Un responsable européen exclut toute adhésion du Qatar à l’Otan
Le ministre de la Défense du Qatar a affirmé que l’ambition stratégique à long terme de son pays est d’adhérer à l’Otan, dans des déclarations publiées à l’occasion du premier anniversaire de la crise du Golfe. «Le Qatar est devenu l’un des pays les plus importants de la région en termes de qualité de l’armement» grâce notamment aux Occidentaux, a déclaré Khaled Ben Mohammed Al-Attiyah au magazine de son ministère, Altalaya. «Nous sommes un allié principal hors Otan», a-t-il dit, ajoutant : «L’ambition est de devenir membre à part entière si notre partenariat avec l’Otan se développe et si notre vision est claire.» Il s’est réjoui des relations croissantes avec l’Alliance atlantique et a estimé que Doha pourrait accueillir «des unités de l’Otan ou l’un de ses centres spécialisés». Le Qatar met déjà à la disposition des Etats-Unis une importante base militaire, celle d’Al-Udeid.
Peu de chance, cependant, que le souhait qatari puisse se réaliser. Selon la presse européenne, un responsable de l’Otan a exclu ce mercredi que le Qatar puisse intégrer l’Alliance. «Selon l’article 10 du Traité de Washington (fondateur de l’Otan, ndlr), seuls les pays européens peuvent en devenir membres», a-t-il rappelé, tout en soulignant que le Qatar était un partenaire «important et ancien» de l’Otan.
En froid avec ses voisins, Doha a multiplié, par ailleurs, depuis un an les achats d’armements auprès des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Italie. Selon le quotidien français Le Monde, les dirigeants saoudiens ont demandé au président Emmanuel Macron d’intervenir pour empêcher l’acquisition par Doha de missiles russes S-400 et menacé, dans le cas contraire, d’entreprendre une action militaire contre le Qatar. Cela pourrait expliquer la raison pour laquelle Doha veut aujourd’hui se mettre sous le parapluie de l’Otan.
S. S.
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