Hadj Djilani : «Le régime s’obstine à louer un demi-siècle d’échec et à réprimer les voix discordantes»
Par Hani Abdi – Le premier secrétaire du FFS, Mohamed Hadj Djilani, alerte encore sur l’aggravation de la crise qui secoue le pays. Dans un discours prononcé à Oum El-Bouaghi, le premier secrétaire du plus vieux parti de l’opposition relève le décalage entre le message de Novembre 1954 et l’état du pays aujourd’hui.
«La situation du pays s’aggrave avec le maintien du régime actuel et la déliquescence des institutions révélée par les derniers scandales de corruption au plus haut niveau de l’Etat», souligne ce responsable au FFS, selon lequel «la crise qui secoue le sommet du pouvoir montre le décalage entre l’Algérie de Novembre et de la Soummam, et le régime qui perdure depuis l’indépendance à ce jour». «Un décalage éthique et politique, explique Hadj Djilani.
La crise actuelle, selon ce responsable, démontre la nature réelle de ce régime, «un régime qui s’obstine à louer un demi-siècle d’échec et à réprimer les voix discordantes». Pour le premier secrétaire du FFS, «un pouvoir qui maltraite un peuple ne peut être au service du peuple. Or, le pouvoir viole les lois, viole la Constitution, réprime les syndicats, les collectifs, et les forces vives de la nation».» «En s’attaquant à l’étudiant, à l’avocat, au journaliste, au médecin, à l’enseignant, le pouvoir a réussi non seulement à semer la peur dans les cœurs des Algériennes et des Algériens, mais à les renforcer davantage dans leur volonté pour le changement du régime et l’avènement d’une deuxième République», estime Mohamed Hadj Djilani, qui s’interroge ainsi sur le bilan d’un demi-siècle de dictature, d’un demi-siècle non gouvernance.
Le premier secrétaire du FFS a rappelé une déclaration de feu Hocine Aït Ahmed, fondateur et président du parti : «Si les affaires du pays avaient été menées dans la transparence sous le regard des Algériennes et des Algériens, sous le regard de l’opinion nationale et internationale, notre pays se serait épargné une décennie sanglante, a averti un jour notre président, Hocine Aït Ahmed, paix à son âme.»
«Aujourd’hui, notre pays court des risques énormes – la crise politique, économique sociale et culturelle causée par les choix aux conséquences dramatiques pour le pays, pour son indépendance économique, la préservation de ses ressources, de son unité, de sa stabilité et de sa souveraineté», avertit Hadj Djilani pour qui la seule issue est d’aller vers la reconstruction du consensus national.
«Notre responsabilité est grande, en ce moment particulièrement difficile sur le plan politique, économique et social, où des intérêts privés nationaux et étrangers convergent pour promouvoir un Etat libéral anti social et soutenir un candidat à l’élection présidentielle qui protège ses intérêts, contraires à notre projet de reconstruction d’un consensus national pour instaurer la démocratie et un Etat de droit à vocation sociale», soutient Mohamed Hadj Djilani selon qui le FFS plaide pour le respect des pluralismes politique, linguistique, syndical et des libertés fondamentales pour permettre l’autodétermination individuelle de chaque Algérien.
H. A.
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