Soudan : les manifestations contre la vie chère s’étendent à Khartoum et font des morts

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Manifestation à Khartoum contre la hausse du prix du pain. D. R.

Par Sadek Sahraoui – Les manifestations populaires qui se sont déclarées mercredi 19 et jeudi 20 décembre au Soudan pour dénoncer la vie chère se sont étendues au cœur de la capitale Khartoum.

La répression de la protesta par les forces de l’ordre soudanaises a déjà fait près d’une dizaine de morts. La police a tiré des grenades lacrymogènes et a fermé quelques boutiques au marché central de Khartoum au centre de la capitale. Des étudiants des universités de Khartoum et de celle des deux Nils sont sortis pour protester avant d’être dispersés.

Les manifestations ont repris aussi dans la ville d’Atbara (nord) pour le deuxième jour consécutif. Certaines localités dans le nord du Soudan ont également rejoint les manifestations contre la cherté de la vie et la dégradation de la situation économique. Des activistes ont également partagé les photos de manifestations dans les villes de Port Soudan (est) et Berber (nord), ainsi que dans les villes d’Almtama et d’Albuqa. Le siège du gouvernement provincial de Qadarif (410 km à l’est de Khartoum) a été incendié, ont indiqué les mêmes sources.

D’autres témoins ont rapporté que des manifestations ont également éclaté depuis le grand marché de la ville de Dongola (530 km de Khartoum). Le siège du secrétariat du Parti du Congrès national (au pouvoir) dans la province de Dongola a été incendié. Des témoins ont déclaré à la presse que «la police a lancé des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants». La manifestation a par la suite viré à des actes de violence et de vandalisme, ont-ils noté. «Les policiers ont tiré des balles réelles en l’air pour disperser les manifestants», ont précisé d’autres témoins à la presse. Des centaines d’étudiants de l’université de Dongola, dans le village de Sulaym, sont également descendus dans la rue.

Pour mettre fin au soulèvement, les autorités soudanaises ont, rappelle-t-on, décrété mercredi l’état d’urgence et un couvre-feu dans la ville d’Atbara (nord). Les manifestations dans cette localité avaient commencé tôt mercredi matin. Des centaines d’élèves et d’étudiants y avaient pris part pour condamner la hausse des prix.

S. S.

Commentaires

    Ch'ha
    21 décembre 2018 - 19 h 35 min

    « Un printemps arabe », ils demandent la chute du régime juste après la visite de Béchir en Syrie quelle ironie du sort ….

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