Ecoset Sétif : nécessité d’un audit d’évaluation

Ecoset
Centre d'enfouissement des ordures de l'Ecoset Sétif. D. R.

Par S. Nasser  – L’entreprise est une entité économique, juridiquement autonome, organisée pour produire des biens ou des services pour le marché. Pour fonctionner, elle doit se doter de moyens matériels et humains adéquats ainsi que des procédures de gestion, faute de quoi, elle risque la faillite et donc la disparition.

La majorité des entreprises algériennes ont subi ce sort faute d’une gestion convenable de leurs ressources, surtout humaines, malgré les soutiens des pouvoirs publics pour les sauver ; mais il y a des limites.

A l’heure du numérique, du micro et de l’internet, certaines entreprises, pourtant récemment créées, n’arrivent pas à s’y adapter, se contentant des méthodes classiques éculées et routinières ; fermées à toute innovation au point de voir leurs cadres les déserter s’ils trouvent mieux ou se confiner dans l’immobilisme en attendant des horizons prometteurs.

C’est le cas de l’entreprise Ecoset Sétif dépendant de la wilaya qui, selon certains travailleurs l’ayant quittée ou mis à l’écart, semble aller droit vers cette logique d’intervention de l’Etat au risque de disparaître à moyen terme.

La pérennité s’assure par une bonne organisation ; par la mise en place de procédures ; par la séparation des fonctions administratives et financières ; par l’encouragement et la mise en confiance des agents d’encadrement au lieu de les percevoir comme facteur de perturbation et de gêne ; par la délégation des pouvoirs au lieu d’une concentration sur deux ou trois personnes. Sinon comment expliquer cette précarité, ces mises à l’écart, ces démissions (surtout au niveau des services finances et comptabilité, prévention et sécurité) et les répercussions sur la qualité de service dans les centres d’enfouissement des déchets, dans la gestion des décharges publiques, dans l’enlèvement des déchets ménagers, en parlant des principales fonctions.

La séparation des tâches, pour contrer la fraude interne, est cardinale, voire vitale, car c’est là où il y a perception d’argent : une même personne ne doit pas cumuler des tâches incompatibles telles que gérer les fournisseurs tout en pouvant effectuer des paiements pour ce même fournisseur. Dans notre cas, gérer les décharges et les «clients» (qui déchargent les déchets) contre paiement, par exemple.

Il y a, comme pour toute entreprise et institution, cette obligation de publier largement, dans les médias locaux, les appels d’offres pour toutes transactions afin d’en assurer la légalité, la probité par la transparence et avoir plus de choix. Il y a aussi cette propension, dans beaucoup d’entreprises publiques, à s’obstiner dans la mise à l’écart des compétences : que peut bien tirer une entreprise d’utile et de rentable quand, par exemple, les cadres concernés ne sont pas consultés ou même invités (aux réunions de coordination) et remplacés par des employés quelconques… est-ce pour éviter les avis constructifs réguliers ?

Si tout porteur d’avis novateur ou réformateur doit être négligé, aucune entreprise ne survivrait ; choses spécifiquement observées dans les entreprises publiques surtout quand il y a des liens extra-professionnels, surtout amicaux, entre certaines catégories de travailleurs !

D’où la nécessité d’un «contrôle interne» afin de garantir la fiabilité et l’intégrité des informations financières et opérationnelles ; l’efficacité et l’efficience des activités et des programmes ; la protection des biens par une gestion rigoureuse des stocks et des inventaires ; le respect des lois, règlements, méthodes, contrats ; mais aussi la prévention des risques de toute nature, de dégradation ou de vols comme ce fut le cas.

Le conseil d’administration de cette entreprise de plus de 500 travailleurs  doit se pencher sérieusement sur son problème d’organisation, son contrôle interne, les tâches de chacun, ses procédures de gestion, ses relations hiérarchiques verticales/horizontales, ses recrutements, etc.

Il est recommandé d’initier un audit d’évaluation et de vérification qui doit permettre, notamment, de détecter les anomalies afin de comprendre et faire évoluer le système en place, au risque de voir s’installer la routine, la bureaucratie, voire la paresse  tueuses des compétences et des entreprises ; comme ce fut le cas de beaucoup d’entreprises publiques ayant disparu (ou ayant été privatisées) pour les mêmes causes…

S. N.

Comment (2)

    Ch'ha
    1 décembre 2018 - 19 h 41 min

    Le problème de turn over important dans une boîte (démissions licenciements etc..) est lié au management de l’entreprise ! Que ce soit une entreprise privée (exemple Orange France Telecom politique managériale de harcèlement) ou et même surtout publique (exemple l’Hôpital que je connais bien ou administration CPAM etc..) où plus vous avez de compétences professionnelles qualités humaines dans le public et plus vous serez OSTRACISER harceler licencier …car dans la fonction publique sont reconnus les QI NÉGATIFS les payés à rien faire ceux qui ont un poil dans la main et surtout pas les bosseurs compétents avec des objectifs de rentabilité non surtout pas d’où la réputation des fonctionnaires français bien méritée et vérifiée de PAYÉS À RIEN FAIRE.
    Les audits internes et externes etc…l’Assurance Qualité…c’est le béaba dans toute entreprise y compris publique si les normes ne sont pas respectées conformes à la loi perte d’accréditation de structure de soins avec interdiction d’exercice etc….etc..etc…
    Quoiqu’il en soit un turn over important → mauvais management.

    Tredouane
    1 décembre 2018 - 17 h 16 min

    Le probleme de gestion ce pose vraiment,la réduction des couts ,l’intégration de méthodes de travail modernes;c’est la défaillance humaine des gestionnaires qui es mise en cause ainsi que la non formation des cadres moyens .
    Je parle en général des études au cas par cas le prouvons.

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