Que cache l’appel de la Coordination des imams à des manifestations ?
Par R. Mahmoudi – La Coordination nationale des imams a reporté le rassemblement auquel elle avait appelé pour jeudi 5 juillet à une date qu’elle n’a pas encore précisée, et promet d’organiser de grandes marches de protestation.
Dans une déclaration à la presse, le coordonateur national de cette organisation, Djelloul Hadjimi, a expliqué cette détermination pour le moins surprenante des imams pour maintenir leur mouvement de protestation par le refus du ministère de tutelle – les Affaires religieuses et des Wakfs – de répondre à leurs doléances qui remontent, selon lui, à longtemps, et de se contenter à chaque fois de s’engager verbalement à satisfaire toutes les revendications, au nombre de quarante-sept.
Ce remue-ménage inédit chez les imams coïncide curieusement avec une vague d’agressions qui cible depuis quelques semaines cette catégorie de fonctionnaires qui se révèlent être si vulnérables. En moins de deux semaines, deux imams ont été victimes d’agressions, l’un à Chlef et l’autre à Skikda, au moment du renouvellement des comités religieux en charge de la gestion des mosquées.
Face aux risques de débordement dans les mosquées, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, a pris une série de mesures préventives, dont le gel immédiat de toutes les opérations de renouvellement desdites associations pour déjouer un plan ourdi par des extrémistes islamistes. Selon Mohamed Aïssa, les extrémistes tentaient de faire main basse sur les mosquées par le truchement de ces comités religieux, en charge, entre autres, de la collecte d’argent pour la construction de nouveaux lieux de culte.
La Coordination nationale des imams a bien inséré cette préoccupation dans leur plateforme, en réclamant plus de sécurité pour cette catégorie de fonctionnaires qui se révèlent être si vulnérables, mais ne donne aucune garantie quant aux risques de récupération de ce mouvement de protestation par les islamistes radicaux qui, eux, cherchent par tous les moyens à affaiblir la position de l’actuel ministre.
R. M.
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