abord cette importante quantité qui se perd», a-t-il soutenu.

Par ailleurs, et se voulant rassurant quant à la disponibilité de l’eau durant la saison estivale, il a affirmé que «la production quotidienne de l’ADE couvre largement la demande de la population de la wilaya». «Nous produisons quelque 300 000 m3 d’eau pour des besoins estimés à 200 000 m3», a-t-il indiqué à ce propos. Des travaux de réfection des conduites d’alimentation défectueuses sont lancés à travers plusieurs localités, notamment à Makouda, Tigzirt, Boubhir, Aderdar et Rebta.

La pluviométrie abondante enregistrée cette année a permis le remplissage du barrage de Taksebt, qui alimente une grande partie de la wilaya, à hauteur de 75%, soit 139 millions m3. Celui-ci enregistre des pertes de près de 20 000 m3 quotidiennement pour cause d’une fuite au niveau de l’une de ses vannes située à une importante profondeur. Une faille que «les services de l’ADE s’activent à réparer depuis quelques jours», a indiqué la même source.

Toutes ces mesures prises par l’ADE permettront, a-t-il assuré, de passer un été «calme» et d’éviter les pénuries d’eau potable vécues par le passé. Sur un autre chapitre, le responsable de l’ADE a indiqué que l’entreprise fait face à des contraintes diverses, telles les créances détenues auprès des clients, le manque d’effectif et le coût de production, qui altèrent son rendement Citant, à ce propos, le coût de la seule facture d’énergie électrique nécessaire à la production et la distribution, il l’a estimée à près de 54 millions de dinars par mois. Enfin, M. Berzouk a annoncé l’ouverture prochaine de 120 postes budgétaires accordés par le ministère de tutelle dans le cadre du renforcement des moyens humains de l’entreprise.

R. N.

Comment (3)

    Zaatar
    2 juin 2018 - 4 h 14 min

    Personnellement si j’étais responsable de ce secteur hydraulique j’aurais eu honte d’annoncer ces informations. J’aurais plutôt démissionné. Mais bien sûr cela n’est pas dans notre culture et nos traditions. C’est plutôt le contraire et on le voit à l’annonce de milliers de mètre cube d’eau qui partent en pure perte et d’un réseau totalement catastrophique synonyme d’une gestion similaire.

    sahraoui
    1 juin 2018 - 18 h 49 min

    bonjour a vous toutes et tous. il y a quelques moi jais dénonces le problème a Ain el hadjel aussi bien aux ministre qu’a Mr le wali personne n’as bougé jais le sentiment qu’aussi bien l’administration que la société des eaux que le citoyen aujourd’ hui dés que il ouvrent les vanes l’eau jailli de la terre nous sommes tous responsable de la destruction du pays . nous profitons de la jeunesse de notre administration pour l’abuser mais ces jours sons comptes chaque un payera a son tour .les malheureux sont les gents jaloux de leur pays

    alimage
    1 juin 2018 - 15 h 39 min

    C’est à l’image de tout.
    Même si l’on nous vendait des villes clef en main, en une année le résultat sera le même.
    Mentalités, manque de civisme…
    Quand je vois la conscience professionnelle et le civisme de nos deux voisins , pourtant moins lotis en infrastructures (sauf zones touristiques) j’en suis jaloux (plantes, décors, propreté, maintenance).
    A les voir travailler la terre ou en usine on voit le sérieux comme en Europe.
    A croire que c’est inscrit dans nos gênes, le sabotage et la paresse, et la religion bien entendu n’interdit pas cela mais plutôt l’encourage.
    A l’étranger ils nous appellent les « agressifs » : Ont-ils tord?

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